Réforme des 35 heures : De la poudre aux yeux

Réforme des 35 heures : De la poudre aux yeux

Les syndicats défilaient, samedi 5 février, pour la « défense des 35 heures », en réponse au débat parlementaire qui se tient actuellement sur le sujet à l’initiative des députés UMP Hervé Novelli et Patrick Ollier.
Cette manifestation fut un relatif échec : les organisations syndicales attendaient 300 000 personnes à Paris et n’en eurent que 300 000 sur l’ensemble du territoire, dont 80 000 dans la capitale. Il reste que ce chiffre est en lui-même imposant.
Pour la gauche, il est évident que cette attaque de la majorité contre les lois Aubry est du pain bénit pour se requinquer. D’autant plus que, d’ici 2007, les occasions pour François Hollande de s’opposer à Jacques Chirac ne seront pas légion : le seul scrutin actuellement prévu, le référendum, l’obligera même à faire campagne avec le Président…
Mais, pour le gouvernement Raffarin, cette discussion apporte également un sursis inespéré, permettant au Premier ministre de s’offrir à bon compte une image de fermeté.
Pourtant, la proposition de loi qui suscite l’ire des syndicats et des partis de gauche n’a rien d’une réforme des 35 heures. Il n’est pas question de revenir sur cet « acquis social ». D’ailleurs, on aura noté que la fonction publique – qui devait pourtant fournir une bonne part des manifestants de samedi – n’est pas concernée par le dispositif.
La proposition de loi Novelli-Ollier se contente de proposer d’augmenter le contingent d’heures supplémentaires. C’est sans doute nécessaire. Un peu de liberté dans ce monde de contraintes qu’est le droit social français ne sera pas mal venue.
C’est, en revanche, fort loin d’une réforme des lois Aubry. Les entreprises françaises ne pourront pas en tirer une compétitivité accrue, car les heures au-dessus des 35 heures réglementaires restent des heures supplémentaires, majorées de 25, puis de 50 % : le coût du travail en France restera donc prohibitif.
Ajoutons que cette réforme n’intervient pas assez tôt pour donner un signal de liberté aux entreprises et que, politiquement, elle arrive beaucoup trop tard dans la mandature : plus personne ne peut croire à l’image réformatrice d’un gouvernement qui n’en a plus que pour quelques semaines.
Mais le pire est sans doute qu’on reste sur un modèle politico-économique parfaitement inadapté : on persiste à considérer que le rôle de l’État est de partager le « gâteau économique » entre les Français. Et la croissance reste, plus que jamais, aux abonnés absents…

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Comments (6)

  • 50 Cents Répondre

    Selon M. Thierry Orlowski, la RTT crucifie litteralement les entreprises. On peut voir des photos de cette Calvarie?

    17 février 2005 à 13 h 33 min
  • sas Répondre

    le cafouillage des 35 heures explications plausibles: La gauche destructrice et dogmatique lance la bombe ingerable des 35 heures notamment pour obliger nos vaillant fonctionnaires a bosser “plus”….mais comme c’est une mesure qui porte en elle un triste constat ,la reforme est appliquée au privé acte 1….la droite de merde arrive aux affaires et sait par nature l’heresie economique d une telle mesure decide son abrogation…mais comme les barons de droite mafieux et cooptes ne pensent qu’à leurs carrieres et que cette mesure de detricotage de l economie, encencée par tous les partis croupions et subversifs de notre ripoublique,sera irreformable sans heurts populaire,ils décident la mesure supérieur des fumistes parfaits….chacun fera si il veut…..d’où ce gros bordel et cette lois a la carte… un procureur m a dit un jour :”les lois sont contraignantes pour ceux qui les respectes…”cqfd alors qu’elles devraient etre contraignantes pour ceux qui ne les respectent pas… le gouvernement est incapable d’imposer donc il compose….cela va etre très dur pour notre economie surtout 2005 avec un dollard minoré artificiellement par rapport a l euro…on va saigner sas

    13 février 2005 à 13 h 34 min
  • sas Répondre

    A tous ceux qui pense que le gouvernement et chirac sont de droite…. chirac le droit commun epaule Zapateros et sa clique de gauche pour des election interne a l espagne sur l’adoption de la constitution europeene….du délire C’est bien la preuve que le clivage “europeen” qui existe n’est pas droite/gauche….mais bien initiés et profanes à quand un tribunal populaire pour ces traitres à la nation pour haute trahison… NON,non,non,et non à l’europe de SION SAS

    12 février 2005 à 14 h 44 min
  • Paul C. Répondre

    Bravo pour votre excellent article. J’ai appris beaucoup de choses. Je pensais naïvement, comme nous le répètent tous les jours nos médias gauchistes, que ce gouvernement avait fait pour la première fois depuis l’élection de Chirac en 2002, une des premières réformes. Et, je constate une fois de plus, que tout ce que fait ce gouvernement socialo-communiste est de la poudre aux yeux. Non seulement, ils sont d’une nullité consternante en matière de culture et de compétences, mais en plus ils mentent en permanence !

    11 février 2005 à 13 h 55 min
  • Thierry Orlowski Répondre

    Cher Lecteur, cher Mr.Rouxel, Merci de cet excellent article. Faut-il vraiment démontrer ici les méfaits d’une lois qui crucifie litteralement nos entreprises ? Je ne crois pas cela utile…. Ce qui par contre est utile, consite a reconnaitre la couardise des parlementaires de l’UMP a proposer, une fois de plus, des reformettes. C’est le syndrome du Titanic, une fois de plus…..La France coule , l’entrepreunership du pays chute…..Et plutot que d’oter les 35 heures (ce qui ne mettrait guere plus de gens dans la rue), on nous expliques que l’on va parvenir a expulser l’eau du bateau avec des éponges… Rêveries, quant tu nous tiens !!! Cordialement, Thierry Orlowski

    10 février 2005 à 19 h 33 min
  • Leboeuf Répondre

    Réforme des 35 heures.”cette manifestation fut un relatif èchec ” .Non ce n’est pas un echec comme le dit Jean Rouxel .300.000 ,autant que l’enduro du touquet.

    10 février 2005 à 12 h 13 min

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