Procès Chirac : on a occulté les vraies responsabilités

Procès Chirac : on a occulté les vraies responsabilités

Le 15 décembre, Jacques Chi­rac a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour création d’emplois fictifs à la mairie de Paris.
Aussitôt, toute la classe parlante s’est congratulée devant cette « première », signalant la « fin de l’impunité ».

Même si j’exècre cette façon de tirer sur les ambulances, il est évidemment salubre que nul ne puisse échapper à ses responsabilités. Il reste que ce procès laisse un goût amer.

D’abord, parce que, pendant 12 ans, la France aura été gouvernée par un homme dont toutes les puissances étrangères con­naissaient les faiblesses judiciaires. Est-il besoin d’en dire plus sur la marge de manœuvre dont disposait Chirac dans les négociations internationales ? La France pouvait-elle sérieusement être dite indépendante et souveraine quand tous ses interlocuteurs disposaient du dossier Chirac ?
Le cas Chirac a également contribué à la dégradation du climat moral de notre pays. Se souvient-on encore de ces pancartes de 2002 où des dizaines de milliers d’étudiants défilaient en réclamant « Plutôt un escroc qu’un facho » ? Il est douteux que Le Pen soit fasciste. Mais il est bien certain que l’élection de 2002 n’a pas contribué à rehausser le prestige de la présidence !

Et, puis, il y a surtout la responsabilité de Chirac dans le déclin de notre pauvre pays.
Cette responsabilité est d’abord liée à son invraisemblable démagogie, qui a donné le « la » à toute la classe politique (après la démagogie mitterrandienne, dont la démagogie chiraquienne fut la « digne » successeur). Que de promesses insensées, que de mensonges, que de flatteries des plus bas instincts !

Et cette responsabilité a été aggravée par la seule idée politique fixe de Chirac : le refus de toute alliance avec le FN. Ce refus a permis à la gauche minoritaire de gagner pratiquement toutes les élections locales depuis 1995. Et a donné un poids moral exorbitant à une gauche pourtant discréditée par les scandales politico-financiers.

C’est sur cette responsabilité politique, et non sur des faits vieux d’un quart de siècle (et qui, en outre, étaient largement répandus sur tout l’échiquier politique), que j’aurais souhaité que Jacques Chirac fût jugé.

Mais, pour cela, il faudrait qu’il existe une véritable volonté de rupture. Or, partout, dans la campagne qui commence, on ne voit que semblable démagogie, semblable dévotion à l’État-providence, semblable indifférence à la réalité et semblable soumission à des intérêts bien éloignés de ceux du peuple français…

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Comments (5)

  • IOSA Répondre

    Deux ans de prison avec sursis ?

    C’est çà la véritable justice ??? Tenir compte de l’age du prévenu et de l’anciennetée des faits ?

    A quand la libération d’ Emile louis et de Carlos ?

    Un procès de guignols qui a la prétention de nous amuser, mais même celà ils ne savent pas faire.

    Comme disait M.Pagnol, c’est n’est pas qu’ils sont bons à rien, c’est juste qu’ils sont mauvais en tout.

    Une parodie de justice…une de plus, lorsqu’il s’agit des gros bonnets.

    IOSA

    22 décembre 2011 à 23 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    S’il avait été mis à la place qui était naturellement la sienne ( la Présidence du C.G. de la Corrèze ! ) les dégâts auraient été circonscrits !

    22 décembre 2011 à 18 h 33 min
  • sas Répondre

    Merci mr rouxel….

     

    Effectivement  2 points cruciaux…

    -quelles independancee pour les traités…et négociations, pour la france et son représentant coopté du jour…a petite vertue ???? y compris pour l agité nabot actuel…qui lui cest assis sur un referendum populaire..

    – que peux t on espérer d un peuple d brutis alcoolisé et dégénéré….comme le stipule egalement les protocoles des sages de sion…..DANS LEUR MANQUE CHRONIQUE DE DICERNEMENT, en toutes choses et toutes matières…ce manque de culture carractérisé, de mémoire systématique et de prospective avéré….

    …..la gaule et les gaulois sont condamnés d avance …sauf une douce tyranie pratiquée par un des nôtres…ferme et douce en même temps, en  reposant sur un petit nombre comme actuellement…mais des vertueux et besogneux cette fois…pas des connards cooptés en loge et droits communs ou déviants…

    j ai dit

    sas

    22 décembre 2011 à 12 h 15 min
  • popolechauve Répondre

    Ce Chirac, comme tout roi fainéant a laisser s’installer et se développer la m…de, tout en se goinfrant comme son prédécesseur. Et ses thuriféraires et affidés, profiteurs pour la plupart se dervraient de faire leur exmaen de conscience. Mais c’est trop demander bien sur à ces guignols.

    22 décembre 2011 à 11 h 56 min
  • Guillermo Répondre

    Article fort intéressant. 

    Ceci étant,  pour juger la démagogie et les frasques politique de Chichi, il faudrait que la constitution soit modifiée.

    Le voeu de Jean Rouxel est inconstitutionnel.   Le président français est politiquement irresponsable, sauf cas de haute trahison.

    21 décembre 2011 à 21 h 15 min

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