Pouvoir d’achat et spoliation

Pouvoir d’achat et spoliation

La loi « Pouvoir d’achat » (en fait loi de finances rectificative) vient d’être adoptée par l’Assemblée.

La plupart des commentateurs s’extasient sur les « compromis » du gouvernement et des oppositions ou s’inquiètent de l’agitation des débats et des insultes qui volent.

La réalité, c’est que tout cela n’a rien de nouveau. Au contraire, voici quelques décennies, quand le personnel parlementaire était d’une bien meilleure qualité qu’aujourd’hui, les débats étaient autrement plus « musclés » – et finissaient même parfois par un duel sur le pré !

Et, dans la déjà longue histoire parlementaire de notre pays, les votes de députés « godillots » ou « playmobil » au coup de sifflet du ministre sont plutôt l’exception que la règle.

Toute la IIIe République, toute la IVe, et une bonne partie de la Ve, ont connu des majorités courtes ou composites, imposant au gouvernement de bâtir sa majorité texte par texte, parfois même amendement par amendement.

En revanche, ce qu’évoquent assez peu les médias dominants, c’est que cette loi est à la fois extraordinairement coûteuse (le gouvernement chiffre ses propres mesures – qui ont encore été aggravées par plusieurs votes démagogiques des oppositions – à 20 milliards d’euros) et inefficace.

Je ne vois pas comment restaurer le pouvoir d’achat des Français avec la philosophie malsaine du « quoi qu’il en coûte » – qui implique que l’État soit le véritable propriétaire de tout le patrimoine des Français.

Au mieux, cette loi va temporairement ralentir l’érosion du pouvoir d’achat. Au pire, elle pourrait même l’aggraver et l’accélérer – en tout cas à moyen et long termes, puisque ce « quoi qu’il en coûte » annonce des impôts à venir.

De façon générale, je trouve assez curieuse cette idée – que personne ne semble contester – d’imposer des prélèvements obligatoires élevés et de les « compenser » (faiblement) avec des chèques.

C’est notamment le cas pour les carburants.

À peu près 60 % du prix d’un plein d’essence sont constitués de taxes, soit environ 1,20 € de taxe par litre.

Alors, nous « offrir » une ristourne de 30 centimes de remise par litre est à peu près aussi sérieux que la célèbre blague : « Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure » !

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