Marine le Pen et la classe ouvrière française

Marine le Pen et la classe ouvrière française

Deux sondages viennent renforcer l’image de présidentiable de Marine Le Pen : d’une part elles entre dans le groupe des cent personnalités les plus importantes de la revue Time Magazine, devenant une des femmes les plus importantes du monde, et dépassant même le lamentable Obama : d’autre part, elle passe pour être, d’après le Journal du Dimanche, la candidate rêvée de la classe ouvrière française, avec 36% des voix, balayant l’oligarque DSK ou les petite-bourgeoises du parti socialiste. Et les médias de s’interroger, comme toujours, comme le chien Rantanplan.

Cela fait longtemps que la classe ouvrière vote pour les Le Pen, et je vais expliquer pourquoi. Cela fait aussi longtemps que l’on explique délicatement que ce parti « fascisant et barbare » qui apporte des réponses fausses à toutes les questions, ne peut que séduire les classes défavorisées du côté du portefeuille et de l’intelligence. Les masses ne comprennent pas les subtilités de l’euro, des privatisations et de l’immigration forcées. Il faudrait un jour le leur expliquer ! On ne l’a pas bien fait, mais en vérité on sait que le vote FN n’a pas trop dérangé jusque là le système (ou malencontreusement, en 2002). Il se pourrait que cela change en 2012.

En vérité les masses ont très bien compris une chose : la classe ouvrière était destinée à être remplacée ou annihilée dans le cadre de la société liquide, et elle était censée se taire et fournir silencieusement des cohortes de néo-esclaves de type anglo-saxon à la société postindustrielle. Souvenons-nous de 1979, et de l’affaire de Montigny-les-Corneilles. Des immigrés sèment la désolation dans une banlieue, et le maire communiste Robert Hue envoie les bulldozers. Tollé à gauche, à droite, tollé chez les nouveaux philosophes. J’en discute alors avec une vieille tante communiste et enseignante qui défend, elle, le parti, parce qu’il faut défendre la classe ouvrière !

Renseignements pris, Marx ne disait pas autrement : vers 1880, il demanda à la deuxième internationale d’empêcher le passage d’ouvriers belges en Angleterre, où des grèves importantes avaient lieu. Les prolétaires devaient s’unir, pas se tirer dans les pattes.

En 1979, le parti stalinien et Hue obtempèrent, s’excusent et laissent passer la caravane. C’est le début du crépuscule et le commencement de la montée du FN. JMLP va haranguer les foules dans les banlieues et l’on découvre par un reportage de la BBC que le message passe. La bête immonde progresse, la gauche caviar s’agite, la banlieue rouge devient bleu-blanc-rouge.

A la même époque Reagan et Thatcher rouvrent les vannes de l’immigration mexicaine, asiatique ou même africaine, et rêvent d’établir une société nouvelle sans classe ouvrière, sans race non plus, mais avec des castes renforcées, gouvernées par des élites mondialisées. Les autres n’ont qu’à bien se tenir. La liquidation des nations est alors imposée d’en haut, par les milieux financiers et les tories, puis par les partis sociaux-démocrates. Mais ici aussi, la nation, comme le peuple paysan ou ouvrier, a la vie dure. Et aussi les frontières : n’est-ce pas, Schengen ?

Comme le dit Chesterton dans Un nommé jeudi, les riches ont toujours été des anarchistes ; et les milliardaires conspirateurs de son roman initiatique sont les héritiers des grands féodaux qui refusaient le pouvoir royal et le défiaient. Le riche en cas de grabuge peut partir sur son yacht dans les îles de la Sonde, remarque le grand auteur catholique (pas vraiment un marxiste, non ?). Le pauvre, lui, n’a pas le choix : il reste donc, et bêtement, accroché à l’idée de nation, au socle solide, à la masse de granit. Son monde n’est ni le bateau de croisière ni la salle de casino, même s’il faut qu’il s’adapte, ou change de banlieue parfois.

Si la classe ouvrière est depuis trente ans plutôt lepéniste, comme aujourd’hui la classe paysanne (ou ce qu’il en reste) et de plus en plus d’employés, on peut dire que la classe journalistique reste la plus farouche, la plus constante, la plus irréprochable ennemie du mouvement national français. Elle a été prolétarisée, elle a été remplacée, elle a été marginalisée, mais elle reste impeccablement et irréellement antilepéniste. Elle est du côté de l’histoire, n’est-ce pas. Le journaliste est l’idiot utile.

On espère un coup de maître en 2012 : prolétaires d’un seul pays, unissez-vous !

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Comments (7)

  • Anonyme Répondre

    En ce qui me concerne , je compte bien voter LEPEN en 2012 , je suis méme persuadé qu’une femme sera moins adepte de compromis que le politiques ( hommes ) d’aujourd’hui

    Et autour de moi le nombre de gens qui tombent le masque et reconnaissent qu’ils vont voter F N sont du plus en plus important

    1 mai 2011 à 21 h 30 min
  • Calmos Répondre

    Restons calmes avec c ette histoire de montée de Marine le Pen.  La machine est en marche et n’est pas prète de ralentir pour la bonne raison que tant l’Ump que la gauche font tout pour,  a force de nier honteusement les réalités. Ne parlons pas de la très chère diversité pour qui les vérités ne sont qu’a sens unique.

     

    30 avril 2011 à 18 h 05 min
  • HOMERE Répondre

    Les deux corps pro immigrationistes sont les socialos et le patronat.Les premiers pour des raisons électorales,les second pour des raisons économiques.De ce fait,il devient légitime que les classes sociales ouvrières et employés soient attirées par le FN,estimant que l’immigration massive nuit à l’emploi des nationaux.En abandonnant cette énorme vérité,le PCF et le PS ont vu leur électorat traditionnel se tirer chez Le Pen qui fustigeait ces deux partis pour leur vue éléctoralo/ immigrationiste et le MEDEF pour des raisons d’exploitation ouvrière.

    Ce qui tendrait à considérer que l’immigration est devenue une bonne chose pour le FN puisque,par ricochet,elle augmente son potentiel électoral.

    CQFD

    30 avril 2011 à 17 h 58 min
  • sourire Répondre

    Erreur monumentale des sondeurs…La vague bleue marine n’est pas du qu’aux votes ouvriers, beaucoup de cadres, fonctionnaires et bourgeois sont aussi prêts. Mais ils se taisent tout simplement et ça les bobos le cache au peuple de peur de légitimer ce parti.

    30 avril 2011 à 14 h 20 min
  • Pierre Répondre

    L’UMP et le PS (= UMPS)** sont partisans d’une immigration massive pour faire baisser les salaires a la faveur des grandes entreprises…L’UMPS est aussi pour la mondialisation avec les meme effets desastreux pour nos compatriotes…8 millions de pauvres et 15 millions proches du seuil de pauvrete, c’est un scandale!

     

     

    **NB: Depuis 2000, la delivrance de permis de sejour pour les immigres en France a augmente de 80%. Sarkosy est encore plus immigrationiste que le deja tres immigrationiste gouvernement Jospin…L’UMP mene la meme politique immigrationiste que les socialistes mais tentent de masquer cela a nos compatriotes.

    30 avril 2011 à 13 h 40 min

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