Quand la droite s’entendra, elle osera

Quand la droite s’entendra, elle osera

Apparemment, l’idée de « l’entente à droite » n’avance pas. À l’UMP, les deux candidats con­currents à la présidence du parti y sont farouchement hostiles (tout en osant certaines rhétoriques « droitières »…). Au Front national, on est toujours sur l’amalgame UMPS… Quant aux médias, ils sont toujours aussi attentifs à la ligne orthodoxe du politiquement correct.

Pourtant, comme cette ligne de « l’entente à droite » est largement majoritaire, aussi bien chez les sympathisants du FN que de l’UMP, l’idée fait son chemin, souterrainement. En privé, deux anciens ministres de Ni­colas Sarkozy ont été entendus la soutenir (« Sinon, pas de salut… »).
Sur France Culture, le 23 septembre, Max Gallo rappelait qu’au début des années 60, François Mitterrand, à peu près seul contre tous, défendait la stratégie finalement gagnante de l’Union de la gauche. Et l’ancien ministre socialiste ajoutait que, selon lui, si la droite voulait revenir au pouvoir, elle ferait bien d’en faire autant…

Cette stratégie d’entente à droite est, selon moi, la clé de voûte de toute entreprise de reconquête. La définition des valeurs, puis l’élaboration des programmes, doivent venir après, successivement.
Il faut bien voir que c’est exactement le même tabou qui empêche, jusqu’à présent, les responsables de la droite (UMP et souvent aussi FN…) d’être simplement lucides, aussi bien sur la stratégie souhaitée par leurs électeurs (« entente à droite ») que sur les valeurs (diamétralement opposées à celle de la gauche) et les programmes (moins de dépenses et plus d’éthique).

Prenons l’exemple du budget pour 2013. La droite parlementaire dénonce le recrutement de nouveaux fonctionnaires, la remise en cause des mini-réformes du gouvernement précédent, et les nouveaux impôts qui en résultent.
Mais l’essentiel n’est pas là ! Il est évidemment dans l’excès de la dépense sociale. Et comment le dénoncer sans remettre en cause les vaches sacrées de la « solidarité » et de la « redistribution » ?

Quand la droite osera l’entente, elle osera en même temps la remise en cause de la solidarité obligatoire, qui est une fausse solidarité – antinomique de la vraie, qui ne peut être que volontaire, et donc individuelle.

Cela vaudra non seulement au plan social, mais aussi pour l’ensemble de la sphère politique. Car « on » en est arrivé au point où la (fausse) solidarité devrait être universelle, des individus aux nations, les blancs à l’égard des noirs et les Allemands à l’égard des Grecs ! Ce qui n’a aucun sens, ni moral, ni pratique, ni même grammatical (comme le dit une petite fable qui circule sur Internet sur l’emploi du pronom défini : « Sans vouloir le reprocher à Tout le monde, il serait bon que Chacun fasse ce qu’il doit faire, sans nourrir l’espoir que Quelqu’un le fera à sa place, car l’expérience montre que, là où on attend Quelqu’un, généralement on ne trouve Personne ! »)

Puis la droite – la vraie, pas la fausse – reviendra sur cette billevesée de la redistribution des revenus et de toutes les politiques ineptes (et inefficaces) qui en découlent.
Les revenus doivent être justes, mérités, contre-parties de travail, de talents et de risques. Les richesses sont soient légitimes, soient volées. Du vivant de Picasso (membre du parti communiste…) qui aurait eu l’idée de contester ses revenus ? Et qui n’admire pas Bill Gates ?…

Les socialistes, provisoirement au pouvoir, ont cru judicieux – au nom de la « justice » à leur sauce archéo-communiste – de partir en campagne contre « les riches », provocant immanquablement un double mouvement déplorable : la proclamation, par ceux qui pourraient être considérés comme tels, qu’ils ne le sont pas, ce qui les amènent, d’une façon ou d’une autre, à se planquer ; et la fuite des riches stigmatisés vers d’autres cieux plus cléments.
La droite s’honorerait à défendre les riches. Et c’est facile : n’est-ce pas dans les pays où il y a le plus de riches (honnêtes) qu’il y a le moins de pauvres ?

Pour ce qui est de l’immigration, la droite est tellement complexée qu’elle risque de se faire doubler par le réalisme
d’une partie de la gauche, qui commence à reprendre l’expression de Michel Rocard sur l’impossibilité où nous nous trouvons d’accueillir toute la misère du monde (quand bien même les médias presque unanimes le souhaiteraient…).
Car là est le piège : comment remet­tre en cause l’immigration-sans-contrôle, sans démolir l’idée même d’État-providence ?
On dira : la tache est immense ! Raison de plus pour prendre la pelote de laine emmêlée par le bon bout, celui de l’entente à droite.

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Comments (14)

  • astor Répondre

    Votre nouvelle présentation en page d’accueil n’est pas trés parlante

    Au moins, s’il vous plait le nom de l’auteur…..

