Mais que fait la police ? (version courte)

Mais que fait la police ? (version courte)

La sûreté, des biens et des personnes, est le premier des droits fondamentaux des hommes.

Tout gouvernement doit donc considérer ce devoir comme primant tout autre.

L’organisation d’une force publique, pour l’exécution de cette mission, est la justification première de la contribution demandée aux citoyens sous la forme d’impôts et taxes.

Un pouvoir politique qui faillirait perdrait, de ce fait, tout droit à quelque prélèvement autoritaire sur la propriété privée des individus. C’est d’ailleurs historique : l’impôt fut, au départ, la contrepartie d’un service de sécurité effectivement rendu.

À en juger par les statistiques sur les homicides volontaires, les performances des différents États sont très variables.

Même en Europe de l’ouest, les résultats des gouver­nements sont contrastés : 0,3 meurtre pour 100 000 habitants en Islande et 1,4 en France.

On dira peut-être que la violence est une traduction des caractéristiques génétiques des peuples.

C’est peu probable. Ce ne sont pas les sociétés qui sont violentes, mais plutôt les individus qui les composent.

Le facteur essentiel tient donc à l’efficacité des systèmes, à la pertinence des règles qui les font fonctionner.

Les débats publics sur ces questions ne doivent pas être fondés sur des théories ou des a priori, mais sur des faits.

La querelle actuelle sur la police de proximité, renommée police de sécurité du quotidien par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, doit être menée sérieusement.

Les propos tenus en 2003 par son prédécesseur Nicolas Sarkozy (selon qui la police de proximité dans les quartiers difficiles relevait plutôt des travailleurs sociaux, la mission de la police étant d’abord de mener des investigations), sont à ranger dans le grand bêtisier de la vie politique française. Une affirmation péremptoire, mais idiote !

La preuve en est que la suppression de cette police, initiée par Jean-Pierre Chevènement, ne s’est pas traduite par des résultats visibles dans les quartiers les plus difficiles.

La vérité oblige à ajouter que ladite police de proximité n’avait pas non plus obtenu de meilleurs résultats !

Le terme « police de proximité » aurait été considéré comme un pléonasme par nos grands-parents. S’ils habitaient dans l’ancien département de la Seine, ils connaissaient fort bien les « hirondelles », mises en place en 1901 par le préfet Lépine et forte, rien qu’à Paris, de près de 3 000 hommes. Lesquels, d’ailleurs, étaient le plus souvent Parisiens, souvent mariés à des concierges.

C’était au temps où la police faisait la circulation aux carrefours. Les uniformes faisaient partie du paysage.

Mais il ne faudrait pas négliger la part très néfaste jouée dans ce domaine par les très puissants syndicats de police, qui n’ont eu de cesse de refuser les gardes statiques, les rondes à pied ou à vélo, les missions visibles… C’est dans ce contexte que les hirondelles ont été supprimées à Paris en 1984.

Ces résistances à la présence visible de la police en zones urbaines demeurent. C’est pourquoi on ne peut être que très sceptique sur la réalité de l’annonce du gouvernement.

D’ailleurs, peut-on imaginer une police de proximité qui ne soit pas résidentielle ?

Et si la police de proximité renaissait de ses cendres, sérieusement – c’est-à-dire sur les territoires non couverts par la Gendarmerie nationale, vraie police de proximité sur 95 % du territoire national –, à quoi bon maintenir cette opération Sentinelle, qui, logiquement, devrait s’achever avec l’état d’urgence, programmée pour le 1er novembre prochain ?

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Comments (18)

  • Hilarion Répondre

    Mais si, cela va aller beaucoup mieux ! Françoise Martre qui était présidente du Syndicat de la magistrature lors de l’édition du fameux “Mur des cons” sur lequel figuraient entre autres deux pères de jeunes filles assassinées par des récidivistes qui auraient dû être en prison au moment des faits, est en passe d’être nommée à la fonction de vice présidente de la cour d’appel de Bordeaux. Elle est par ailleurs mise en examen pour ce fameux “Mur des cons”. C’est sous sa présidence que fut édité un petit livre pour expliquer les manoeuvres à déployer face à un policier. Sur la couverture de cet “ouvrage” figurait un policier en uniforme représenté avec une tête de porc. En 1972 Oswald Baudot l’un des animateurs de ce syndicat expliquait sa “philosophie” dans une harangue aux jeunes magistrats : “soyez partiaux. Examinez toujours ou sont le fort et le faible qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et la victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police.” En bref, tous les délires soixante huitards mis en oeuvre. Ce syndicat représentait avant le ” Mur des cons” 30% de la magistrature, mais cette “affaire” a fait baisser son audience et il ne représenterait plus que 22%. (Source: Institut pour la justice)
    Ceci veut dire que la prétendue indépendance de la justice est une foutaise à l’état cristallin, car si effectivement elle n’a pas de compte à rendre au pouvoir politique (officiellement), elle a une latitude suffisante dans l’application de la loi pour faire prévaloir une idéologie qui va à l’encontre des intérêts des citoyens au nom desquels pourtant la justice devrait être rendue.

