Mourir pour la Patrie

Mourir pour la Patrie

La grandiose cérémonie qui vient d’avoir lieu aux Invalides a probablement eu pour objet de mettre un terme à la quasi indifférence avec laquelle était accueillie jusqu’ici par nombre de Français, y compris dans les médias et chez les politiques, la mort au combat des précédents soldats tombés en Afghanistan.

Pourtant les Français ont maintenant depuis deux ou trois décennies une meilleure opinion de leur armée, longtemps détestée ou contestée pour avoir été partie prenante essentielle dans le maintien de l’ordre dans l’ex-empire colonial et surtout pour avoir osé, en pleine guerre d’Algérie, en 1958, faire fi de la légitimité du gouvernement dans la conduite des opérations qui y furent menées cette année là, ce qui permit au Général de Gaulle d’accéder au pouvoir !

L’opinion publique compatit certes actuellement à la mort de ceux qui tombent en Afghanistan mais le plus souvent pour en tirer argument pour mettre en cause la pertinence de la participation de la France à des opérations pourtant lancées par l’OTAN avec l’aval de l’ONU en riposte aux attentats terroristes du 11 septembre 2001 préparés depuis ce pays. Oubliant que Ben Laden et ses séides y avaient leurs bases !

Le Président de la République a donc dû rappeler dans son allocution au pays le rôle essentiel de l’Armée comme ultime recours dans la défense de la Liberté et de ses idéaux. Qu’il eut été nécessaire de le redire au peuple trouve sa source dans la suppression du service militaire obligatoire qui n’est pas sans conséquences sur l’état d’esprit général actuel de la population à l’égard des conflits armés ! Ce fut à mon sens une erreur majeure dont nous n’avons pas fini de payer le prix.

D’abord parce que l’armée était jusque là le creuset au sein duquel tous les jeunes de vingt ans nés en France, quelle qu’ait été leur origine, leur religion ou leur couleur de peau apprenaient à vivre ensemble et à s’estimer réciproquement. Et surtout acquéraient ce qui est indispensable dans la vie où le travail reste le seul moyen à la portée de tous les hommes valides pour subvenir à leurs besoins : se lever tôt,  s’habiller, respecter l’autre.

La suppression du Service national

Si l’on voulait énumérer les causes premières qui ont amené la France là où elle en est dans tous les domaines, la suppression du Service national devrait, je crois, avoir la première place, avant les 35 heures et la retraite à 60 ans.

La motivation des grands chefs militaires qui demandèrent ou acceptèrent cette réforme tenait aux difficultés que rencontraient les régiments pour projeter des forces homogènes hors de nos frontières ! Egalement aux problèmes incessants qui traumatisaient psychologiquement nombre de chefs de corps du fait de certains appelés indisciplinés dont le père avait le bras long au point de faire retourner contre eux les fautes commises par leur rejeton ! Et aussi d’avoir dû, de ce fait, progressivement expurger de ses appelés toute unité partant en opération extérieure pour éviter tout problème avec les « civils ». Ce qui clairement les obligeait à distinguer dans leurs unités ceux dont la mort ne posait aucun problème – les engagés – et les autres – les appelés !

Il faut cependant reconnaître que le Service militaire tel qu’il fonctionnait alors était profondément inégalitaire et que des appelés bardés de diplômes et de bonnes relations réussissaient soit à se faire réformer, soit à occuper dans des administrations, voire des ministères, des emplois très en deçà de leurs capacités ! Ce qui exonérait toute une partie de la jeunesse – la moins déshéritée – des devoirs dus au pays en contrepartie de ce qu’il avait fait pour eux.

On aurait pu mettre fin à ces errements. On préféra jeter le bébé avec l’eau du bain ! Certes, d’autres pays ont des armées de métier, mais en s’alignant sur eux la France a perdu la capacité quasi illimitée qui était la sienne à intégrer tous ceux qui naissaient sur son sol ou devenaient Français par naturalisation ! Il en résulte violences, chômage des jeunes, incivilités, communautarisme.

La France n’est la France que lorsque tous ses enfants sont capables de se rassembler autour de valeurs acceptées par tous. Ce n’est plus le cas que lors de manifestations très spécifiques comme cette grandiose cérémonie qui sera aussi vite oubliée qu’un match de football victorieux où sont pareillement exaltées, pour quelques heures seulement, nos trois couleurs.  Autant en emporte le temps !

René Crignola

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Comments (1)

  • Anonyme Répondre

    Bonsoir,

    Lettre insipide, qui enfonce des portes ouvertes.
    Seule citation intéressante selon moi (Mais pas nouvelle!)

    " La France, n’est la France, que lorsque tous ses enfants sont capables de se rassembler autour de valeurs acceptées par tous."

    Supprimons la double nationalité, et nous pourrons ainsi mesurer (Ou compter):
      "Les enfants qui sont capables de se rassembler autour de valeurs acceptées par tous."

                                                                   La  FRANCE!!!!……

    Pour le reste, c’est du babillage.

    Bonne soirée.
    Christian

    7 août 2011 à 22 h 44 min

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