Pas de candidat de la droite libérale et conservatrice

Pas de candidat de la droite libérale et conservatrice

Dans le dernier sondage OpinionWay (réalisé entre le 5 et le 7 janvier 2022, sur un échantillon « représentatif » de 1 561 personnes interrogées, et sur la base des choix exprimés), Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate investie par le Parti socialiste, recueillerait 4 % des intentions de vote.

Est-ce à dire que les électeurs qui votaient socialiste ont disparu ? Bien sûr que non !

Pas plus que les électeurs qui votaient pour le Parti communiste, dont le candidat officiel recueillerait 3 % des suffrages exprimés d’après le même sondage, n’ont disparu.

En effet, les électeurs changent en général assez peu d’orientation politique.

Leurs préférences sur l’échelle des libertés, de la redistribution, de l’intervention de l’État, etc., restent à peu près constantes sur l’ensemble de leur vie d’électeur.

Comme dans presque toutes les autres démocraties d’ailleurs, le rapport droite-gauche est à peu près stable, autour de 50-50.

Ce ne sont pas les électeurs qui changent – à l’exception de ceux qui « flottent », et qui représentent environ 10 % du corps électoral –, mais l’offre politique, c’est-à-dire les organisations, les partis et leurs positionnements.

Car il y a du « marketing » dans l’action politique. Mauvais positionnement = échec électoral.

Revenons sur ce sondage OpinionWay et procédons à un petit reclassement (comme les analystes financiers parlent de « redressement »).

– Arthaud + Poutou + Roussel + Mélenchon + Jadot + Montebourg + Hidalgo = 26 %

– Asselineau + Zemmour + Philippot + Le Pen + Dupont-Aignan + Lassalle = 32 %

– Macron, ex-socialiste, est crédité de 25 %. Je reclasse 15 % pour la gauche et 10 % pour la droite, d’où viennent ses deux Premiers ministres

– Pécresse est créditée de 17 %. Si le rapport droite-gauche, toujours sous-jacent, est respecté, à 50-50, en ce moment, avant le début de la campagne officielle, cela voudrait dire qu’un peu plus de la moitié des électeurs putatifs de la candidate LR devraient être reclassés à gauche, et un peu moins pour la droite. Part qui correspond à peu près aux 40 % d’Éric Ciotti au deuxième tour de la primaire de LR.

Si l’on veut bien considérer que ce ne sont pas les électeurs du PS qui ont disparu, mais le PS lui-même, il faut donc admettre que ces électeurs, à part à peu près égale, se retrouvent aujourd’hui dans les intentions de vote pour Macron et Pécresse.

Le PS est à 4 % parce que les électeurs « socialistes » s’apprêteraient à voter pour Macron ou Pécresse ! En bien plus grand nombre pour ces deux candidats que pour la candidate officielle du parti. CQFD.

Reste à tenter d’expliquer cet étrange phénomène.

1) Partout dans le monde, quand elle arrive à gouverner, ou à être sur le point d’y arriver, la gauche s’affiche « sociale-démocrate », c’est-à-dire à la fois pro-capitaliste et pour une forte redistribution par l’impôt et la dépense publique.

2) Cette mue effectuée dans tous les pays développés n’a pas été faite par le parti socialiste français qui, jusqu’à ce jour, a éloigné de son sein tout leader se disant social-démocrate.

3) La vie politique ayant horreur du vide, cette place a été occupée depuis 30 ans par l’UMP, devenue LR en 2015. Avec un vrai programme social-démocrate : capitalisme d’État, dirigisme, centralisation, redistribution (+ laxisme financier !). D’où son appellation justifiée de « fausse droite ».

4) La République en Marche n’est sans doute qu’un épiphénomène, s’expliquant par le génie d’un homme, Macron, qui a profité à la fois de l’évanescence du président Hollande et du complot judiciaire ourdi contre François Fillon.

Si la glissade déjà amorcée dans les sondages du président Emmanuel Macron se confirme, bientôt accentuée sans doute par le fiasco d’une politique sanitaire malencontreuse, on risque alors d’avoir un second tour Marine Le Pen contre Valérie Pécresse, la première ayant su depuis longtemps, avec son parti, récupérer les voix des anciens électeurs communistes (sic), tandis que la seconde incarnera parfaitement une fausse droite sociale-démocrate.

Un choix difficile pour un électeur de droite, qui plus est libéral !

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Comments (2)

  • Laure Tograf Répondre

    L’illustration de l’article constitue un beau portrait de la Reine des rats parisiens. Les rats des champs, eux, n’en veulent pas.

    12 janvier 2022 à 17 h 55 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    tout dépend ce qu’ on entend par DROITE , par LIBERALE , par CONSERVATRICE
    on remarquera qu’ il n’ est pas question dans l’ article de respect de la Nature et de ses Lois immémoriales et donc de la place de l’ Homme dans la Nature
    une vision réduite à l’ homo economicus et ” catholicus ”
    lisez LUCRECE

    11 janvier 2022 à 20 h 48 min

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