    3 septembre 2017 à 20 h 38 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’ est bien ce qui n’ est pas traité dans l’ article !

      5 septembre 2017 à 13 h 30 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les vraies questions sont :

    ” QUE FAIT LA JUSTICE ? ” et ” QUI VOTENT LES LOIS ? ” exemple :

    condamné à NEUF mois de prison pour avoir agressé dans un cimetière UNE octogénaire qui se recueillait devant la tombe de son mari dans le cimetière de …Meaux pour lui voler son sac, car a t il dit pour sa défense il pensait que les vieux étaient forcément riches : un ” jeune homme ” , comme dit la presse, de DIX HUIT ans pour lequel elle ne donne, curieusement, ni le prénom ni le nom ; la pauvre femme s’ était dans sa chute fracturé le fémur et n’ a toujours pas pu regagner sa maison de retraite

    1 septembre 2017 à 12 h 24 min
  • Gérard Pierre Répondre

    La police fait ce qu’on lui dit de faire !

    Ce qu’on lui interdit de faire, elle ne le fait pas !

    Qui dicte ses consignes à la police ? …… la justice ? …… NON !

    Et quand bien même, qui fait les lois que la justice est chargée d’appliquer ?

    Certains diront que nous avons les politiques que nous élisons !

    FAUX ! …… ARCHIFAUX !

    Nous avons les politiques que le système républicain nous somme d’élire, … et par voie de conséquence la justice inconséquente et la police molle dont ces messieurs dames nous demandent de nous contenter !

    « La société libre n’est pas celle qui a le droit d’élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner. » – Nicolás Gómez Dávila – Aphorismes.

    1 septembre 2017 à 9 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      nous, qui avons vécu des temps difficiles, savons que les hommes libres sont l’ exception !

      1 septembre 2017 à 12 h 41 min
      • Gérard Pierre Répondre

        …… et parce qu’ils sont l’exception, le système républicain fait tout pour les empêcher d’accéder aux responsabilités suprêmes ! ! ! ……

        Tiens ! …… ça me rappelle subitement quelqu’un !

        François Fillon ! ! ! …… tu aurais dû relire tes classiques :

        « Le peuple n’est pas nécessairement vulgaire. Pas même dans une démocratie. Par contre, les classes supérieures d’une démocratie le sont nécessairement, parce que si ses membres ne l’étaient pas, ils ne se seraient pas élevés dans une démocratie. » – Nicolás Gómez Dávila – Aphorismes !

        …… Décidément, on n’en sort pas !

        2 septembre 2017 à 18 h 30 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          déjà qu’ ils n’ ont, dans leur grande majorité, jamais lu leurs classiques français ou bien, pour ceux qui l’ ont fait, ils les ont oubliés … vous savez, mieux que tout autre, que l’ activité politique est une dévoreuse de temps … perdu et qu’ il n’ y a plus de créneau pour relire les ” grands ” penseurs ou mieux méditer et penser par soi-même

          c’est Schopenhauer qui disait qu’ il ne fallait tout de même pas trop lire parce que cette passion de la lecture vous amenait à ne penser qu’ avec la pensée d’ autrui ! … le problème est que nos hommes politiques même incultes ne pensent pas par eux-mêmes !

          2 septembre 2017 à 21 h 32 min
          • Gérard Pierre

            Valéry Larbaud disait de la lecture … « ce vice impuni » …… mais là, cher Q.C. … j’avoue que vous m’invitez à une sérieuse réflexion !

            Nous en reparlerons probablement !

            À propos, j’ai cru comprendre que vous aviez été enseignant ! ….. si tel est le cas, quelle fut votre matière de prédilection ?

            2 septembre 2017 à 22 h 20 min
          • quinctius cincinnatus

            j’ étais médecin , mais j’ ai également enseigné cet ” art ” en France et surtout à l’ Etranger

            j’ ai également fait des études de commerce

            6 septembre 2017 à 19 h 51 min
  • Agathe Répondre

    Depuis Mitterand, on licencie dans les services de renseignements, les services de contre-espionnage, la police…il est évident que rien ne peut remplacer les “rondes” à pied, pour surveiller un quartier.

