Macron : de l’illusion au désespoir

Macron : de l’illusion au désespoir

Les résultats des législatives sont sans appel. Le scrutin donne tout pouvoir à Emmanuel Macron.

La force d’attraction habilement mise en place par le candidat-président a parfaitement continué à fonctionner.

Le piège à gogos s’est vite refermé, sans que nous ayons même simplement pu espérer un sursaut des intelligences, en voyant les électeurs se réveiller en allant voter pour la vraie droite – celle qui n’a pas honte de n’être pas de gauche, qui n’a pas honte de s’affirmer conservatrice et qui sait faire face au complexe de supériorité de la gauche.

Pour capitaliser sur le thème du renouveau, thème très développé lors de la campagne présidentielle et qui l’a propulsé au pouvoir, Emmanuel Macron a surfé habilement dès le lendemain de son élection pour s’assurer une majorité d’électeurs pour le scrutin suivant des législatives.

Exemple :
– Il n’a pas hésité, lui, l’homme de gauche, à présenter une vitrine ministérielle parfaitement réussie pour rassurer les électeurs de droite : coup gagnant mesuré dans les urnes !
– Il n’a pas hésité à se déplacer sur le terrain militaire en allant au Mali pour rassurer l’autorité militaire française et pleurer sur les pertes de nos soldats, pour rassurer les autorités locales en promettant 470 millions d’aide au développement « antidote au développement du terrorisme islamique », pour assurer aux Français qu’on lutte bien contre le djihadisme (des années qu’on s’y adonne… Changement de Président, mais continuité des remèdes inefficaces).
– Il n’a pas hésité à déployer ses talents d’acteur sur le terrain idéologique en se rendant en grande pompe dans un lieu à portée symbolique, Oradour-Sur-Glane, pour montrer qu’il associait les enfants (l’avenir), amenés en nombre de toute la France, dans sa lutte contre tout « extrémisme ».
– Il n’a pas protesté quand le résultat du vote des Français de l’étranger pour le 1er tour des législatives a été connu avant que les Français de France aillent voter. Et aussitôt les journaux unanimes de titrer : « Sans faute pour Macron », « Plébiscite », « Candidats arrivés premiers »…
Peu ont remarqué que donner les résultats avant que tous les Français aient voté était une exception regrettable destinée à influencer le vote futur.

Pourtant, si le FN était arrivé en tête et qu’on l’ait fait savoir, les mêmes auraient sorti l’artillerie lourde !

C’est tout juste si l’on a su que la participation n’était que de 19,2 %. Pourtant, les commentateurs n’ont pas hésité à parler de tsunami LREM – terme souvent repris lors des derniers sondages et des premiers résultats.
Ce résultat n’est cependant pas une exception depuis que les législatives se tiennent dans la foulée de la présidentielle.

Il suffit de voir ce qui s’est passé en 2007 et en 2012.

Mais il faut surtout regarder ce qui s’en est suivi à chaque fois pour les locataires de l’Élysée arrivés en fanfare.

Finalement, nous avons constaté deux échecs patents, l’un à droite, l’autre à gauche, alors qu’exécutif et législatif sur la même longueur d’onde pouvaient donner l’espoir de voir engager les réformes nécessaires. Il n’en a rien été.

Et maintenant que donnera cette assemblée à majorité LREM, par et pour Macron, élue « obligatoirement » ce 18 juin ?

Ce sera une assemblée hétéroclite faite de déserteurs, de renégats, de refoulés de leur propre parti, ou d’inconnus élus sans coup férir grâce à leur estampille LREM, couleur d’espoir (pour le moment) !
Après le trop grand espoir, nous risquons d’observer le grand désespoir… comme, après l’ivresse, la gueule de bois !

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Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    suggestion :

    et si ” LesDroites ” proposaient , elles, une alternative sociétale, économique et éducative … qui soit adaptée à notre Temps ?

    c’ est pas une bonne idée ça ? et toute simple qui plus est !

    allez les penseurs politiques des ” 4V² ” à vos claviers !

