M. Macron n’est pas un chef !

M. Macron n’est pas un chef !

En quelques jours, il nous a infligé deux discours filandreux où, en une demi-heure, en évitant les mots précis (c’est sa spécialité), il nous a dit ce qu’il aurait pu dire en 10 minutes ; et sur un ton prêcheur de maman gentiment grondeuse s’adressant à des gamins inconscients.

Quand le président d’un pays de 67 millions d’habitants rappelle qu’il faut bien se laver les mains, ce qui est rabâché depuis des semaines par tous les médias et les médecins, il a perdu une occasion de se taire.

Dans les grands moments, on n’a pas besoin d’un copain qui nous conseille, nous demande d’être gentils et d’écouter ce qu’on dit ; on a besoin d’un chef qui en impose et qui donne des ordres, même s’ils sont parfois difficiles à entendre et à exécuter.

Hier, il a répété cinq fois que « nous sommes en guerre ». On voit bien qu’il ne sait pas ce que c’est. Encore une expression galvaudée ! Mais rappelons-nous ; c’était aussi ce que MM. Hollande et Valls nous répétaient à satiété quand les terroristes musulmans massacraient les nôtres. Et, depuis, sommes-nous en guerre ?

On agit mollement, on réconforte par de bonnes paroles ceux qui sont « au charbon » et qui font tout ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’on a consenti à leur donner : policiers, militaires, depuis bien des années, personnels de santé aujourd’hui. On ne fait pas la guerre avec les règles et les moyens du temps de paix.

Un enseignement de cette crise sanitaire, c’est que, quand ça se déclenche, on y part comme on est : bien ou mal préparé. Le temps perdu ne se rattrape pas ; trop tard ! Toutes les défaites peuvent se résumer en ces deux mots. Commander, c’est prévoir. Mais voilà, par temps calme, il est tellement plus facile d’utiliser l’argent public pour faire plaisir à des électeurs dont on aura besoin bientôt, plutôt que pour engager des actions courageuses, impopulaires parfois, mais qui préparent le bateau pour demain.

Alors, quand la tempête se déchaîne, il reste au politique l’improvisation et le discours patriotique qui sonne faux car l’auditeur sent trop qu’il est émis par un comédien qui, par ses actions et ses paroles passées, a montré qu’il n’y croit pas.

L’emphase des discours actuels ne compense pas le fait que, pendant presque trois mois, on a ignoré les alarmes. On n’a même pas su prévoir des stocks de masques chirurgicaux, de gel désinfectant, qui ne coûtent presque rien et sont simples à fabriquer. On va même manquer de paracétamol, médicament de base. Pourtant, il y a près d’un mois et demi, on nous a dit que nous étions prêts à accueillir l’assaut du virus, que les approvisionnements de toute nature ne seraient pas touchés. Pari bien imprudent ! Bien sûr, ils le seront. Comment imaginer que ce qui justifie l’arrêt d’usines entières, n’aura pas d’impact sur les chaînes logistiques, fabrication, conditionnement, transport, distribution, et sur la fourniture d’énergie. Tout ça ne fonctionne pas que par télétravail. Il y a des gens qui sont à leurs postes, sont inquiets, ont des problèmes familiaux à résoudre, courent des risques, tombent malades. On voit dans les rues des policiers, sans masque bien sûr, qu’on envoie stupidement contrôler des gens qui s’auto-autorisent à sortir de chez eux. 100 000 contrôleurs surveillent 50 millions de signataires potentiels d’autorisations à faire ce qu’ils ont envie ou besoin de faire. Ça rime à quoi ? Ubu n’est pas mort !

Il y a des insuffisances qui ne pouvaient être corrigées rapidement car, même en dénouant les cordons de la bourse, on ne fabrique pas en un clin d’œil des matériels sophistiqués, pas plus qu’on ne forme des personnels aptes à s’en servir.

Mais on pouvait éviter les pénuries d’équipements et produits simples mais indispensables. Par imprévoyance, ce ne fut pas le cas. C’est inexcusable !

Pourtant Mme Buzyn, fraîche ex-ministre de la Santé, nous dit maintenant que l’alarme a été déclenchée par ses services dès décembre. Elle ne fut pas entendue par ses chefs, mais cela ne l’a pas empêché de déserter son poste.

Maintenant, on laisse aux services de santé le soin de se débrouiller – ce qu’ils font du mieux qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont, comme d’habitude. Ceux qui veillent sur notre sécurité et sur notre santé sont compétents et dévoués. Ils méritent de meilleurs chefs.

Dans l’armée, il y a une règle : un chef, une mission, des moyens. Ici, seule la mission est à peu près claire. Les chefs sont ceux que nous élisons, un peu légèrement. Quant aux moyens, ils sont trop chichement mesurés, en regrettant sans doute qu’on ne puisse s’en passer.

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    par contre Donald Trump est un Grand Chef et même multi-étoilé enfin sur les Guides Mac Do et Disneyland complètement ” toqué ” d’ accord mais quand même un Grand Chef !

    27 mars 2020 à 11 h 42 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    tout juste un chef de rayon dans le Grand Magasin de la Mondialisation

    mais à y bien réfléchir n’ est il pas le représentant parfait de notre décadence ?

    24 mars 2020 à 17 h 58 min

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