Permanence de la « lutte des classes » en France

Permanence de la « lutte des classes » en France

( Mots clefs : Chirac, Borloo , de cohésion sociale, lutte des classes , ISF ) 

Aujourd’hui, la vulgate marxiste se résume à la « lutte des classes », dernier oripeau révolutionnaire, encore revendiqué par le Parti communiste français ainsi que par ses alliés ou rivaux gauchistes.
Dans la pratique politique ou syndicale, cette « lutte des classes » peut être ainsi définie : « Tout ce qui est mauvais pour le patron est bon pour l’ouvrier ! ».
Ainsi se justifie par exemple, parmi toutes sortes d’initiatives socialistes récentes, l’instauration il y a près de vingt ans, d’un impôt sur la fortune. Le rendement de cette nouvelle taxe est faible, son coût de perception est élevé, et surtout elle a pour conséquence de faire fuir le capital et les capitalistes. Son rendement net apparent est soit négatif soit dérisoire. Mais ses dégâts économiques sont considérables. Tout le monde en convient. Une majorité d’élus UMP également. Mais Jacques Chirac, ont le sait, est fermement opposé à ce que la main soit levée sur ce tabou. Jean-Pierre Raffarin se le tient pour dit.
Ce concept archaïque de « lutte des classes » traverse non seulement la gauche, ce qu’on peut comprendre, avec sa culture ouvriériste du 19e siècle, mais il habite aussi la droite, en tout cas la fausse droite, et à coup sûr l’esprit du président actuel de la République.
Le comportement de Jacques Chirac est déroutant et incompréhensible, si on n’intègre pas le fait que le chef de l’État adhère, comme la quasi-totalité des hommes de la gauche, à ce concept de « lutte des classes ».
Au plan intérieur, sa compassion naturelle l’amène à patronner le plan de Jean-Louis Borloo dit « de cohésion sociale ». 13 milliards d’euros doivent lui être consacrés au cours des cinq prochaines années. Pour lui, comme pour tout homme de gauche, la solution aux problèmes sociaux réside dans la redistribution des revenus. Pour donner aux pauvres, il faut prendre aux riches. Pour un homme de droite, la promotion sociale passe par la formation, la responsabilité… L’assistance tue l’initiative.
Au plan international, son schéma mental est le même. Il n’a fallu que quelques années pour qu’il se convertisse au projet ultra-gauchiste d’un impôt mondial contre la pauvreté. Là encore, le diagnostic est exact. Mais la solution proposée, par la redistribution (augmentation de l’aide publique au développement) est erronée. Maints exemples le prouvent. La Chine n’a été aidée par personne tandis que Haïti crève d’avoir été submergé par l’aide internationale. Mais le propre d’un mythe, comme la lutte des classes, est de résister à toute réalité…

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Comments (9)

  • Thierry Répondre

    Un jour, un arrogant journaliste francais invité a un diner a l’ambassade de Chine posa cette question: “Alors, pensez-vous un jours sortir completement du communisme ?” Et celui-ci s’est fait répondre: ” La chine ne découvre pas le capitalisme, elle en prends la tête; vous, en France, c’est vers le communisme que vous vous dirigez”. Aujourd’hui, il vaut mieux vivre en Chine, en Pologne ou en Tchékie qu’en France : Ces pays sont dans un piteux états….mais, au moins, ils ne se sont pas trompé de direction!!!

    30 septembre 2004 à 21 h 36 min
  • Roland Corbin Répondre

    Le gros problème posé par la politique française, est qu’il n’y a quasiment plus à sa tête que des idéologues de gauche, y compris au FN qui décidément semble être vraiment, comme le prétendent les ragotiers de la presse caniveau, un rouage de la machine à faire perdre les pédales à la droite. Seul le MNR restait en lice à droite, avec le résultat que l’on a vu : objet de toutes les attaques les plus virulentes, sans doute parce qu’il représentait le seul véritable danger pour le festin des démiurges. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les ouvriers se cherchent inconsciemment une nouvelle maman en passant du communisme centralisateur au centralisme nationaliste de monsieur Lepen. Comme le disait Michel en d’autres termes, c’est une question d’éducation. Débarrassons le système éducatif des propagandistes du bonheur collectif et tout rentrera dans l’ordre. L’avenir n’est pas collectiviste, pas plus qu’il n’est individualiste : il est aux fondements sur lesquels s’est construite notre société, à savoir une certaine émulation visant au bien être commun, sur fond d’altruisme. Nous avions réussi cette émulsion, il a fallu que des théoriciens de l’absurde détruisent en quelques dizaines d’années 2000 ans de construction patiente. La “lutte des classes” marxiste n’a été inventée que pour perturber un système qui fonctionnerait bien sans la jalousie maladive d’apprentis dictateurs. Ceux-là ne veulent pas la paix, ils ne se repaissent et ne se satisfont que sur les ruines des sociétés qu’ils détruisent. Corbin – http://www.ucref.org