    30 août 2017 à 21 h 47 min
    • BRENUS Répondre

      @ AGATHE. Je ne connais pas votre âge et ne me permettrais jamais de vous le demander. Mais cette référence aux “rondes à pieds” de policiers dans les rues, fleure bon l’ancien temps , durant lequel personne ne se serait permis d’agresser les dits policiers. Aujourd’hui, envoyer ces gens à pied dans les quartiers merdiques – de plus en plus nombreux-, au milieu de populations exogènes, haineuses et désireuses de se “faire du flic”, se serait complicité d’assassinat. Demandez plutot a micron de se déguiser en flic avec une moustache et de tenter le coup pour voir. Mais tout seul, hein, pas protégé par deux bataillons de la Légion…. S’il vous plait, cessez de rêver et mettez votre logiciel à jour (update).

      31 août 2017 à 19 h 46 min
    • Hilarion Répondre

      A Agathe . Dans l’état actuel des choses, pour une police à pieds dans les quartiers racailleux, son déploiement ne pourrait guère se faire numériquement qu’à l’échelle d’une compagnie (cent hommes) avec l’outillage qui va bien… et l’autorisation de s’en servir. Pour le moment le plus pertinent serait des rondes avec des véhicules blindés puisque les petites autos de tourisme de la police terminent souvent à la ferraille les missions entreprises imprudemment dans les territoires perdus de la “république”.
      Plus sérieusement ce qui serait important ce serait que cesse ce carrousel qui consiste à faire courir la police après des individus qui, ayant récidivé des dizaines de fois se retrouvent néanmoins dans la nature bien avant que les policiers qui les ont arrêtés aient fini de taper leur rapport. Et encore mieux, que les politiques aient enfin intégré que si les automobilistes sont sensibles à la sanction qui leur est appliquée sans défaut quand ils ont dépassé de 1km/h une vitesse fixée administrativement, il n’y a pas de raison qu’un délinquant soit indifférent à une sanction qui le conduirait pour un temps déterminé en un lieu ou il aurait envie de tout…sauf d’y retourner.

      1 septembre 2017 à 13 h 11 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      je pense que LA SEULE solution c’ est d’ y envoyer des ” escadrons de … etc … “

      1 septembre 2017 à 13 h 57 min
  • Le Ket Répondre

    POLICE PARTOUT, SECURITE NULLE PART ! ! !

    Ce ne sont pas les milliers de flics, ni d’autres milliers de bidasses qui ont pu empêcher les centaines de morts et de blessés depuis 2 ans .Il serait judicieux de changer de visions et d’analyses afin de pouvoir établir le réel diagnostic du fléau qui nous est imposé.

    Et ce ne sont pas non plus les commémorations, les pleurnicheries, les doudous ou les déclarations imbéciles récitées comme des mantras “pas d’amalgame”, “vivre ensemble”, qui permettront d’en finir avec les musulmans fanatiques.

    Le criminologue Xavier RAUFER en fait une parfaite analyse = https://www.youtube.com/watch?v=DtkXIVLoAAc

    30 août 2017 à 17 h 12 min
  • Janvier Répondre

    Vous omettez également la violence importée délibérément par la classe dirigeante.
    Une violence qui provient d’autres usages et qui est bien une violence de groupe social.
    Mais ok avec votre raisonnement : l’état nous doit la sécurité des biens et des personnes ou bien il ne peut y avoir de consentement à l’impôt. C’est effectivement une contrepartie.
    Je vais plus loin, le regime est de façon évidente l’organisateur de l’insécurité et du chaos.

    29 août 2017 à 18 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” ce ne sont pas les sociétés qui sont violentes etc … ”

    les exemples du Mexique, du Venezuela, des Philippines etc … sont là pour contredire ce que vous avancez … bien imprudemment

    29 août 2017 à 17 h 25 min
    • Le Ket Répondre

      QUINCTIUS : on pourrait y ajouter la République “Démocratique” du Congo, le Mali, le Nigéria, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan ou le Yémen parmi des dizaines d’autres. Il y aurait sur notre planète actuellement plus de pays où sévissent des troubles armés, que de pays où règnent le silence des armes ….ou des épées.

      30 août 2017 à 17 h 17 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        mon propos ne concernait que ce que nous pensons être des sociétés proches des nôtres c’ est à dire : ” judéo-chrétiennes ” comme disent ceux qui ne connaissent de l’ Histoire que ce que ont enseigné les … Jésuites

        30 août 2017 à 21 h 34 min

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