Notre rapport au travail

Notre rapport au travail

J’attends avec impatience la sortie du nouveau livre de Patrick Buisson, et j’espère qu’il comportera un chapitre spécial sur le rapport singulier et biaisé des Français au travail.

Notre cher pays, toujours en avance d’une guerre et jamais à court d’idées saugrenues, aura été jusqu’à créer un ministère du temps libre, dont l’institution, pour éphémère qu’elle ait été, n’en révélait pas moins l’inconscience et le manque tragique de réalisme de nos gouvernants face aux contraintes de l’économie.

La religion de la gauche et ses prophètes, qui ont séduit nombre de catholiques, auront réussi en moins d’un siècle à mettre dans les esprits l’idée que le travail est une corvée aliénante, dont il convient de se débarrasser le plus vite possible en attendant le congé de fin de semaine, les grandes vacances et la retraite.

En 1999, lors de la mise en œuvre des lois Aubry, le journal « La Croix », n’avait pas hésité à titrer sur cinq colonnes à la une : « La vie commence après 35 heures » (sic).

Et, quelques semaines plus tard, le même quotidien titrait : « Les lycéens veulent les 35 heures », pour ajouter encore à l’imbécillité du premier titre.

Autant dire « vive la semaine des 4 jeudis et la moyenne “becif” pour tout le monde à tous les examens ! »

Le résultat de cette allergie « laborophobique », c’est que, vingt ans après, le nombre d’heures travaillées par an et par habitant est tombé à 630 en France (triste record mondial) contre 730 en Allemagne, 900 en Suisse et plus de 1 000 en Corée.

Et les derniers classements PISA montrent à quel niveau nous ont conduits 40 ans de diminution des heures de cours dispensés en primaire et au collège, avec des grèves rituelles et des absences non remplacées.

Sans parler du désastre à l’université.

Comment a-t-on pu être assez stupide pour ne pas réaliser qu’un professeur qui fait grève perd tout prestige et toute autorité sur ses élèves ?

La politique et le droit de grève auraient dû être strictement encadrés dans l’enseignement, comme dans la police, l’armée et la fonction publique en général – comme c’était la règle avant les abus et blocages intolérables de ces dernières décennies.

Pour revenir à nos retraites, il faut n’avoir jamais travaillé en entreprise pour ne pas voir qu’un homme ou une femme n’est nullement condamné à faire le même travail jusqu’à la fin de sa carrière, surtout s’il est pénible. Chacun peut, avec un peu d’initiative et de volonté, progresser dans la hiérarchie ou se former à un autre métier.

Nombreux sont ceux qui commencent au bas de l’échelle, montent en grade et finissent contremaîtres ou cadres, et c’est heureux !

Il y a certes bien des situations et des conditions d’emploi qui doivent être améliorées mais le pays doit se défaire de cette vision passéiste et misérabiliste du travail, savamment entretenue par des syndicats en mal d’adhérents et qui veulent encore nous faire avaler que rien n’a changé depuis le temps de Germinal et des mineurs de fond.

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    si votre ” travail ” ne présente [plus ] aucun intérêt quel enthousiasme pouvez vous bien avoir à le faire ?

    27 février 2023 à 10 h 51 min
  • Jean Paul Bader Répondre

    Macron: “Moi ou le chaos”
    D’après la loi du “en même temps” nous avons les deux.
    C’est l’état quantique intriqué du “macron”.

    25 février 2023 à 16 h 28 min
  • Sansillusions Répondre

    Le mot “travail” associé à la tronche de Aubry, ça ne manque pas de sel. La déesse du “care”, une référence pour le travail.

    22 février 2023 à 0 h 35 min

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