    28 septembre 2004 à 8 h 23 min
  • Didier Répondre

    Le concept de “lutte des classe” est une gigantesque arnaque inventée par les marxistes. Globalement ils se fichent totalement de la qualité de vie de l’ouvrier (d’ailleur il n’en ont presque plus, tous sont au FN) et même du fonctionnaire. Tout ce qui les intéresse c’est leur suffrage électoral, car c’est encore comme çà que l’on obtient des parcelles de pouvoir. Regardez ce qu’ils en ont fait des “prolos” dans ces malheureux pays où ils ont gouverné sans partage…

    27 septembre 2004 à 9 h 55 min
  • GILBERT Répondre

    Comme avec des “SI” on pourrait mettre Paris en bouteille, je dis, moi : SI tous les français voulaient seulement s’intéresser à autre chose que leur nombril, en pleurant dessus et s’ils se mettaient TOUS à lire, comme nous, internet, dans six mois une révolution balaierait tout le monde politique et médiatique actuel et tout rentrerait dans l’ordre

    26 septembre 2004 à 20 h 00 min
  • Jean-Pierre Répondre

    ce plan quinquennal de borloo, qui me fait penser à ce que mon prof d’histoire géo nous apprenait dans les années 68 sur les plans quinquennaux soviétiques prévoyant dépasser les USA, risque seulement de nous amener au même résultat que l’urss, mais avec un atterrissage plus rûde.

    26 septembre 2004 à 16 h 14 min
  • Niko Répondre

    Les gens qui ont un problème avec les classes ont tout bonnement un problème avec la nature humaine elle-même voire même la nature animale toute entière. Nous n’avons pas inventé le principe de collonies, de roi/reine ou mâle dominant avec les ouvrier(e)s, etc… L’humain n’a rien de différent mis-à-part qu’il a atteint un degré d’évolution suffisant pour lui permettre de débiter des conneries (je ne fais pas une généralité de ce cas). L’avantage de nos types de société est que nous pouvons prétendre à une amélioration de notre condition sociale… par l’initiative comme le soulignait Michel. En attendant je m’en vais avec des boutons à la suite de la simple évocation du mot *gauche* Bonne journée à toutes et à tous.

    26 septembre 2004 à 9 h 59 min
  • Michel Duranton Répondre

    Bien sûr que tout le système social est basé sur la classification, qu’il soit moderne ou archaïque. C’est une chose naturelle que tout le monde accepte, consciemment ou pas. La Lutte des Classes dont il est question est celle qui oppose “le pauvre travailleur (accessoirement désormais)” au reste du monde, selon une logique binaire très particulière. C’est celle qui enferme dans des carcans dont il est impossible de sortir, à grand coups de clichés, de lieux communs et de mensonges. Parce que l’on est né “dans la France d’en bas”, on serait voué, selon cette logique, à y rester, sans DROIT d’essayer d’en sortir. Il faudrait être systématiquement opposé à toute évolution, ne voir le monde qu’au travers d’un filtre simpliste du genre “l’ouvrier est bon, le patron est méchant” ou “le pauvre est bon par nature, alors que le bourgeois est mauvais car il tente d’exploiter le pauvre”. A qui profite l’exploitation de cette triste attitude ?

    26 septembre 2004 à 9 h 23 min
  • Christophoros. Répondre

    On a beau faire toutes les sociétés existant ce jour sur la planète sont fondées sur diverses distinctions style “classes”. Comment faire autrement ? La nature elle-même est inégalitaire même au sein d’une même fratrie. Ce débat est de tous lieux et de tous temps. Bof….

    25 septembre 2004 à 12 h 39 min
  • Michel Duranton Répondre

    Ce qui est très clair c’est que nos sociétés ne savent pas sortir des vieux schémas haineux. Nous continuons à rouler sur des idées émises à une époque qui ne ressemble en rien à l’époque contemporaine, la paresse intellectuelle des politiciens mais aussi du peuple, fait que les théories mitées sont toujours enseignées, débattues et utilisées comme s’il n’y avait qu’elles, comme s’il n’y avait que ces modèles obsolètes, comme si l’on était incapables d’inventer quelque chose de meilleur en tenant compte des atrocités commises sous le prétexte de leur toute puissante bienfaisance. Tant que les cerveaux resteront cloitrés, tant que les oreilles auront des murs et que les yeux auront des écailles, tant que l’éducation des enfants restera confiée à un “système citoyen”, tant que les parents d’iceux seront émerveillés devant les inepties télévisuelles, tant que les individus n’auront pas reconquis l’autonomie intellectuelle qui leur a été confisquée, la vieille lune de la “lutte des classes” creusant un fossé artificiel infranchissable entre des couches de population aura du temps pour briller. Cette “lutte des classe” imprègne encore tellement les esprits qu’il est toujours difficile à un enfant du peuple ouvrier d’intégrer de grandes écoles, qu’il est toujours impossible à un fils de paysan de prétendre entrer en politique plus haut que dans un conseil municipal, que le pays est encore dirigé par des hobereaux à particules postillonnant quelques condescendances sur le sort de la “France d’en bas” avec tant de mépris que l’on se prend à souhaiter que Louis XVI n’ait jamais été assassiné. Lutte des classes persistante, oui, mais entretenue par ceux-là même qui ont à souffrir de son exitence. Ou la stupidité érigée en mode de vie.

    25 septembre 2004 à 10 h 07 min

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