Nicolas Sarkozy doit faire campagne à droite

Nicolas Sarkozy doit faire campagne à droite

Depuis quelques jours, les médias se gaussent de la situation inextricable dans laquelle se situerait, selon eux, Ni­colas Sarkozy, condam­né à séduire, sur sa droite, les électeurs du Front national, et, sur sa gauche, les électeurs du centre.
La réalité est toute différente.

Plus encore que les précédentes, cette campagne électorale se jouera sur les « fondamentaux » de chacun des grands candidats.
François Hollande a commencé une campagne d’ultra-gauche, « contre les riches » et « contre la finance » – en France, en tout cas (car il a été expliquer à Londres qu’il était le meilleur défenseur des intérêts de la City !).
Pourquoi en irait-il autrement pour Nicolas Sarkozy ? Selon toute vraisemblance, ce dernier va mener une campagne très droitière, sur les « valeurs », en défense du travail, de la famille et de la patrie, oserait-on dire si l’antique devise de saint Éloi n’était aussi violemment dénigrée par les bien-pensants.

D’ailleurs, il en va de même pour tout le monde. Regardez le cas de Marine Le Pen. Cette dernière a pu déployer un discours éloigné de ses « fondamentaux » tant que la campagne n’avait pas commencé. À partir du mo­ment où la campagne démarrait, son discours économique et social est devenu de plus en plus inaudible. Sa campagne « patinait ». Et elle n’a redémarré que lorsqu’elle a lancé l’affaire de la viande hallal, beaucoup plus dans son « cœur de cible ».

Pour nous, qui nous battons pour que la droite assume clairement qu’elle est de droite, c’est évidemment une bonne nouvelle que cette droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy – exactement comme nous avions con­sidéré que la même droitisation était une bonne nouvelle en 2007.

Au minimum, cela contribue à légitimer des discours que la gauche bien-pensante voudrait faire passer pour quasi criminels (par exemple, le discours pour lequel Éric Zemmour fut naguère cloué au pilori, selon lequel il existe un lien – certes complexe, mais bien réel – entre l’immigration et la délinquance).

Restent deux problèmes spécifiques pour Nicolas Sarkozy.
Le premier tient à sa crédibilité. Une bonne part des électeurs de droite est constituée de ce que l’on appelle les « déçus du sarkozysme ». L’ouverture à gauche et le « bling bling », en particulier, ont été très mal perçus. De même que l’affichage outrancier aux côtés des patrons du CAC 40, qui sont loin de constituer le socle de l’électorat de droite (souvenons-nous que les très riches, de France et d’ailleurs, ont financé copieusement la révolution bolchevique et, plus près de nous, se sont fort bien accommodés des nationalisations de 1981).

Nicolas Sarkozy doit donc convaincre qu’« il a changé » et qu’il fera mieux en 2012 qu’en 2007. Ce n’est pas une mince affaire. Son principal atout tient au fait que cet éventuel deuxième quinquennat serait son dernier et qu’il pourrait donc être consacré aux réformes d’intérêt général, sans se préoccuper d’une hypothétique réélection.

Il dispose d’un autre atout : actuellement en poste, il peut transformer les points saillants de son programme en lois votées avant l’élection. C’est manifestement ce qu’il a voulu faire avec la TVA sociale.

Le deuxième problème est de parvenir à séduire les électeurs centristes, supposés effarouchés par cette campagne droitière. Les médias en font un problème insurmontable, car ils ne parviennent pas à distinguer deux questions distinctes : l’idéologie et la personnalité du candidat.
Il est clair qu’il est impossible de développer un programme simultanément compatible avec les attentes des électeurs du Modem et avec celles des électeurs du FN.

En revanche, si l’on suppose que Nicolas Sarkozy se trouve au deuxième tour face à François Hollande, le problème qui se posera ne sera plus celui du programme, mais celui de la personnalité : qui les électeurs voient-ils le mieux à la tête de l’État ?

En période de calme plat, le rejet fort contre Nicolas Sarkozy aurait raison de ses chances de succès. Dans la crise que nous traversons, il n’est pas impossible que les électeurs centristes lui fassent davantage confiance qu’à Hollande, qui apparaît comme mou et faible.

