Pourquoi la France manque de médecins

Pourquoi la France manque de médecins

Le 19 octobre 1945, Charles De Gaulle est à la tête du gouvernement provisoire responsable de la France depuis sa Libération.

Il a pour ministre du Travail et des Affaires sociales le communiste Antoine Croizat. Et, le 19 octobre 1945, sort une ordonnance créant la Sécurité sociale. Le gouvernement s’engage à donner aux malades, aux chômeurs et aux retraités un revenu minimum. Le gouvernement se substitue donc aux assurances privées déjà existantes.

Cette loi ne concerne que les salariés des entreprises industrielles. Elle laisse donc à part les paysans qui sont encore très nombreux en France (le plan Marshall ne leur a pas encore offert un tracteur)… Elle ne concerne pas non plus d’autres professions, comme les salariés de la SNCF ou les médecins.

Le financement de ces nouvelles dépenses est assuré par les « charges sociales », un impôt payé par les entreprises qui emploient les salariés.

Sous l’Occupation, les soldats allemands disposaient d’importantes sommes d’argent leur permettant d’acheter tout ce qu’ils ne trouvaient plus chez eux. Malgré cela, l’inflation annuelle s’est maintenue en dessous de 25 % : elle n’était que de 22,2 % en 1944.

Les charges sociales ont été responsables d’une inflation de 48,5 % en 1945 et de 52,6 % en 1946… Inflation qui diminuait d’autant les revenus de tous ceux qui ne profitaient pas de la Sécurité sociale.

Depuis 1946, tous les gouvernements français ont donc été obligés de lutter contre cette inflation catastrophique.

Ils y sont arrivés, en particulier, en réduisant le plus possible les dépenses de la Sécurité sociale. Et, depuis près de 20 ans, les honoraires de médecins libéraux ont progressé moins rapidement que le coût de la vie.

Ils gagnent aujourd’hui nettement moins qu’un cadre travaillant dans une entreprise, alors que l’exercice de la médecine les oblige souvent à être de garde 24 heures sur 24.

Enfin, si le malade pense qu’il a mal été soigné, il a de plus en plus recours à la justice pour obtenir un dédommagement financier. Il est donc tout à fait normal qu’un étudiant français choisisse l’ENA ou Polyte­chnique, plutôt que la médecine.

Le résultat est navrant. La moitié des médecins exerçant ac­tuellement en dehors d’un hôpital ont atteint l’âge de la retraite. Un seul exemple illustre bien cette pénurie médicale : aujourd’hui, pour consulter un ophtalmologiste, il faut prendre son rendez-vous avec plus de 6 mois d’avance. On est obligé de faire appel à des médecins étrangers, en général moins bien qualifiés que les médecins français. Actuellement, la médecine française, au lieu de progresser, régresse.

Ce manque dramatique de médecins pousse l’actuel gouvernement à financer, d’une façon ou d’une autre, les médecins qui s’engagent à s’installer là où il en manque.

La France est un des pays européens qui dépensent le plus pour leur médecine : la Sécu paye. Et c’est finalement un des pays où l’on est de moins en moins bien soigné. De plus, comme on manque de médecins, on confie actuellement à des infirmières ou à des pharmaciens certaines tâches que seuls les médecins étaient jugés capables de faire.

Il est possible de revenir à une médecine correcte en France. Il faut copier ce qui se fait ailleurs. Il faut mettre la Sécurité sociale en concurrence réelle avec les assurances privées. Celles-ci avaient permis, bien avant la guerre, de donner même aux Français les plus démunis, une excellente médecine.

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Comments (3)

  • dissident Répondre

    quand l auteur parle de copier ce qui se fait ailleurs il ne parle pas de la defunte urss ou de Cuba, on peut d ailleurs penser que le monopole de la secu, encore un acquis” gullo communiste est moribond mais si la releve doit se faire dans une situation de faillite bien sur ce sera dur dur pour le prive de prendre cette releve

    19 décembre 2012 à 18 h 18 min
  • Bruno Répondre

    Phrase malheureuse! “Il faut copier ce qui se fait ailleurs”.
    Mais justement, depuis le communiste Antoine Croizat que vous citez, jusqu’à la pétasse actuelle en passant par la camarade Martine Aubry, on n’a jamais cessé de faire comme ailleurs: URSS, Grande Bretagne (voir Mr Bean à l’hôpital), Cuba, Canada, tous les lieux où le collectivisme a su s’imposer un jour dans le domaine de la santé. . . Et ce sera bientôt pareil aux US, si ça doit nous consoler!

    19 décembre 2012 à 16 h 14 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    en ce qui concerne la concurrence , commençons par détechnologiser ( néologisme et barbarisme tout à la fois ! ) ce qui n’a pas besoin de ” technologie ” et faisons une médecine préventive ( en dehors de certains vaccins inutiles chez nous et même dangereux ! ), une formation à l’esprit de la clinique et l’Ass. Maladie ne s’en portera que mieux !
    quand j’exerçais je coûtais QUATRE FOIS MOINS CHER que le confrère lambda et cependant je ne voyais régulièrement que des cas NON RESOLUS ( y compris par les savants des C.H.U. )… un comble !

    19 décembre 2012 à 9 h 37 min

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