Mort de deux Commandos Marine

Mort de deux Commandos Marine

Nouveau jour de deuil pour l’armée française – et donc pour la France : deux jeunes Français, soldats d’élite dont notre nation est si pauvre, ont été tués le 10 mai pour sauver deux irresponsables qui se sont exposés eux-mêmes en allant dans des régions africaines vivement déconseillées en raison de leur dangerosité.

Notons que cette brillante manœuvre a été montée grâce en partie à la coopération avec l’armée américaine dans le domaine du renseignement.

Une fois de plus, nous avons la démonstration de la nécessité d’alliance.

Une leçon de plus pour ceux qui prônent, utopie dangereuse car inaccessible, un retour à une totale indépendance de la défense française.

Saluons le courage de ces jeunes soldats.

Apprécions le haut niveau opérationnel des unités spéciales dont ils sont issus, et plus globalement la grande qualité de l’ensemble d’une armée française bien entraînée, motivée et dévouée.

Mais, à chaque affrontement, abondamment commenté par une presse friande d’événements exceptionnels, on ne peut s’empêcher de faire les mêmes remarques sur cette nouvelle aventure.

Depuis plus de 6 ans, nous menons une opération dont on ne voit pas le bout.

4 500 hommes pour une zone grande comme l’Europe, secondés par des unités africaines à la cohésion douteuse, à la motivation précaire, sous-équipées et sous-entraînées, et timidement aidés par quelques rares pays européens aux contingents squelettiques et, en général, cantonnés dans des missions de soutien ou d’instruction.

Tout ça dans une Afrique à la perdition, aux élites trop souvent incompétentes et corrompues, où des États fabriqués par les colonisateurs se disloquent lentement et retournent aux guerres tribales d’antan, attisées par l’islam et alimentées par les trafics en tous genres, drogue et êtres humains y compris.

C’est mission impossible dans ces conditions. Dans 30 ans, on y sera encore.

Ou bien la situation justifie là-bas, dans notre intérêt ici, que l’on s’en mêle et, pour avoir une chance de succès, ce ne peut être qu’un engagement collectif européen, voire plus large.
Ou bien nous nous retirons.

L’armée française, déjà chichement dimensionnée et dotée, s’use là-bas et il me navre de voir que nous y faisons tuer les nôtres, pendant que des foules d’Africains arrivent chaque année chez nous, alors qu’ils devraient d’abord se défendre chez eux.

N’y a-t-il pas plus de 60 000 Maliens en France?

Bien sûr, on peut alléguer que notre présence militaire offre une protection certaine à nos ressortissants expatriés dans ces régions.

Mais cette insécurité concerne tous les étrangers et le souci devrait donc être partagé comme les moyens et les dépenses.

Ce n’est pas le cas actuellement.

On a appris vendredi soir que le président allait accueillir, pendant qu’on préparait les cercueils de leurs sauveurs, nos deux «touristes» inconscients à leur retour sur le territoire français.

D’un côté, le deuil pathétique pour deux guerriers français qui sont allés au bout de leur engagement; de l’autre, le soulagement penaud de deux imbéciles égarés dans le monde des brutes.

Ce comité d’accueil présidentiel est-il bien opportun ? À mon avis, non.

Mais c’est dans la tradition française récente.

Combien de fois a-t-on vu les prédécesseurs de M. Macron faire le même geste?

Cela fait partie, avec les bougies, les fleurs, les marches blanches et les cellules psychologiques, de la gesticulation martiale que l’on offre à l’admiration des foules, chaque fois qu’un drame nous frappe.

Dans ce pays où on confond si facilement victime et héros, on va peut-être penser à eux pour une décoration.

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Comments (8)