Le vrai problème qui se pose à Nicolas Sarkozy est donc celui de l’entente avec les électeurs du FN. Et nous en revenons ainsi à ce que nous disons, aux « 4 Vérités », depuis des années : la seule façon de gagner les élections est de mener une politique d’entente à droite, contre toute politique de « front républicain ». Or, sur ce point aussi, le quinquennat qui s’achève a été décevant : l’appel de l’UMP à soutenir un PS corrompu à Hénin-Beaumont risque de laisser des traces…

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Comments (8)

  • riomi Répondre

    Marine est sympathique, mais enfin, il n’y a cette fois que trois présidentiables,trois hommes. Deux sont des menteurs et des truqueurs, le troisième ne ment pas et malgré des tentatives constantes on n’arrive pas à lui trouver des poux dans la tête. Dire “vous vous rendez compte, quand il était ministre de l’Educ Nat il travaillait de concert avec les syndicats” est d’une évidente nullité. Alors Français, avez-vous envie de voter pour un menteur ? A qui pourriez-vous alors aller vous plaindre de votre …choix ?

    5 mars 2012 à 20 h 57 min
  • Magne Répondre

    Faire campagne à droite ????? “Le gouvernement nommé le 18 mai 2007 comporte quinze ministres, quatre secrétaires d’État et un haut-commissaire1. Ouverture au centre et à gauche Nicolas Sarkozy a, durant sa campagne, annoncé sa volonté d’inscrire son gouvernement dans une démarche d’ « ouverture2 » vers d’autres partis, notamment ceux du centre ou de la gauche. Il compte un ministre, deux secrétaires d’État et un Haut-Commissaire issus de la gauche ou marqué à gauche (respectivement Bernard Kouchner, Éric Besson, Jean-Pierre Jouyet et Martin Hirsch), ainsi qu’un ministre issu du centre (Hervé Morin). Un tiers des ministres de ce gouvernement sont cependant d’anciens membres du gouvernement de Dominique de Villepin et deux tiers sont d’anciens membres des gouvernements du second mandat de Jacques Chirac.” M. Chirac va voter Hollande ( c’est son droit ) . Deux Présidents de droite , un élu avec plus de 80 pour cent des voix , l’autre avec 53 % des voix , résultats : Un pays au bord de la ruine . Une insécurité proche de la guerre civile .

    4 mars 2012 à 17 h 35 min
  • HOMERE Répondre

    Oui NL tout ce que tu dis est vrai…..à ceci près qu’avec Hollande ce sera bien pire !!  lui ne sera pas inefficace,bien au contraire….

    Le vote utile au deuxième tour reste le vote Sarkozy….son dernier mandat lui permettra peut être d’appliquer ce que le FN ne pourra jamais faire…..

    Lorsque Sarkozy ne suit pas les positions du FN,il est de gauche…lorsqu’il les suit il va à la pêche aux voix du FN….!!faudrait savoir !

    Ayez toujours à l’esprit ceci :

    Président = Socialiste

    Assemblée Nationale = Socialiste

    Sénat = Socialiste

    Régions = Socialistes

    Départements = Socialistes

    Médias = Socialistes

    L’Etat UMP comme ils disent ,sera une fine rigolade par rapport aux soviets suprêmes….

    Notre pays sera alors dirigé par une oligarchie autoritaire  avec un bonhomme jovial qui voudra le bonheur socialiste pour tous…..sans CAC40, sans financiers,sans opposition,sans riches,sans droite,sans FN,…..et même…sans français !!

    C’est çà que vous voulez ?

    Alors dites le !!!

    4 mars 2012 à 11 h 17 min
  • NL Répondre

    HOMERE, ta mauvaise fois n’a plus de limite….Dans toutes les élection où le FN était présent au 2ème tour, l’UMP (et le RPR avant lui..) a donné des consigne de vote pour la gauche, même si en face il s’agissait d’un candidat communiste. Lors de débat télévisé, si un membre du FN est (exceptionnellement) présent le partisan de l’UMP redouble d’agressivité et d’irrespect envers lui.

    Concernant Nicolas le Petit (ou le Naboléon de Tobrouk !!!), j’ai eu déjà l’occasion dans d’autre commentaires d’expliquer pourquoi son quinquénnat a été une catastrophe pour la France.

