Réforme de l’école : Une reculade prévisible

Réforme de l’école : Une reculade prévisible

François Fillon a reculé devant les manifestations lycéennes. Avant même la discussion parlementaire, il a retiré de son projet de loi d’orientation sur l’école l’une des dispositions phares : le baccalauréat en contrôle continu. Cet énième échec de la réforme scolaire est lourd d’enseignements.
Tout d’abord, nous constatons, une nouvelle fois, que la posture martiale de nos ministres n’est qu’une posture. Quand ils disent : la loi ne se fait pas dans la rue, il faut comprendre : pour le moment, la pression des syndicats n’est pas assez forte pour me faire reculer !
Ensuite, on reste pantois devant le manque total d’habileté tactique de la droite. Il serait si facile de faire monter au créneau des groupements opposés aux revendications extrémistes des syndicats, pour se donner le beau rôle de médiateur pondéré. Et Dieu sait que les groupements réclamant une réforme plus profonde de l’institution scolaire sont nombreux et divers, de SOS Éducation à la Société des agrégés !
Enfin, le gouvernement joint l’incompétence stratégique à l’inhabileté tactique.
Cette réforme a été proposée dans le cadre d’un calendrier absolument désastreux. D’une part, le ministre ne pouvait pas compter sur le soutien des parents, passablement excités par la réforme de la carte scolaire. D’autre part, au bout de l’année scolaire se profile un référendum difficile. Naturellement, toute agitation syndicale ne peut qu’offrir des tribunes aux tenants du « non de gauche ». L’intérêt du gouvernement, favorable au oui, est donc de céder au plus vite. Même s’il est évident que céder ne peut rien apporter de bon, puisque les syndicats ne se contenteront pas de cette première victoire…
Par ailleurs, sachant que le texte allait susciter l’agitation estudiantine, il eût été opportun de désamorcer par avance les bombes, en jetant le doute sur le caractère « spontané » de ces manifestations.
Et surtout, quitte à affronter la rue, François Fillon aurait pu insérer dans son texte bien des réformes plus fondamentales que son replâtrage, pour, au moins, contenter son électorat de droite.
Dernier point : on a appris ce week-end que François Fillon avait rencontré Nicolas Sarkozy après la manifestation de vendredi et qu’ils avaient réfléchi ensemble aux moyens de défendre la réforme, par l’intermédiaire des militants de l’UMP. N’auraient-ils pas pu programmer cette réunion une semaine plus tôt ? Mais non, il est dit que la droite sera toujours incapable d’anticiper, et donc de préparer la mise en place de ses réformes !

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Comments (4)

  • dolf Répondre

    et si on faisait comme avant mais qu’on enlevait tous les profs de gauche et les enormes masses d’enfants allogenes inassimilables?

    24 février 2005 à 22 h 28 min
  • sas Répondre

    depuis 1789 , le révolution maçonnique n’a eu de cesse de subtiliser le savoir et sa transmission…1ere etape ils le retire des mains du clergé 2eme étape ils mettent à la tête de l’éducation nationnale des hauts fonctionniares modélisés par leurs “écoles normatives”, ils les initient, et provoque la cogestion avec les syndicats de ce “mamouth”, 3 ème acte les syndicats de parent d’élèves sont sous contrôle aussi…LES FRERES ET LA REVOLUTION EN MARCHE DEPUIS 1789 N A PAS FINI SON OUVRE DESTRUCTRICE….visant à l’abrutissement de nos élites au mieux,et à l’asservissement des masses “goyes” :gauloise de base. ….aucune réforme consensuelle et constructivement nécessaire ne sera faisable à l’EN….seul les manches de pioches peuvent réformer le système….seule solution la CONTREREVOLUTION SAS

    21 février 2005 à 14 h 37 min
  • Romleur Répondre

    Il est temps qu’une vraie réforme dy système scolaire ait lieu… mais pas de cette manière : la réforme Fillon n’aurait été qu’une réformette, et néfaste à l’efficassité de l’éducation. Réformer le bac, pourquoi pas… mais introduire un contrôle continu qui dépendrai des écoles elles mêmes, ce n’est pas une bonne réforme. La suppression des TPE, qui avais, lors de son instauration, été fortement critiquée par les mêmes professeurs qui manifestent, n’est pas une bonne chose, c’est la seule forme de travail d’équipe qui prépare réellement à la vie active : ce travail bi-disciplinaire est encadré par deux professeurs qui instaurent une forme d’entraide et de coopération, sous un contrôle strict, dans les mêmes conditions qu’un employeur peut guider strictement le travail des ses salariés, et les élèves doivent rendre un travail qui provient de leur propre réflection, et pas d’un amas de connaissance scolaire dont l’utilité est parfois discutable… Il est vrai que le budget de l’éducation nationale est élevé, mais ce n’est pas avec des sous réformes comme celle qui à été tué dans l’oeuf hier, que la situation évolura, et surtout pas dans le bon sens…

    20 février 2005 à 16 h 36 min
  • LESTORET Répondre

    Nos ministres font de la stratégie; ils sont loin d’être maîtres en la matière mais c’est bien ce qu’il essaient de faire et je suis désolé de constater que c’est encore de la stratégie que vous leur conseillez. N’y aura-t-il donc personne dans notre personnel politique ou de la Presse qui ait un idéal à défendre et qui le défende bec et ongles ? Sommes nous condamnés pour toujours à de la petite merdouille politicienne ???

    20 février 2005 à 9 h 55 min

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