Progressisme ? Non merci, nous connaissons trop bien !

Progressisme ? Non merci, nous connaissons trop bien !

J’entendais récemment Yannick Jadot sur France Info.

Il s’indignait que la droite « extrême » (mais on est rapidement de droite extrême dans le regard des Verts pastèques) prône un retour au « roman national » – qu’il jugeait passéiste, et même « nauséabond ».

Et il proposait, en contrepoint, un autre récit, tourné vers l’avenir et le progrès. Recréant au passage une autre forme de « roman national », selon lequel la France aurait été à l’avant-garde des nations au XVIIIe siècle avec les Lumières, au XIXe avec la liberté, et au XXe avec les conquêtes sociales.

La première chose qui saute aux yeux est évidemment l’incohérence du propos : critiquer la notion de roman national et en proposer un est assez curieux.

Mais il est surtout assez remarquable que cette espèce de nouveau roman national est une pure chimère.

Pour au moins deux raisons. La première, c’est qu’il n’est pas possible de se projeter dans l’avenir sans être solidement enraciné dans son passé.

Or, le passé semble, pour M. Jadot, se résumer à des boulets aux pieds, voire peut-être à une litanie de crimes dont la France se serait rendue coupable. Il ne l’a pas dit tel quel, mais son insistance sur le caractère « nauséabond » du retour au roman national le laissait clairement entendre.

La deuxième raison, c’est qu’il s’agit d’un étrange roman national sans nation. Quoi que l’on pense des Lumières ou des conquêtes sociales, elles n’ont rien de spécifiquement françaises. C’est le même genre de logique post-nationale qui fait dire aux Verts que la Turquie doit intégrer l’Union européenne.

Les Verts pastèques affirment leur ambition de relancer le « progressisme ». Mais, comme le « progressisme » jacobin ou marxiste-léniniste, le leur fait bon marché de la vérité – et de la nature humaine.

On peut bien sûr regretter que l’être humain ait besoin de racines, mais c’est ainsi.

Au demeurant, la gauche, qui passe son temps à encenser les cultures les plus « diverses », pourrait bien nous laisser jouir de la nôtre propre.

Mais, surtout, M. Jadot, comme ses amis de gauche, semble tout ignorer de l’histoire de France et en rêver une fantasmogorique.

Ce ne sont pas les Lumières qui ont fait rayonner la France. C’est parce que la France était la première puissance du monde que ses Lumières ont rayonné.

Ce n’est pas la gauche qui a mené les « conquêtes sociales », mais la droite contre-révolutionnaire.

Mais ne débattons pas ici de l’histoire. Cela n’intéresse manifestement pas M. Jadot.

En revanche, peut-être vaut-il la peine de discuter de l’idéologie.

M. Jadot veut relancer le « progressisme ». Soit. Mais sait-il que le progressisme, depuis 1789 et 1917, n’a guère été du côté de l’être humain ?

Carrier disait déjà : « Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à note manière. » Et il ajoutait : « C’est par principe d’humanité que je purge la terre de la liberté de ces monstres » – les « monstres » en question étant naturellement tous ceux qui ne s’enthousiasmaient pas pour les « immortels principes » !

C’est pourquoi, quand M. Jadot se félicite d’être un humaniste, je me méfie. Surtout quand je me souviens que Staline écrivit un ouvrage attendrissant intitulé « L’homme, le capital le plus précieux », tout en étant l’un des plus grands assassins de l’histoire.

Ils ont tellement menti que notre confiance est un peu émoussée !

Pour ma part, j’en reste à la version traditionnelle du progrès, enracinée dans le passé : « Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants. »

Je persiste à ne pas croire que la Révolution fera demain le bonheur du genre humain !

Vérité et politique

 

Les Partis contre la France

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