Quand l’extrême gauche préfère Chirac !

Quand l’extrême gauche préfère Chirac !

Il ne faut ni minimiser ni exagérer la montée de l’extrême gauche en France. Certes, avec près de 10 % des suffrages exprimés sur deux candidats, elle a rassemblé, à l’élection présidentielle de 2002, près de 10 % des voix, écrasant littéralement un parti communiste qui, dans les urnes, ne cesse de décliner. Mais ce dernier est autrement plus fort sur le terrain social, même si les syndicats gauchistes, regroupés autour de SUD, ont, depuis plusieurs années, le vent en poupe.

Inversement, aux élections législatives, le score de l’extrême gauche fut ramené à 2 % et des poussières. Et c’est le parti communiste et non pas les trotskistes qui ont un groupe à l’Assemblée Nationale.

Au niveau des collectivités locales, les gauchistes n’ont d’élus que dans la mesure où les listes qu’ils ont présentées ont fusionné au deuxième tour des dernières élections municipales, en 2001, avec des listes de la gauche plurielle. Or, le mode électoral concocté par l’UMP pour les prochaines élections régionales enlève à peu près tout espoir à l’extrême gauche d’avoir des élus, sauf à faire liste commune dès le premier tour, ce qui était bien envisagé par certains caciques socialistes, mais rejeté non seulement par l’immense majorité des responsables du PS mais aussi par les troupes des mouvements gauchistes, aussi bien à la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire), LO (Lutte Ouvrière) ou PT (Parti des Travailleurs).

Dans ces conditions, et après le rapprochement opéré dimanche dernier entre la LCR et LO, n’ayant pas grand-chose à perdre, l’extrême gauche pouvait bien adopter la stratégie la plus provocatrice possible et c’est ce qu’elle a fait en refusant par avance tout désistement au deuxième tour au profit de la gauche de gouvernement, qui sera toujours à ses yeux, « sociale traître ».

L’extrême gauche aurait pu en rester là et camper sur une position anti-système, assez logique pour elle. Mais, loin de répondre aux pressantes sollicitations des stratèges socialistes, souvent d’anciens camarades issus de leurs rangs, qui leur demandaient, au moins, un engagement de désistement au deuxième tour, les trotskistes ont précisé qu’ils n’appelleraient à voter pour la gauche qu’en cas de duel au deuxième tour entre le Front national et le PS. Ce qui veut dire, en clair, qu’en cas de duel UMP/PS, les gauchistes ne prendront pas parti. Ils laisseront la fausse droite et la pseudo gauche se débrouiller entre elles.

L’extrême gauche pouvait difficilement faire davantage pour aider Jacques Chirac et sa formation.

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Comments (4)

  • Fanny Lemais Répondre

    Le principal danger, c’est que la gauche stalinienne essaye de seduire les populations immigrees. Quand a l’UMP, il a un pied a gauche et un autre a l’ extreme gauche

    9 novembre 2003 à 22 h 35 min
  • T.Kaczmarek Répondre

    Tout cela est profondement triste et inquietant non dans le contexte du jeu electoral mais par la dimention réelle du phenomene.

    9 novembre 2003 à 20 h 50 min
  • François Jack Répondre

    Totalement d’accord ! Dire que des gens de l’UMP font les yeux doux à Attac. Quels c…. !

    9 novembre 2003 à 20 h 36 min
  • Charles Dormal Répondre

    Ajoutons que le parti communiste a été pendant au moins 20 ans le premier parti de France sans jamais prendre le pouvoir. La solution pour l’extreme gauche est peut etre alors une prise de pouvoir violente. Certains d’entre eux sont sans doutes pret à tenter l’aventure. De ce point de vue leur rapprochement avec les islamistes ne peut etre qu’inquietant

    9 novembre 2003 à 20 h 25 min

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