Paris vaut bien une clope !

Paris vaut bien une clope !

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NKM fume avec les clochards. Cela me rappelle bougrement VGE petit-déjeunant avec les éboueurs. Certaines célébrités politiques veulent ainsi faire oublier qu’elles sont nées avec une cuillère en argent dans la bouche et ne font que le souligner plus crûment.

On ne peut reprocher à NKM de ne pas avoir été élève-officier à l’École de Saumur. C’est pourtant dommage. Elle y aurait appris comme moi que, pour être un bon chef – première leçon –, il faut être soi-même. Ne pas chercher à jouer un rôle ; cela sonne toujours faux. Pour un candidat aux suffrages de ses concitoyens, c’est plus impératif encore : comment croire aux promesses de quelqu’un qui commence par maquiller ce qu’il est vraiment ? Comment faire confiance, dans le meilleur des cas, à un individu qui change de personnalité aussi vite que de circonscription ?

D’autres que VGE et sa digne émule en ont fait la triste expérience. Souvenez-vous de Ray­mond Barre avouant : « On me dit que, pour être élu Président, il faut que je fasse le mariolle. Alors je fais le mariolle. » Et de Balladur que ses organisateurs de campagne rebaptisèrent Doudou et firent monter sur les tables de banquet pour conquérir les suffrages populaires – sans oublier l’épisode de l’auto-stop.

À chaque fois, le candidat perd sur les deux tableaux. Il se défait de son principal atout : son sérieux, sa distinction naturelle, sa supériorité intellectuelle, son prestige tenant à son attitude docte, digne, ou réservée. Il perd sa raison d’être, se banalise, déçoit ses partisans qui tombent de haut : « Lui aussi. Politicien comme les au­tres. Prêt à tout. » Et il ne convainc personne. Encore heureux quand il ne sombre pas dans le ridicule.

NKM et les clochards, cela me rappelle aussi Séguin déclarant dans le XVIIIe arrondissement : « Quand je serre dix mains, je ne rencontre que deux électeurs. » Est-ce la bonne méthode pour conquérir Paris de serrer la main des clochards – qui, probablement, ne votent pas – d’arpenter les rues – suivi d’une nuée de photographes – de dénouer son chignon à défaut de pouvoir se déboutonner ?

Faut-il faire campagne à Paris comme à Clichy ou à Pavillons-sous-Bois ? Paris ne serait-elle plus la Ville Lumière ? la première de France et peut-être du monde ? la capitale de la mode ? et tant d’autres choses encore ? À suivre NKM à la trace, on ne le croirait pas. Elle est bien terne l’image qu’elle renvoie d’eux-mêmes aux Parisiens : métro, bobo, clodo. Elle avait pourtant tous les atouts personnels pour leur rendre leur fierté, après le dramatique affaissement festif des années Delanoë. En restant ce qu’elle est et en en faisant une arme.

Les parachutés à Paris oublient aussi une chose importante : ils n’atterrissent pas dans une ville, mais dans un département. La campagne de terrain, c’est bon pour les têtes de liste d’arrondissement. Le candidat à la mairie, mairie qui est en même temps conseil général, a un autre rôle à jouer. Et s’il a, lui aussi, une campagne à mener dans l’arrondissement où il se présente, elle doit être médiatiquement discrète si elle veut être réellement de terrain.

L’autre erreur des parachutés, conséquence du même oubli, est de vouloir régenter tous les arrondissements en s’impliquant dans le détail de la constitution de chaque liste. Ils heurtent les particularités locales, se créent autant d’ennemis que d’évincés et succombent face à des dissidences multipliées à la puissance vingt.

Paris n’est peut-être pas perdu pour l’UMP ; mais, si c’est le cas, nous lui conseillons pour 2020 une tout autre méthode : que les commissions d’investiture désignent d’abord les meilleures têtes de liste dans chaque arrondissement ; que ces têtes de liste choisissent à leur gré leurs colistiers. Et qu’ensuite seulement, on se préoccupe de désigner le maire de Paris. Peut-être même après la victoire dans les urnes. Comme dans n’importe quel département.

Francis Choisel

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Comments (7)

  • DESOYER Répondre

    Je ne crois pas que NKM puisse être une bonne maire de Paris, quelle soit elle-même ou pas.
    Si elle était à la hauteur, éprouverait-elle le besoin de se déguiser?
    C’est une chiraquienne moyenne comme Villepin, Fillon, Pécresse, Baroin et tutti quanti!
    Qu’attendre de bon de ces gens-là?

    13 janvier 2014 à 20 h 45 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      le problème des hommes et femmes politiques français(es ) c’est qu’ils ( elles ) veulent être ” proche ” du Peuple et depuis Pompidou également des pipoles … Ils ( Elles ) n’ont donc aucune ” authenticité ” ce ne sont que des produits de communication avec les ridicules, les travers, les outrances qui vont inévitablement avec

      14 janvier 2014 à 9 h 07 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    deux questions qui restent toujours sans réponses :

    – ont ils ( elles ) vraiment une personnalité ?

    – la démocratie ( électorale ) n’a t elle pas pour essence ( aux sens théologique et physique du mot ) la démagogie ?

    et comme le disait ( en substance ) James Joyce

    ” [ la démocratie parlementaire ] c’est l’élimination des meilleurs “

    8 janvier 2014 à 17 h 57 min
  • Agathe Répondre

    1- la façon de choisir un candidat est-elle bonne?
    2- Sarkozy a poussé NKM à se présenter à la mairie de Paris (cf Le Figaro). NKM est-elle faite pour ce poste?
    3- Paris, capitale des arts et des lettres : les capitales étrangères cherchent à nous ravir ce titre, et à nous faire dégringoler de notre piédestal. Personne à l’horizon pour reprendre ce combat fondamental pour notre identité !

    8 janvier 2014 à 16 h 38 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      depuis un demi siècle Paris n’est plus la capitale de ce que vous semblez croire encore … La ” ville lumière ” est une ville éteinte !
      Allez à Londres, à Berlin et maintenant à Moscou et vous en reviendrez … vivifié(e)

      14 janvier 2014 à 9 h 11 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        je voulais dire … éclairée !

        14 janvier 2014 à 17 h 49 min
  • gilles de saint sauveur Répondre

    en quelle année élève officier (ou eor ?) à Saumur ?
    j’y étais en 57/58

    8 janvier 2014 à 14 h 51 min

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