  • François JACQUEL Répondre

    Voici le message d’indignation que j’ai adressé à JUPITER et dont la réception a été validée par le service du courrier de l’Élysée :
    “Monsieur le Président,
    Je sais bien que ma lettre vous importera peu. Cependant, vous avez donné l’ordre, vous seul pouvant le faire, d’envoyer des éléments du Commando Hubert pour récupérer deux individus partis dans une zone interdite d’Afrique, au mépris des ordres de sécurité donnés par le Quai d’Orsay. Après l’exécution du guide de ce couple et l’enlèvement de ces deux personnages, vous avez choisi l’emploi de personnels du commando le plus glorieux de ce qui reste de l’Armée, que vos prédécesseurs et vous-même n’avez cessé de rabaisser depuis des décennies.
    En l’occurrence, sacrifier deux militaires d’élite pour sauver deux « touristes en goguette » me paraît soit monstrueux (si ce ne sont réellement que des touristes), soit un outil de campagne électorale (pour passer pour un Chef de guerre à 3 semaines des élections), soit une mission de récupération d’agents en mission (comme les époux Turenge lors de l’affaire du Rainbow Warrior).
    Dans la 1ère hypothèse, le prix payé est exorbitant. Dans la 2ème hypothèse, cela relève d’une haute trahison pour emploi de moyens non appropriés dans la poursuite de votre projet européen. Dans la 3ème hypothèse, cela relève des nombreux coups bas chers aux dirigeants de la Vème République depuis sa fondation et des barbouzes qui ont suivi tous les Présidents, avec un effet d’amplification et de cynisme depuis plus d’un demi siècle.
    Quelle que soit l’hypothèse, aurez-vous, Monsieur le Président, l’honnêteté intellectuelle de reconnaître le choix qui vous a guidé, et cela avant le scrutin du 26 mai et de façon officielle ?
    Je crains que vous n’en ferez rien, attaché comme vous l’êtes au fauteuil dans lequel vous ont placé vos mentors (Attali, Soros, Rotschild et autres…), et soucieux de remplir jusqu’au bout non le mandat que les électeurs vous ont confié il y a 2 ans, mais la mission imposée par les susdits mentors.
    Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression du profond respect que je dois à votre éminente fonction.”

    15 mai 2019 à 22 h 08 min
  • Janvier Répondre

    @Brenus, vous m’avez fait trop rire, je vous imaginais avec le bouclier.
    Le rire dans les situations tragiques…
    Sauf piller et servir de mercenaires pour des pilleurs étrangers aux intérêts de la France, nous n’avons rien à f… en Afrique.
    Il faudrait stopper les Opex mais aucun politique frenchie ne le fera. La soupe est bonne.

    15 mai 2019 à 20 h 53 min
    • Gérard Pierre Répondre

      En 1963 et 1964, tenté par une carrière militaire, je me suis pleinement investi dans la formation que j’ai reçue.

      Constatant alors que l’ambiance était au retour de nos régiments dans leurs casernes, que la France avait renoncé à « l’aventure », j’ai préféré rentrer chez moi ! …… Je ne m’imaginais pas vivre, durant vingt cinq ans, une vie de garnison ponctuée par des exercices convenus et des stages de franchissement de grade !

      J’ai senti que je serais plus utile à mon pays en mettant ma ‘’combattivité‘’ au service de la société civile !

      Néanmoins, mon chromosome kaki me démangeant régulièrement, j’ai résolu de devenir également réserviste, à raison de trente à quarante jours de formation, d’exercices et d’entraînement par an et je me suis aperçu que, philosophiquement parlant, ça convenait tout à fait à ma conception de la Défense de mon pays : …… Interdire à toutes forces armées étrangères hostiles de franchir nos frontières sous peine de « problèmes graves de santé » pour les éléments qui les composeraient !

      Jusque dans les années quatre vingt dix, nous opérions en unités constituées, de l’homme du rang au chef de corps. À partir des années quatre vingt dix, nos unités de réserve ont été dissoutes et nous avons été conjoncturellement affectés à des unités d’active, …… notamment pour tenir des postes de collègues d’active de grade équivalent partis en formation ou en OPEX. Nous avons parfois été associés temporairement à des OPINT dans le cadre de Vigipirate. Tout se passait sur le territoire français !

      Tous mes camarades d’actives ne partageaient pas ma vision ‘’restreinte‘’ de la Défense de notre Nation. Outre le fait que les OPEX étaient pour eux l’occasion de doubler leur solde, d’acquérir des annuités supplémentaires et accessoirement des médailles, … voire de voyager et de multiplier des expériences, … la majorité d’entre eux était convaincue que notre Défense se devait d’être « planétaire » et qu’il convenait de porter les coups là où les serpents se terraient !

      Je me sens, pour ma part, plus proche de la conception helvétique en matière de Défense ! …… NEUTRALITÉ ARMÉE et déterminée !

