Nicolas Sarkozy bientôt en campagne pour 2007

Nicolas Sarkozy bientôt en campagne pour 2007

Même Jacques Chirac s’est résigné à l’idée que Nicolas Sarkozy sera bientôt, en novembre prochain, le nouveau président de l’UMP. Avec la bénédiction contrainte et forcée du Président de la République et de ses derniers fidèles ? Ou carrément contre lui ? C’est ce qui va se décider dans les semaines qui viennent.
Le Chef de l’État aurait bien un moyen d’entraver l’irrésistible ascension de son jeune compagnon : en l’appelant, dès le mois prochain ou à la rentrée de septembre, à former un nouveau gouvernement. Mais il n’est pas sûr que ce ne serait pas, pour lui, ouvrir la voie à une nouvelle cohabitation, en pire par rapport à celle qu’il a vécue avec Lionel Jospin, pour ne rien dire de celle qu’il n’est pas près d’oublier, entre 1986 et 1988, quand il était lui-même Premier ministre d’un certain François Mitterrand. Celui-ci avait su le manœuvrer. Saurait-il, à son tour, manœuvrer Nicolas ? On peut en douter…
De toute façon, l’intéressé aurait tort d’accepter un tel marché. Président de l’UMP, il aura deux années devant lui pour sillonner le pays dans tous les sens, au rythme d’une réunion par semaine et par département. Libéré des contraintes de la gestion quotidienne gouvernementale, il pourra proposer un plan de réformes de structures, à la hauteur des nécessités et de la gravité de la situation dans laquelle se trouve le pays.
Attendons, sans insulter l’avenir. Dans une certaine mesure, la situation actuelle rappelle celle de 1968-1969, quand Georges Pompidou ayant perdu la confiance du Général de Gaulle, estima qu’il devait, sans attendre, annoncer sa candidature à une succession qui n’était pas encore officiellement ouverte. Nicolas Sarkozy aussi peut changer…
Dimanche dernier, à Aubervilliers, l’UMP, en se prononçant contre l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et pour un référendum sur l’adoption de la prochaine Constitution, avec l’accord du Président de la République, bien qu’il soit personnellement sur une ligne exactement opposée, a fait franchir un nouveau pas à l’hypocrisie politique française. « Tout va bien ; c’est pas grave ! » aurait même dit Jacques Chirac à son chouchou François Baroin. Quant à Alain Juppé, quand son jugement en appel sera tombé, il pourrait être, murmure-t-on, nommé ambassadeur de France à Washington. Jean-Pierre Raffarin, c’est officiel, sera candidat aux prochaines élections sénatoriales. Il a toujours voulu être Président du Sénat. Pour un politicien professionnel, il ne suffit pas de savoir se placer, il faut aussi se reclasser !…

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Comments (3)

  • Stephane Répondre

    Certes, certes… cela dit, Sarko est peut etre le candidat aux presidentielles le moins pire qui puisse sortir de cette generation. Le prochain president de la republique francaise sera probablement le prochain patron de l’UMP, pour peu que celui-ci sache se demarquer progressivement de l’empreinte chiraquienne. Sinon, il sera sans aucun doute issu du PS, malgre le desarroi ideologique qui prevaut dans cet autre grand parti de gauche depuis qu’ils ont elu Chirac (celui-ci pouvant enfin faire ouvertement une politique de gauche). J’aime a croire, peut etre naivement, que la minorite silencieuse qui fait basculer le vote entre gauche et droite a chaque presidentielle ne donnera pas un nouveau cheque en blanc a l’actuelle majorite si celle-ci n’effectue pas sa revolution culturelle. Un grand retour aux sources liberales s’impose a l’UMP si ce parti doit survivre le premier quinquennat. Or, ce n’est pas Raffarin, Villepin, Douste-Blazy ou Fillon qui oseront ce revolter contre “le pere fondateur”. Donc, Sarko est peut etre notre seule chance de voir les choses changer dans le bon sens en France, un jour prochain.

    22 mai 2004 à 6 h 06 min
  • Observateur Répondre

    Personnellement je ne vois comment Sarkozy réussira et on peut penser qu’il échouera très vraissemblablement. Plusieurs raisons pour cela : L’UMP est un parti qui s’est historiquement constitué autour de Chirac, qui est un homme viscéralement de gauche, peut-être même communiste – il suffit de voir l’acharnement avec lequel Chirac empêche toutes réformes libérales, comment également il ne cesse d’imposer de nouvelles lois socialistes. Et comme, par essence dès l’origine, l’UMP, ex-RPR, n’est pas un parti démocratique, il suffit au chef d’éliminer progressivement tous les opposants, et de s’entourer de proches pour imposer sa ligne au parti. Et c’est ce qui s’est passé : Chirac a pu en faire ainsi un parti socialiste bis. Ainsi seul des personnalités qui sont proches idéologiquement de Chirac peuvent monter au sommet du parti : Sarkozy est de ceux-là, même s’il a divergé légèrement de la ligne du parti par la suite. Par conséquent, le duel Sarkozy-Chirac se résume à un duel socialisme dur contre un socialisme réformateur incarné par Sarkozy. Et les réformes prévues par Sarkozy seront insuffisantes pour faire sortir la France du déclin, et ne l’empêcheront pas de s’enfoncer un peu plus dans la crise. Car, Sarkozy, en tant que bon socialiste qui se respecte, ne veut pas rompre avec cette idéologie, mais juste la réformer, un peu à la manière de Gorbatchev. On sait ce qu’il est advenu de l’ex-URSS. – Comment expliquer autrement sa volonté de ne pas supprimer les impôts les plus démagogiques comme l’ISF, de ne pas baisser fortement les impôts, seul moyen efficace de faire repartir l’économie, de ne pas révéler la fin du monopole de la sécurité sociale que l’Europe nous impose, ni mettre fin au régime spoliateur des retraites… Le seul point positif est sa volonté de remettre en cause les 35h, si les Chiraquiens ne l’en empêchent pas.

    19 mai 2004 à 21 h 45 min
  • laporte Répondre

    Comme il paraît probable que les différences avec Jacques Chirac et les désaccords vont aller créscendo, Nicolas doit bien choisir le moment de la rupture avec le maître.Il n’est pas le recours du Président,il ne doit pas participer au déclin et à l’échec personnel de celui-ci.Toute sa stratégie consistera à s’engager au moment “ad-hoc” pour avoir quelque chance de succès.Il devra patienter encore longtemps (après la gauche revenue aux affaires ?)et apprendre comment on devient un Président de la République Française (stature,charisme,dialectique,patience…. Georges Laporte

    19 mai 2004 à 11 h 35 min

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