Nuit de Chine (II)

Nuit de Chine (II)

De 1971 à 1976, Tel Quel, crée en 1960 par Philippe Sollers, offre une tribune à la
pensée de Mao Tsé-Toung.
En Chine, Sollers voit « espoir et confirmation pour les révolutionnaires du monde entier ».

En 1974, l’équipe de Tel Quel prend l’avion. Roland Barthes, Philippe Sollers, Marcelin Pleynet,
François Wahl et Julia Kristeva sont du voyage. Ils en reviennent enthousiasmés : chez Mao Tsé-Toung, jure Sollers, matérialisme et dialectique arrivent à un degré jamais constaté de
précision, d’efficacité, de clarté.

En 1974, dans Ombres Chinoises, Simon Leys livre un tableau grinçant des « commis
voyageurs du maoïsme »,
raillant le « théâtre d’ombres mis en scène pour eux par les autorités maoïstes » Mais la voix de cet éminent sinologue est noyée dans le concert
d’éloges qui ne cesse de retentir sur le régime de Pékin.

La Chine réelle, c’est une société transformée en fourmilière, encadrée par le
Parti, l’armée et la police, tout rebelle étant promptement exécuté ou expédié au laogai – le goulag chinois. Corse de mère chinoise, Jean Pasqualini a passé
sept années dans les prisons de Mao. En 1975, dans un document qui glace le sang (Prisonnier de Mao, Gallimard), il a beau décrire cet univers concentrationnaire, les
rêveurs occidentaux reviennent de Pékin avec des clichés idylliques : leur Chine est imaginaire. Citation extraite de Jean Sévilla,
Le terrorisme intellectuel.

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