Municipales : un formidable déni de démocratie

Municipales : un formidable déni de démocratie

J’ai suivi, avec un plaisir mêlé d’indignation et de désolation, les débats organisés le 30 mars sur France 2, à l’occasion du deuxième tour des municipales, où j’ai pu constater à quel point la démocratie, à laquelle se réfèrent constamment les partis dominants, était bafouée.

Dès le lendemain du premier tour déjà, j’avais reconnu cette gauche arrogante, méprisante et haineuse qui exhortait les abstentionnistes à faire barrage aux candidats du FN arrivés en tête – bref, à tout faire pour qu’une bonne partie de l’électorat ne puisse pas avoir de représentant dans les municipalités. J’ai pu noter, à l’issue des résultats définitifs, l’hypocrisie des représentants UMP-PS qui se rejetaient la responsabilité de l’élection, malgré leurs magouilles, de candidats du FN et même l’inénarrable maire de Marseille qui accusait la gauche de l’avoir privé du succès absolu.

Globalement, j’ai apprécié ce grand déballage, après la petite cuisine qu’ils avaient concoctée ensemble et qui n’a pas eu, quoi qu’ils en disent, les résultats escomptés. J’ai noté le vocabulaire utilisé par la gauche afin de minimiser sa responsabilité : « avertissement » pour Mme Royal, « défaite cinglante » pour l’UMP.

Mais combien s’inquiètent vraiment de la formidable abstention qui s’est maintenue au deuxième tour et qui témoigne d’un désintérêt marquant de nombre de citoyens pour la caste politique dominante, désaffection qui, en plus de remettre en cause la légitimité des résultats, autorise politiciens et médias à parler de vote sanction plutôt que de vote d’adhésion surtout auprès du mouvement bleu marine ?

Passer de 60 à presque 1 300 conseillers municipaux, c’est négligeable ; en revanche la « vague bleue », ça, c’est une réalité !

Il est vrai que l’ENA leur apprend à nier des vérités et à en imposer de fausses. Et ils osent nous parler de démocratie ? Laquelle ? Celle qui leur permet de se maintenir aux plus hautes marches du pouvoir ?

Ne nous a-t-on pas rabâché, M. Copé en tête, que les municipales n’avaient pas une dimension nationale et qu’il fallait raison garder ? Ce numéro de cirque, auquel nous avons assisté, prouve bien le contraire.

Quoi qu’il en soit, je me réjouis de ces triangulaires maintenues en désobéissance aux caciques des deux camps, qui permettront que lesdites mairies ne soient pas gérées par des courants monopolistiques et favoriseront, espérons-le, de vrais débats démocratiques dans le strict respect des intérêts de tous les citoyens. Puisse la représentation nationale suivre le même chemin : rendez-vous aux européennes ! 

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