Menaces sur la liberté d’expression

Menaces sur la liberté d’expression

Le 6 janvier, l’émission « L’heure des Pros » de Pascal Praud a été très instructive. Pour le cinquième anniversaire du massacre de « Charlie Hebdo », le sujet était la liberté d’expression.

Pour illustrer le propos, Pascal Praud avait invité notamment Marie Cabret, à l’époque responsable des ressources humaines de « Charlie Hebdo », qui publie en ce moment son ouvrage « Qui veut tuer la laïcité ? », et Tugdual Derville, délégué général de l’association « Alliance Vita », à propos de sa campagne d’affichage lancée en Ile-de-France le 2 janvier pour promouvoir la maternité et la paternité, mais immédiatement censurée par la mairie de Paris qui a fait enlever deux des trois affiches présentées au public.

La première partie de l’émission a porté sur le massacre de « Charlie Hebdo ».

Un bandeau figurait sur les écrans des téléspectateurs portant : « Charlie Hebdo face aux gourous de la pensée » et tout le monde sur le plateau était d’accord pour constater qu’en plus de l’horreur du crime, il y avait là une attaque insupportable contre la liberté d’expression.

Mais, lorsqu’a été abordée la censure subie par Alliance Vita, on a vu curieusement apparaître sur les écrans le bandeau « Faut-il interdire les affiches anti-IVG ? »

Certains participants l’ayant d’ailleurs immédiatement accusé de manœuvres anti-IVG, Tugdual Derville a protesté en faisant remarquer que cette accusation était hors-sujet, car ses affiches n’étaient pas « anti-IVG », mais qu’elles faisaient simplement la promotion de la maternité, de la paternité et de l’accueil dû aux handicapés, thèmes très modérés et soutenus par une large majorité de Français (cela afin de répondre au projet de loi « bioéthique » qui, d’après lui, menace ces valeurs), mais qu’il n’y était aucunement question d’IVG.

Il n’a pas réussi à se faire entendre. Tous (sauf Ivan Rioufol, invité également) se sont violemment attaqués à lui, arguant par exemple « qu’il avançait masqué ».

Conclusion : en France, de nos jours, le monde médiatique ne juge pas sur les actes, mais sur les pensées, réelles ou supposées, des gens, comme cela s’est fait en Union soviétique, de sinistre mémoire.
C’est le règne du soupçon. On ne juge pas les actes mais l’être, réel ou imaginé.

Ensuite, on constate, malgré tous ceux qui prétendent avoir détruit les tabous, qu’il y a des sujets dont on ne peut plus débattre.

L’avortement en est un bon exemple. Ce n’était pas le sujet de l’émission, mais on ne peut que constater qu’on n’a pas le droit d’en parler.

On subit même une attaque violente si quelqu’un pense que vous n’êtes pas partisan inconditionnel de l’IVG, alors même que vous n’en parlez pas.

Il n’y a pas d’arguments, seulement des insultes, des anathèmes, comme cela se produit lors de transgressions dans certaines religions.

En fait, c’est la notion de blasphème qui apparaît chez nous.

Et, en France, certains aiment la liberté d’expression … sauf pour ceux qui ne pensent pas comme eux !

Espérons qu’une certaine diversité apparaîtra un jour dans nos grands médias, et qu’il se produira une prise de conscience dans les « élites » politico-médiatiques, pour qu’elles s’aperçoivent que le débat seul est source de progrès.

L’interdit, l’anathème, la censure, ne sont pas dignes de la France, de son passé et de sa civilisation. Ils ne mènent qu’à la servitude.

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Comments (3)

  • fournet.arnaud Répondre

    Cette soi-disant “liberté d’expression” est une sinistre farce.

    16 janvier 2020 à 15 h 00 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    D’autant que le Pascal Praud en fait d'”animateur” peut lui même etre catalogué dans la catégorie des clowns.
    Ceci dit le Tugdual m’a semblé en peu trop tendre, face à cette bande hyènes et il n’aurait pas du hésiter à monter fortement le ton. Si l’on ne vous respecte pas, il faut rendre les coups ou se lever, déclarer que cette invitation est un pièges à cons et que son animateur en est un bon et partir : cela sera déjà vu par quelques dizaines de milliers de spectateurs et ça va bien enquiniquer les faux bien pensants.
    Se laisser ricaner dessus par des crétins se prenant pour des intellos, ce n’est pas à faire.

    16 janvier 2020 à 0 h 20 min
  • Volff Répondre

    Ce qui démontre que la liberté d’expression a des limites. Pour les frères Kouachi, la limite (respect de Mahomet) était dépassée, pour les bien pensants de l’émission, la limite ( droit à la non-maternité) l’était aussi. Blasphème contre Mahomet atrocement puni contre blasphème contre la pensée unique ridiculement blâmé. Il faut ce mettre dans la tête que les émissions TV sont des cirques et qu’il ne faut pas y aller si on ne veut pas assumer le rôle du méchant, ou du clown, ou du facho, au choix.

    15 janvier 2020 à 10 h 26 min

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