    13 octobre 2012 à 22 h 03 min
    • les4v Répondre

      Mettre le nom des auteurs est prévu, le site est encore en travaux.

      14 octobre 2012 à 9 h 17 min
  • Daniel Répondre

    dissident : Juppé Fillon Copé " Ces 3 hommes sont-ils des hommes libres?" non!

    Sont-ils des hommes responsables qui font ce pour quoi on les paye? encore non!
    Alors sont-ils au moins des hommes?   disons:  des politiciens qui ont oublié qu’ils étaient des hommes, avant!
    Car leur carrière passe avant leur honneur.

    5 octobre 2012 à 21 h 13 min
  • dissident Répondre

    dans les annees 80 ET 90, le programme fn en economie etait liberal, anti fiscaliste anti etatique, JUPPE ne voulait pas d accord avec le fn ; aujourd hui, avec l arrivee au fn d ex chevenementistes  et souverainistes le programme du fn est plutot annti liberal et JUPPE, FILLON  et COPPE ne veulent pas d accord avec le fn
    sur le probleme crucila de l immigration dans les annees 80 le fn proait le retour progressif des immigres du tiers monde dans leur pays d origine et JUPPE  ne voulait pas d accord avec le fn, aujourd hui le fn ne parle plus de reour au pays des allogenes il est juste question de stopper l immigration, donc la aussi grand changement mais JUPPE FILLON COPPE  ne veulent pas d un accord meme a minima avec le fn, simpme question ces TROIS hommes sont ils des hommes libres?

    5 octobre 2012 à 2 h 40 min
  • vozuti Répondre

    quinctius,c’est bien ça, precher dans le désert…on a l’impression de parler à des supporter de foot totalement butés,qui défendent leur équipe UMP contre ce que les médias ont présenté comme l’équipe adverse (PS),et qui ne veulent rien savoir. 40 ans de matraquage médiatique ont totalement écrasé  le débat.

    5 octobre 2012 à 0 h 05 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ Homère n’a pas fini d’errer d’iles en iles s’il croit que Copé ( qui a peu de chance de passer avec succès  l’épreuve truquée  ) est un homme de droite proche des aspirations populaires ( comme celles pourtant bien exprimées par @ Homère ) …  c’est un OPPORTUNISTE donc un TRAITRE EN PUISSANCE  tout comme l’a été et le serait de nouveau Nicolas Sarkozy

    ce dont la France ( et l’Europe ) a  ( ont ) besoin c’est d’un Frédéric le Grand ( ou l’Unique comme disent les Allemands ) pas de " merdaillons " comme ces trois là ou comme Guimauve Le Conquérant *** …

    ****

    le Normand qui a planté son teepee  avec sa squaw sur la grande prairie de l’Elysée

    4 octobre 2012 à 14 h 16 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ VOZUTI

    NOUS prêchons dans un désert conceptuel ! car dans la réalité les électeurs de droite sont des pleutres … Monsieur Alain Dumait nous en donne une fois encore la désolante preuve

    espérons , sans trop y croire ,  que la Justice rattrappera Nicolas Sarkozy et l’empêchera de se représenter  ; François Hollande s’y emploie habilement *** en ce moment

    *** car pour les coups de Jarnac on peut véritablement faire confiance à nos homme et … femmes  politiques et comme le disait Colluche

    " je suis capable du meilleur comme du pire , mais c’est dans le pire que je suis le meilleur "

    une maxime  digne de Vauvenargues

    4 octobre 2012 à 9 h 33 min
  • vozuti Répondre

    Si l’on est satisfait par la politique menée par l’UMP depuis  chirac-giscard en 1974 jusqu’à sarkosy en 2012,alors pourquoi vouloir une entente avec le FN ? : l’UMP sera de retour en 2017 comme d’habitude après un petit intermède qui ne changera rien de plus que l’intermède jospin  (sarkosy a fait entrer plus d’immigrés et mis plus de taxes que jospin).  et de l’autre coté, si l’on soutient le FN c’est que l’on veut une rupture avec la politique menée depuis 40 ans par l’UMP et le PS;on ne vote pas FN pour retrouver encore au pouvoir les memes crapules de l’UMP jusqu’à  la fin des temps.  ceux qui votent UMP ou PS veulent une continuité avec la politique actuelle(avec des variantes quasi-invisibles),alors que ceux qui vote FN  veulent un changement réel de politique: les 2 attentes sont inverses,une entente   serait donc seulement une magouille politique sans fondement. vous devriez plutot réfléchir à une entente UMP_PS qui serait beaucoup plus logique et cela éviterait que ces 2 clans continuent à se creper le chignon  pour des détails microscopiques.  

    4 octobre 2012 à 0 h 48 min
  • F Répondre

       BRAVO, Monsieur Dumait!