      16 mai 2019 à 18 h 02 min
      • Magne Répondre

        Texte rempli de bon sens , d’autant plus que la menace semble plus intérieure , qu’extérieure , actuellement

        19 mai 2019 à 11 h 25 min
  • Janvier Répondre

    @Brennus, nous ne sommes pas en désaccord , mais, à explorer :
    nos « touristes « , qui sont-ils ?
    servent-ils d’alibi à une intervention où le régime s’est servi de militaires français comme de mercenaires au service d’interets étrangers ?
    Ce ne serait pas une première
    Cf Lybie, Irak, Syrie
    Et le grand terrain de jeu, l’Afrique

    15 mai 2019 à 9 h 53 min
    • BRENUS Répondre

      Réponse à JANVIER :
      a) ce n’est pas Brennus comme le pilleur de Rome (qui nous l’a bien fait payer quelques siécles après), mais Brenus – c’est à dire n’importe quel nom a consonance vaguement latine, histoire de faire parler les bavards comme on disait jadis. Mais ceci est secondaire. J’aurais pu prendre le pseuso de Julii – comme Fréjus –
      b) nous ne saurons jamais si Macron a fait agir dans la précipitation en exposant excessivement nos hommes pour le bénéfice des US ou autres, mais le résultat est là et pour moi qui ait fait en son temps des opérations en Algérie – en tant qu’appelé- et qui connais le danger de ces assauts sans précautions, je suis triste de voir les notres aller au casse-pipe pour des résultats douteux (il suffit de voir la position des algériens vis à vis de nous depuis des décennies): le sort des deux zozos ne me tient pas particulièrement à coeur, mais celui de nos combattants, oui.
      c) quoi qu’il en soit et en dépit de la propagande actuelle, je maintiens, pour connaitre un peu le “terrain” de ces bleds d’afrique noire, que nous n’avons rien à y foutre et qu’ils ne valent pas la vie d’un seul des notres. La fable rabachée qui consiste a prétendre que notre armée, là bas, est une sorte de bouclier pour l’europe entière, je m’en fous. Si l’europe veut se protéger, qu’elle participe activement au combat et pas dans des burlingues à Berlin ou ailleurs. A l’heure où les pleureuses européistes nous font leur cinéma sur les bienfaits de cette institution, pourquoi aucun politique n’est il assez burné pour leur dire : “prenez votre part ou fermez votre gueule”, c’est tout. La France n’est pas là pour passer à la caisse et brader la vie de ses hommes au profit d’autres.
      Ceci vaut également pour des “humanitaires” réels ou supposés qui ont envie de se la jouer, comptant sur d’autres pour les sortir de la merde où ils sont allés.

      15 mai 2019 à 17 h 45 min
  • BRENUS Répondre

    Ne sont ils pas beaux nos deux rescapés tourtereaux en voyage de noce? Si leur négligence, et le mot est faible, a eu pour conséquence la mort de trois personnes: comme dirait la pub “ils le valent bien”. Le sacrifice des meilleurs au profit des plus cons, c’est ça, monsieur la France ! Quant à Janvier qui ne semble pas comprendre que les US voient uniquement leurs intérêts propres, il lui faut revoir la question. Leur nana US a été exfiltrée en douce et ça leur permet de maintenir officiellement le principe qu’ils ne négocient jamais ni ne paient jamais (officiellement) les terroristes. Nous clamons partout que c’est “notre honneur” d’exposer nos hommes et remplir la cour des Invalides avec des cercueils. Pour un peu certains nous diraient que les familles des victimes sont fières. Et la putosphère se gargarise.

    15 mai 2019 à 2 h 02 min
  • Janvier Répondre

    Les services américains n’ont pas prévenu les services français qu’ils y avait 4 otages ?
    Vous voyez bien que c’est de l’enfumage. Toute cette histoire pue.
    Nos jeunes gens sont morts au service d’interets étrangers .
    Pourquoi les américains , qui avaient 2 otages à récupérer , n’ont -ils pas mené une opération conjointe avec notre équipe ?
    Est-ce que Macron les a pris de court ?
    Juste un coup de pub qui nous a coûté très cher.
    Les soldats n’ont pas tiré pour sauver les otages ?
    Parce qu’il fallait récupérer 2 agents américains, là, ça devient plausible.
    Et parce que l’operation n’etait pas dans le timing des américains .
    Pas un mot de remerciement de leur part.
    Pourquoi ?
    C’etait un dû ?
    Par contre, ils ont exfiltré leur agent aussitôt.
    « La patrie » n’a rien à voir dans cette affaire tragique pour nos soldats

    14 mai 2019 à 11 h 30 min

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