Marchés publics : la facture du contribuable

Marchés publics : la facture du contribuable

Lundi 21 mars débutait le procès des marchés publics de lycées franciliens : le conseil régional d’Ile-de-France est soupçonné d’avoir demandé aux différentes entreprises de travaux publics des pots-de-vin pour remporter les appels d’offres. Et ces enveloppes auraient été réparties entre la plupart des grands partis.

Notons que la défense ne nie pas les faits – sans doute instruite en cela par la pitoyable défense d’Alain Juppé au début de l’année 2004… Elle prétend seulement que ces commissions étaient légales et ne constituaient donc pas des pots-de-vin.

À supposer que ce soit le cas – et il sera, en toute hypothèse, extrêmement difficile d’obtenir des certitudes en ce domaine –, on reste pantois devant la bonne conscience des prévenus, qu’ils soient entrepreneurs ou politiques.

Car les chiffres avancés sont tout de même assez impressionnants : le conseil régional a engagé 24 milliards de francs pour la rénovation ou la construction de 471 lycées entre 1988 et 1997. Et, entre 1990 et 1995, les entreprises de BTP versaient aux partis 198,7 millions de francs.

Or, personne n’est assez naïf pour imaginer que ces dons aient été faits par philanthropie ou amour du débat public. Même légaux, ces dons renchérissaient d’autant les devis. À la clôture du contrat, le contribuable payait donc la facture.

Ce énième procès de corruption pose, une nouvelle fois, le problème du financement de la vie politique.

Il est clairement légitime de protester contre les pratiques qui prévalaient jusqu’aux années 1990, et qui revenaient toutes à faire financer, à terme, les campagnes par le contribuable – que ce soit par le biais d’emplois fictifs, de pots-de-vin ou de toute autre manière.

Mais, cette indignation ne doit pas faire oublier que la situation actuelle n’est pas meilleure et pourrait même bien être pire.

D’une part, le seul financement important et légal des partis politiques est dorénavant étatique : le contribuable paie donc, plus que jamais, les campagnes électorales. Mais, d’autre part, en interdisant les dons des entreprises et en limitant fortement les dons des particuliers aux formations politiques, la loi pourrait bien pousser les dirigeants des partis à rechercher des financements occultes.

Entre une corruption au grand jour et une corruption discrète, entre un financement étatique au grand jour et un financement étatique discret, il n’est pas certain que nous ayons fait des progrès !

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Comments (3)

  • sas Répondre

    a quand une association des entrepreneurs “mafieusement” écartés dans les marché d’ile de france…pour concurence illégale…entente illicite…qu’ils assignent la france devant les instances européenes…c’est tout sas nb)c’est cele qui est terrible , les politiques et les frangins pillent la france de l’interieur et de plus le conseil d’etat,la cassation et l’europe condamne la france à tour de bras….sans jamais demender de comptes aux enculés en question…. sas

    31 mars 2005 à 13 h 50 min
  • Jean-Claude LAHITTE Répondre

    Il me paraît regrettable que,à l’image de ses confrères de la prétendue “grande presse”, Jean ROUXEL (dont, au passage, j’apprécie l’analyse quelque peu cynique) se soit borné, à dire “versaient aux partis”, sans désigner les “coupables” (dont je n’oublie pas qu’ils sont “présumés innocents”). La télévision et la radio à l’occasion du procés, ont certes cité ces partis, mais en prétendant que TOUS LES PARTIS avaient touché. Je rappellerai donc que seuls le RPR, devenu l’UMP comme pour se faire une virginité (avec 8,8 millions d’euros – 53 millions de francs – de “pots de vin”), le P.S.(avec 7,04 millions d’euros: 46,7 millions de francs)le P.R., devenu l’UDF (avec 4,97 millions d’euros: 32,6 millions de francs) et le P.C. (avec 3,20 millions d’euros: 21 millions de francs)se sont partagé le magot de la construction des Lycées d’Ile-de-France. Des lycées dont on espère qu’ils n’auront pas les problèmes des lycées Pailleron, ni même de l’Opéra Bastille, du Centre Pompidou, de la Tour Montparnasse,de la Grande Arche, etc. fleurons (à l’exception des “Pailleron”) de la 5ème dure et pure voulue par certain “général” qui se faisait certes “une certaine idée de la France”, mais aussi des politiciens (dans le genre “enrichissez-vous, pendant que je m’occupe des affaires de la France” !). Mais je partage la conclusion de Jean ROUXEL: pourquoi, au lieu d’être pris sur le dos des contribuables (partie visible de l’iceberg des finances des partis), n’officialiserait-on pas les contributions des Entreprises, des électeurs, etc. comme cela se pratique au grand jour aux Etats-Unis. Où d’ailleurs la plupart des entreprises financent aussi bien l’Ane que l’Eléphant. Au détriment, il est vrai des “petits partis” qui n’ont ainsi guère de chance de percer dans cette compétition électorale. Comme d’ailleurs en France de façon plus tortueuse: on l’a vu certain mois de mai 2002 ! Courtoisement vôtre, Jean-Claude Lahitte

    29 mars 2005 à 21 h 53 min
  • sas Répondre

    Tous en FRANCE ET DANS LES PAYS OCCIDENTAUX SAVENT COMMENT FONCTIONNENT NOS DEMOCRATIE ET COMMENT LES BANDES ACTIVISTES MAFIEUSES (particulièrement les sectes maçonniques)RESTENT ET DEMEURENT AUX COMMANDES….grace aux dérogations,à la corruption et à leur impunité grace aux frères magistrats…c’est un fait donc: 1)on est décridibilisé et disqualifié pour faire la morale aux autres…(IRAK,IRAN,SYRIE etc,etc) 2)notre système de démocratie corrompu et inique porte en lui les germes de sa propre perte puisque non applicable à tous… 3)…ce système basé sur l’immoralité ne peut trouver son salut ou sa fuite que dans la surenchère… 4)après les lois ignobles des amnistie…malgré les clémences abusives et les passes droits monumentaux…cela continu ???….le discour de la vertue n’a plus aucun sens 5)le peuple ne respecte les lois parcequ’il les croit justes et applicables à tous…qu’il en soit autrement et ce sera le chao…(socrate)…nous sommes à l’article du chao 6)IL CONVIENT DE REMETTRE EN SERVICE LA PEINE DE MORT ET POUR DES ACTES DE PREVARICATION ET DE CONCUSSION DE DONNER LA MORT…si non il n’y a pas de vie en société possible. SAS

    29 mars 2005 à 15 h 43 min

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