M. Fillon et les défenseurs de « l’allahicité »

M. Fillon et les défenseurs de « l’allahicité »

François Fillon a déclenché l’une de ces polémiques absurdes, dont la caste politico-médiatique a le secret, en déclarant qu’il était « gaulliste et chrétien ».

Aussitôt, le chœur des vierges effarouchées a crié au scandale. La laïcité était en danger…

Pourtant, les propos réels du candidat LR me semblaient bien lénifiants. Voici ce qu’il a dit : « Je suis gaulliste et, de surcroît, je suis chrétien. Cela veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine. » Il faut beaucoup d’imagination pour y voir des propos de croisade !

Ces propos étaient destinés à un journaliste de TF1 qui l’interrogeait, le 3 janvier dernier, sur son programme « brutal » de réforme de la Sécurité sociale.

La réponse de François Fillon consiste donc à dire que son programme n’a rien de brutal et c’est donc, si l’on veut, plutôt une réponse « centriste » qu’une déclaration d’appel à la Saint-Barthélemy !

Je note d’ailleurs que personne n’a réagi à sa déclaration de fidélité au gaullisme.

On aurait pourtant pu noter que le gaullisme de François Fillon était indéfiniment adaptable aux circonstances : en 1992, il conduisait notre homme à voter non à Maastricht ; en 2007, il le conduisait à défendre le traité de Lisbonne, en double violation du vote populaire de 2005 et de la souveraineté française…

On aurait aussi pu dire que le gaullisme n’était pas nécessairement une garantie de protection de la dignité humaine, puisque le gaullisme est, à tout le moins, entaché de l’abandon délibéré de plus de 100 000 harkis aux assassins du FLN.

Mais rien de tout cela n’a semblé intéresser les commentateurs.

Le scandale réside donc dans la revendication de son christianisme par François Fillon.

De l’avis général, c’est le « vote catho » qui a assuré la victoire de l’ancien Premier ministre aux primaires. Il semble donc assez logique qu’il continue à dire qu’il partage quelques convictions avec son électorat.

Là aussi, on aurait pu dire à M. Fillon que son christianisme revendiqué ne l’avait nullement empêché de soutenir systématiquement l’avortement – qui, du point de vue chrétien (et pas seulement du point de vue chrétien) pose tout de même quelques problèmes de respect de la dignité humaine…

Encore une fois, cela n’a pas intéressé les commentateurs.

De Manuel Valls à Vincent Peillon, en passant par François Bayrou ou Henri Guaino, sans parler de l’immense majorité des journalistes du « système », tous ont dénoncé le communautarisme et l’atteinte à la laïcité que constitueraient ces propos.

Il faut peut-être rappeler que la laïcité ne concerne que les institutions, pas les personnes. Cela n’a aucun sens de demander à François Fillon d’être « laïc » ; tout ce que l’on peut lui demander, c’est que l’État qu’il pourrait diriger le soit.

Et puis, surtout, il est insupportable de voir tout le temps ce « deux poids, deux mesures » des bien-pensants. Ils ne voient rien à redire aux provocations islamistes, mais tremblent de tous leurs membres si un chrétien déclare publiquement sa foi.

Où a-t-on vu que cela constituait un danger pour la paix civile ?

Françoise Dumont, présidente de la très gauchiste Ligue des droits de l’homme, a déclaré récemment qu’elle refusait de poursuivre en justice la Nuit du Ramadan, financée par les contribuables parisiens, parce qu’elle était « festive », alors qu’elle poursuivait les crèches de Noël « extrêmement marquées religieusement ». Voilà exactement la conception de la laïcité (« l’allahicité », dit-on sur internet !) que beaucoup de Français ne supportent plus. Et attaquer M. Fillon là-dessus ne peut que le faire monter…

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