Refus du débat

Refus du débat

Depuis l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron, il était clair que le président sortant ne se prêterait pas à une campagne ordinaire.

En particulier, il n’accepterait pas de critique de son bilan – pourtant catastrophique sur pratiquement tous les plans ! – de la part de ses rivaux.

Nous l’avons vu avec son premier déplacement de campagne à Poissy où il s’est fait interroger par des élus et des citoyens tout acquis à sa cause.

Bien sûr, les meetings de campagne sont généralement des moments d’unanimisme de façade, mais, là, Emmanuel Macron faisait mine d’accepter un débat pour le transformer en monologue – comme il l’avait déjà fait avec talent à la fin de l’épisode des gilets jaunes, lors de ce que l’on a appelé par antiphrase le « grand débat ».

La presse aux ordres vient d’accepter le même principe de refuser tout débat sérieux sur le projet ou le bilan du président sortant.

Ainsi TF1 a annoncé qu’elle organiserait un « débat » sur l’Ukraine avec les huit principaux candidats (Pourquoi pas les douze candidats ? Mystère. Probablement pour signifier le mépris abyssal de Jupiter pour tout ce qui n’est pas lui.) Mais, en fait de « débat », la chaîne proposera une succession de huit entretiens.

C’est-à-dire que les opposants à Emmanuel Macron devront faire confiance aux journalistes pour porter leurs éventuelles critiques. Autant dire que le chef de l’État ne risque pas beaucoup d’être bousculé !

Et encore TF1 est-il un groupe privé, donc relativement plus indépendant de l’Élysée que France Télévisions.

Mais, quand on pense que la Pologne et la Hongrie font l’objet de sanctions de l’Union européenne, notamment parce que la presse ne serait pas libre dans ces pays, on se dit que le « deux poids, deux mesures » a encore de beaux jours devant lui !

En tout cas, il est désormais clair qu’il n’y aura pas de campagne. Tout au plus un débat de deuxième tour – si Jupiter ne le décommande pas !

M. Macron, qui a gagné en 2017 grâce à une formidable machination judiciaire, doublée d’une non moins formidable campagne de presse offerte par les oligarques, s’apprête à gagner en 2022 au motif que, puisque la Russie est en guerre avec l’Ukraine, toute interrogation sur son bilan serait un soutien indirect à Vladimir Poutine.

Mais il se prépare des lendemains qui déchantent : la crise des gilets jaunes risque fort de paraître un modeste et aimable pique-nique comparée aux oppositions qui, faute d’avoir pu se manifester dans la campagne, surgiront dans les prochains mois.

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Refus du débat ! Quelle importance ? Emmanuel Macron aurait été ” épargné ” par les Modérateurs lesquels se seraient transfigurés en Accusateurs pour les mal-pensants ! C’ est AUTOUR DE VOUS qu’ il faut distiller les vérités qu’ ils cachent aux gogos , avec calme, en vérifiant vos sources, et alors vous serez surpris de constater combien de personnes ouvrent les yeux
    Voici un conseil que vous donne Plutarque dans ses ‘ propos de table ” : …

    ” Les recherches [ les arguments ] elles-mêmes doivent être souples , familiers les problèmes, et les questions raisonnables et sans subtilité, pour ne point suffoquer ni rebuter les esprits peu pénétrants ”

    Avoir une grande gueule est contre-productif surtout si vous y ajoutez la grossièreté et la longueur

    15 mars 2022 à 20 h 35 min

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