    Enfin, il n’y a aucune garantie que NS soit un rempart face méfaits de la gauche, l’expérience nous a prouvé le contraire  : plus de 200 000 étrangers entrés régulièrement en France (110 000 du temps de Jospin….)  confiscation de la parole du peuple (référendum sur la constitution européenne remplacé par le traité de Lisbone…ce qui permettra aux turcs d’entrer dans l’UE en passant….) encrage de l’olligarchie des incapables qui accapare le pouvoir  – insécurité galopante – augmentation de 33 % du chômage – explosion de la dette – délocalisation massive – désindustrialisation massive – création d’organismes communautaristes – repentance perpétuelle – politique extèieur illisible sans continuité ni perspective faite de coups médiatiques – aide militaire et/ou politique instaurant soit le  cahot soit un gouvernement islamiste – discours contradictoire selon les modes et les saisons (il s’est déclaré personnellement pour vote des étranger…) – réaction a chaud influencée par l’émotion plutôt que par la raison sans aucun recul que demande l’exercice du pouvoir suprème (faire voter une loi antiflatulence au moindre pet entendu) – président omniprésent omnipotent champion dans le brassage d’air innéficasse (probablement le signe d’une pathologie psychiatrique…) etc …Je pourrais y passer la journée, mais mon temps est précieux…!

    Alors je ne sais pas si la gauche aurait fait mieux, mais il aurait été dificile de faire pire….

     C’est avec des raisonnement comme le tien que que nous avons depuis plus de 30 ans  ces mêmes imcapables au pouvoir, qui nous mennent droit dans le mur en courant (on entame à ce jour le sprint finale). Ceci dit, ils ont toujours eu besoin de la complicité des idiots utiles (comme le disait Staline..!) lobotomisés par les médias de masse aux ordres du CAC 40, pour se maintenir au pouvoir

    3 mars 2012 à 10 h 59 min
  • Blanc Répondre

    Désolé la Droite est morte étouffée par son égoisme et sa suffisance. La popularité, et l’espoir que Marine soulève chaque jour sont grandissants. Les patrons et leurs équipes des instituts de sondage sont ultra libéraux et assistent aujourd’hui à la déroute catastrophique, quasiment mortelle de la droite. C’est pour eux un véritable cataclysme. Ils sont donc en train de tout faire pour influencer l’opinion en faussant les résultats des sondages et en faisant passer contre toute attente, contre toute logique, contre toute évidence Marine en 3ème position. Bizarrement, plus l’élection approche, plus Marine attire la sympathie, la confiance et plus elle caracole en tête dans le cœur des français plus elle baisse dans les sondages. De l’autre côté, plus les français découvrent la mauvaise gestion, les mensonges et la manipulation de Sarkozy plus il monte dans les sondages. Le truquage est flagrant et les débuts de preuves s’accumulent. C’EST HONTEUX ! Il faut à tout prix que le FN confonde les tricheurs.

    2 mars 2012 à 16 h 10 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Personnellement j’avais "prédit" ( sur un autre site d’où j’ai été exclu par un groupe de pression "qui n’existe pas ") une chute " sondagière" de M. Le P.  dans les mois qui précèderaient l’élection présidentielle … la "dédiabolisation " ayant ses limites  attendues …Les "prolétaires" ( qui se détourneront du F.N. ) voteront " révolutionnaire" c’est à dire Front , oui  ,mais de …Gauche et au second tour les urnes se rempliront … d’injures pour les deux candidats menteurs des média … Le Conseil Constitutionnel fera , alors , ample moisson de … la gouaille populaire , ce qui sera pain béni pour les historiens du futur si la loi Gayssot est … abolie

    2 mars 2012 à 9 h 57 min
  • credima Répondre

    Un bon moyen de sortir de l’incantation sera de voter François Bayrou, puisqu’il n’y a que trois présidentiables, dont deux menteurs forcenés.

    2 mars 2012 à 9 h 27 min
  • HOMERE Répondre

    Sortez un peu de l’incantation…regardez Marine Le Pen éructer à longueur de journée sur Sarkozy…comment voulez vous évoquer le moindre rapprochement avec cette Dame…non…..ce n’est plus possible et ce n’est plus souhaitable…..les électeurs du FN savent très bien que Sarkozy,même s’il n’est pas aussi actif qu’ils le souhaiteraient,ou qu’il ne soit pas toujours de parole selon eux,n’en reste pas moins celui qui garantira les français contre les méfaits de la gauche…s’ils préfèrent Hollande ? alors ils resteront comme toujours…spectateurs impuissants !!

    Le FN doit faire sa révolution….virer les Le Pen et établir une politique de droite nationale responsable et efficace.

    Le reste est de la musique de cabaret….

    29 février 2012 à 16 h 45 min

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