    21 juin 2017 à 8 h 22 min
  • BRENUS Répondre

    Qu”espériez vous ( what did you expect!, comme dit l’autre) de la nomination d’un illusioniste qui n’a pu passer que par la trahison traditionnelle de Bayrou et sa clique, les chevaliers blancs donneurs de leçons, qui semblent maintenant se révèler être de gros magouilleurs. Sans l’apport du modem normalement moribond, Macron allait se rhabiller car il n’aurait pas été l’adversaire de MLP dont chacun savait bien que son tour n’était pas arrivé. Après un peu plus d’un mois, la fange commence a sortir et les plus malins se trouvent de bonnes raisons de se mettre à l’abri . Seuls ces cretins déjà collabos de LR “contructifs” (ça rime à quoi ce terme) continuent de vouloir en rajouter une couche, trop heureux d’avoir échappé à la bascule à charlot, pour peu de temps. Dès maintenant cela va devenir une autre paire de manches : jupiter ne pourra plus se contenter d’agir dans l’ombre et les ravis de la crèche vont la sentir passer. Méluche est en embuscade pour foutre la merde comme seul il sait le faire et les mesures sur les lois du travail ne seront pas avalées comme des couleuvres<, alors que la mère makerel attend impatiemment de même que l'ivrogne de l'UE. Les idiots utiles ( et ils ont été nombreux) n'ont cessé de bramer qu'il fallait "donner SA chance à Macron. Pas à la France mais à Macron. N'était ce pas Daladier, revenant de Munich en 38 où il avait toute honte bue signé un traité infamant applaudi par la populace qui avait dit "ah, les cons". Tandis que le grand Churchill, bien plus lucide prédisait la guerre en plus du dehonneur accepté.

    20 juin 2017 à 18 h 37 min
  • Jaures Répondre

    Si Mme Moulin Lerat avait suivi les élections, elle aurait constaté qu’un candidat conservateur et libéral, F.Fillon, se présentait aux suffrages. S’il n’a recueilli que 20% des voix, ne se qualifiant pas de ce fait pour le second tour, c’est peut-être tout simplement parce que son programme ne convenait pas au peuple. Pour ne prendre que l’exemple de la retraite, seul Fillon voulait passer l’âge de départ à 65 ans, deux des principaux candidats ne voulaient pas y toucher et deux autres le remettre à 60 ans. En somme, 80% des Français y était opposé. On pourrait ainsi décliner chacune des mesures de son programme (ISF, TVA, nombre d’emplois de fonctionnaires, 35 heures, …) pour constater que la droite conservatrice, contrairement à ce qui est asséné sur ce site depuis des mois, est minoritaire.
    Pour le reste, rien que d’habituel: les Français ont acté l’élection du Président et, comme à l’accoutumée, quelle que soit son obédience, lui ont donné les moyens de gouverner en lui accordant leur suffrage ou en s’abstenant de voter contre.
    Et il est faux de prétendre que Macron aurait tous les pouvoirs. Le Sénat est dominé par la droite, comme les Régions et les grandes villes. L’opposition a les moyens de s’exprimer, à condition d’être audible.

    20 juin 2017 à 14 h 48 min
  • Janvier Répondre

    Sombres temps sans choix .
    J’ai moi-même incité à voter REM lorsque le candidat LR était macronocompatible.
    Si pas de patriote, dégager le collabo.

    20 juin 2017 à 11 h 30 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      tout ce processus électoral me semble hautement logique ! hé bé ! sommes pas sortis de l’ auberge enfin du … bouge !

      20 juin 2017 à 16 h 41 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ” si pas de patriote ( ? ) dégagez le collabo ” … z ‘ allez pas en trouver beaucoup des patriotes enfin des ceusses qui veulent faire un effort

      20 juin 2017 à 20 h 04 min

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