    3 octobre 2012 à 22 h 09 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Monsieur Dumait quand comprendrez vous enfin que l’U.M.P. ( dans son avatar fillono-copéiste ) " n’a absolument rien à secouer " de l’électeur " droitier " ?

    et pour vous en convaincre il vous suffit de lire sur ce blog  l’ U.M.P.iste invétéré @ Homère c’est , dans tout son caractère , du théâtre de boulevard parisien

    mais rassurez vous ( mais pas moi ! ) Nicolas Sarkozy vient de le dire on ne le peut plus clairement :

    "vu l’état désastreux dans le quel la France risque de se trouver dans 5 ans  … la question n’est pas de savoir si je vais revenir mais si j’ai le choix moralement , vis à vis de la FRANCE  , de ne pas revenir "

    je lui propose , donc , comme lieu d’exil ( et de réflexion morale) soit Londres soit l’Ile d’Elbe … Sainte – Hélène étant un endroit où on ne peut plus qu’écrire ses Mémoires et le Cap Nègre une simple presqu’ile  où les tentations sont bien  trop frivoles

    3 octobre 2012 à 20 h 31 min
  • Laudance Répondre

    Une entente à droite ? Bonne idée. Encore faudrait-il qu’il y ait une droite. Certes, elle existe au sein du peuple français. Mais ce n’est pas assez. En effet, en ce qui concerne l’UMP en tout cas, ce parti ne compte pas d’élus de cette droite-là qu’il ne représente pas. Soit ils appartiennent à la fausse droite, celle qui ressemble à s’y méprendre au PS, soit ils sont trop lâches pour défendre leurs convictions et celles de leurs électeurs trahis par les uns et les autres. Avant de parler d’entente à droite, il faudra donc élire des gens de droite qui, à l’opposé des années Chirac et Sarkozy, pratiquent une politique de droite. Mais c’est loin d’être gagné avec des Fillon et Copé sans parler des socialistes déguisés. En attendant, le pays est livré à la clique de Normal 1er, le président le plus pathétique et catastrophique de l’histoire de toutes les Républiques.

    3 octobre 2012 à 19 h 50 min
  • HOMERE Répondre

    L’entente à droite est aussi,majoritaire en France,et,malgré cet état de fait,la gauche possède tous les pouvoirs….Pourquoi ?

    Chaque catégorie sociale se déclare opposée aux pouvoirs qui ne lui octroient pas la liberté et,en même temps,la participation financière nécessaire à combler ses besoins par la contribution nationale.La crise n’est apparente médiatiquement que dans la strate sociale moyenne et pauvre,au point que chaque gouvernement en fait son crédo.C’est une injustice,une erreur et un échec…..la Droite doit revenir impérativement au libéralisme économique,à la défense de l’identité nationale,à la protection des personnes par une politique excessivement ferme,à la fermeture des frontières "Schengen",et aussi à la lutte acharnée contre la fraude sociale et fiscale,ainsi qu’a la fin des inégalités entre les travailleurs du privé et du public.

    Dire et proclamer que les vertus traditionnelles restent les meilleures dans l’acception sociétale, affirmer sans retenue ce que nous sommes nous français et ce qui nous distingue,reprendre l’éducation de nos enfants en éclairant notre glorieux passé,arrêter de nous fustiger et de nous prosterner devant les intellos eux mêmes courbés devant la pensance politique,et enfin :

    STOPPER L’AMALGAME HONTEUX UMPS ET APPORTER SANS CESSE DES PRECONISATIONS INTELLIGENTES POUR APPROCHER DES NECESSAIRES CONDITIONS ENTRE NOS PARTIS DE DROITE….TOUS SANS EXCEPTION

    Alain DUMAIT a commencé opportunément de faire celà,qu’il en soit remercié.

    Faute de ces principes incontournables,nous aurons une droite molle Chiraquisée,incapable et inefficace (avec le Centre comme idéologie clhorophormique) du type RPR/UDF.Avec Fillon,nous y allons tout droit (si j’ose dire)

    La Gauche,oui Alain Dumait,est en train de faire accroîre qu’elle maîtrise,ou  va maîtriser l’insécurité et demain l’immigration….un comble !!!! A quand des manifs PS  sur l’air "L’islam no passaran"….

    3 octobre 2012 à 19 h 13 min
  • Magne Répondre

    L’entente à droite se fera par nécessité , et tous les dirigeants de droite qui n’ont pas cette idée en tête , n’iront pas loin , et surtout nulle part . Au principe de nécessité , dans ce cas de figure ( obligation d’entente ) , le peuple et surtout les évènements qui guident le monde , donc au principe de nécessité s’ajoutera le principe de subsidiarité . Les évènements imposeront l’entente . Les politiciens qui ne verront pas la nécessité d’entente , seront balayés . Ils peuvent encore développer ce genre de discours ( pas d’entente à droite) , mais pour combien de temps ?

    3 octobre 2012 à 17 h 57 min
  • Jaures Répondre

    A des militants UMP qui demandaient à F.Fillon, lors d’une récente réunion,  un accord avec le FN, l’ancien premier ministre lut le programme défendu par M.Le Pen. Un long silence s’ensuivit…

    3 octobre 2012 à 17 h 53 min

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