Polémique sur les salaires des fonctionnaires

Polémique sur les salaires des fonctionnaires

Les syndicats ont claqué vendredi la porte des discussions salariales dans la Fonction publique, entamées le matin même
avec le gouvernement. Ils dénoncent des mesures “inacceptables”. Selon la CGT, le gouvernement envisage bien
un
gel des salaires, ce que dément le cabinet d’Eric Woerth
.

Le ministre a en revanche annoncé que la revalorisation prévue pour le 1er juillet était en cours d’arbitrage. Le Premier ministre François Fillon a, de son côté, assuré lors d’une conférence de presse sur les retraites et les finances publiques,
vendredi, que cet engagement pris lors des discussions salariales de juillet 2008 n’était “pas remis en cause”.

“Le ministre du Travail Eric Woerth nous a annoncé que l’éventualité d’un gel des salaires les trois prochaines années est bien à l’ordre du jour”, a assuré le secrétaire général de la
CGT-Fonction publique, Jean-Marc Canon, vendredi à l’Associated Press après avoir quitté les discussions salariales. “M. Woerth n’a pas tenu ces propos, il a dit que rien n’était acté”,
répondait-on au cabinet du ministre.

Evoquant un “contexte économique et financier très difficile qui conduit quand même (…) presque tous les pays européens à prendre des décisions soit de gel, soit de baisse des rémunérations des
fonctionnaires”, le Premier ministre a pour sa part ajouté lors de sa conférence de presse: “Nous n’avons pas proposé de baisse des rémunérations des fonctionnaires”.

“La stagnation à sa valeur actuelle du point d’indice, élément central des traitements des agents de la Fonction publique, et ce jusqu’en 2013 inclus, provoquerait une chute sans précédent du
pouvoir d’achat de tous les personnels”, ont déploré de leur côté les huit fédérations syndicales dans un communiqué commun diffusé à la presse après leur départ.”Une telle perspective est
inacceptable !”, ajoutent les syndicats (FO, CFDT, CGT, CFTC, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, CGC).

Ce rendez-vous avait pour objectif, selon le ministère du Travail, de “définir si un ajustement au titre de l’année 2010
dans le cadre des orientations de la programmation 2009-2011 est nécessaire, notamment au vu du contexte économique général”. Il devait aussi permettre d'”ouvrir une nouvelle négociation au titre
de la période 2011-2013 relative à l’évolution des rémunérations dans les Fonctions publiques”.

Lors du précédent “rendez-vous salarial”, le 3 juillet 2008, le gouvernement avait accordé une revalorisation de 0,8% en 2009 et de 0,5% chaque 1er juillet en 2010 et 2011, avec des “ajustements”
en cours d’année si nécessaire.

Concernant la revalorisation du 1er juillet, Eric Woerth a répondu “que les arbitrages budgétaires n’étaient pas rendus et que la décision serait annoncée lors de la seconde réunion qui se
tiendrait aux environs du 1er juillet”, selon un communiqué diffusé par son cabinet à l’issue de cette réunion.

“Je confirme qu’il y a bien un engagement sur l’augmentation au mois de juillet, que cet engagement n’est pas remis en cause, mais qu’il faut que les discussions se poursuivent avec les
partenaires sociaux dans un contexte économique et financier très difficile qui conduit quand même (…) presque tous les pays européens à prendre des décisions soit de gel, soit de baisse des
rémunérations des fonctionnaires. Nous n’avons pas proposé de baisse des rémunérations des fonctionnaires”, a déclaré de son côté François Fillon lors d’une conférence de presse, vendredi.

Dans un communiqué
commun
diffusé avant cette rencontre, les fédérations de fonctionnaires exigeaient “le rattrapage des
pertes subies”, selon elles, “et une augmentation salariale assise sur la valeur du point d’indice”, qui sert de base au calcul des salaires dans la Fonction publique.

Mais selon Eric Woerth, la “fiche de paie moyenne” des fonctionnaires a au contraire “progressé de 3,4% en 2007 et de “3,7% en 2008 et autant en 2009”. “Après retranchement de l’inflation, le
pouvoir d’achat a progressé de 1,9% en 2007, de 0,9% en 2008 et de 3,6% en 2009”, selon le communiqué de son cabinet, des chiffres que contestent les syndicats. Associated Press

Partager cette publication