Régionales : un mode de scrutin peu démocratique…

Régionales : un mode de scrutin peu démocratique…

À quinze jours du premier tour du scrutin pour le renouvellement des conseils régionaux et, pour la moitié des conseils généraux, il est impossible de faire un pronostic, car la seule indication donnée par les sondages d’opinion réside dans le désintérêt massif que les électeurs éprouvent pour cette consultation : selon le sondage Louis Harris pour AOL et « Libération », diffusé lundi dernier, 61 % des personnes interrogées disent ne pas être intéressées par cette campagne ! Et parmi les électeurs qui s’apprêtent à aller voter, une quasi-majorité ne sait pas encore pour qui…

En tout cas, les résultats de ce scrutin ne seront bons ni pour le gouvernement, ni pour la démocratie.

Selon un autre sondage Ipsos, publié également lundi dernier dans « Le Figaro », 47 % des personnes interrogées entendaient marquer leur opposition à l’action du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Une étude précédente réalisée les 14 et 15 janvier derniers, par la Sofres, pour LCI-RTL-« Le Monde », avançait même le chiffre de 65 % d’électeurs souhaitant profiter de cette occasion pour exprimer leur mécontentement. N’ayant rien fait, rien changé ou presque, n’ayant su que creuser le déficit public pour maintenir la consommation, sans relancer l’emploi, le Premier ministre et sa majorité vont être logiquement sanctionnés.

Pourtant, il n’est pas impossible que l’UMP, renforcée par l’UDF, puisse enregistrer plusieurs succès, notamment en Ile-de-France. Car le mode de scrutin, qui avait été établi pour les premières élections régionales au suffrage universel en 1986, et maintenu tel quel pour les scrutins de 1992 et 1998, a été modifié deux fois entre temps, la première par Lionel Jospin en 1999 et la seconde par son successeur au début de 2003. On a maintenant une élection à deux tours. Toutes les listes en-dessous de la barre des 10 % des suffrages exprimés au premier tour sont éliminées. Sauf celles qui, ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés, décident de fusionner au deuxième tour… Les sièges sont d’abord répartis au niveau régional, avec une prime de 25 % à la liste arrivée en tête ; puis, les sièges ainsi obtenus sont répartis au prorata des voix au niveau départemental… Il faut être un expert pour s’y retrouver ! Mais ce que chacun aura compris, c’est que ce système a été inventé par le PS puis modifié par l’UMP afin de faire en sorte que ces deux formations politiques, bien que représentant ensemble moins du quart des électeurs inscrits, soient néanmoins assurées de se partager les présidences des régions.

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Comments (8)

  • olaf Répondre

    L”Extreme-droite” n’est tout simplement que la vraie droite. la”droite” UMP et consorts (qu’on sort?)est la fausse droite ou droite courbe.Bref elle est au centre.Quant à la gauche , elle, elle est bien à gauche toute. Une fois cela …recentré, CHERE AUDE, il est très hasardeux et surtout malhonnete de dire: “lepenisme=communisme”. VRAIMENT MALHONNETE. Vous ne pensez pas droit.

    13 mars 2004 à 13 h 39 min
  • Pierre Répondre

    Le Bi-partisme UMP-UDF et PS-PC-Verts-MDC a la francaise (on peut meme parler de mono-parti tant il n’a plus aucune difference ideologique entre L’UMP-UDF et PS-PC-Verts-MDC, sans parler des connivences qui les unissent). Le Bi- ou mono-partisme a la francaise, ca nous donne: Chomage, immigration, insecurite, impots confiscatoires, derives des services publics, delit d’opinion, corruption, etc. Amities

    12 mars 2004 à 12 h 23 min
  • yann Répondre

    Aude, Comparons ce qui peut l’ être. Le multipartisme français est peut être la résultante logique d’ une oligarchie jalousement entretenu. Bien au contraire, les courants de pensées sont largement diffusés au sein des partis américains. Concernant les régimes totalitaires que vous citez, il faut absolument les replacer dans leurs contextes politiques et socio-économiques locaux et mondiaux pour en extraire des facteurs de comparaison. Cela dit, je suis d’ accord avec vous pour ne pas commettre les erreurs du passé. Cela passe par un détâchement de tout intérêt personnel dans l’ engagement politique. Il est toujours permis de rêver.

    12 mars 2004 à 1 h 35 min
  • R. Ed. Répondre

    Hors question mais d’actualité.ETA,ETA, haro sur le baudet!Oh que non,c’est Al Quaïda,Al Quaïda, haro sur le mouton !L’Islam a déclaré la guerre à l’Occident ,Nostradamus finira par avoir raison dans ses prophéties .Consolation quand-même,d’après lui, c’est nous les gagnants ,mais à quel prix !

    11 mars 2004 à 23 h 45 min
  • Aude Répondre

    Je pense au contraire que le bipartisme a du bon. Regardez les Etats Unis. Ce n’est pas parce que un certain pourcentage de la population soutient l’extrême droite ou l’extreme gauche (pour moi lepenisme ou communisme, même combat) que ces formations antidémocratiques devraient avoir des sièges. Regardez par exemple l’Iran, à une époque, la majorité de la population a soutenu les fondamentalistes. Ca ne fait pas de ce régime un régime respectable bien que la population l’ait voulu. Autre exemple, l’Allemagne nazie… Pourquoi ne pas apprendre des erreurs du passé (stalisme, nazisme et ilsamisme).

    11 mars 2004 à 17 h 11 min
  • Pierre Répondre

    Vous avez raison, Jean, il s’agit bien d’un systeme anti-democratique, qui vise a perpetuer les assemblees regionales socialistes (PS-PC-Verts-MDC) et socialistes bis (UMP-UDF). Ce mode scrutin concocte par les deux gauches vise a priver le FN et ses electeurs de toute representation nationale. UMP-PS-UDF… sont prets a tout, n’ont’ils pas empeches JMLP de se presenter en PACA alors qu’il fut candidat et elu en PACA lors des 3 dernieres elections regionales selon les memes conditions! Mobilisons-nous derriere le FN pour que ces derives ne soient plus impunies, pour donner un avenir a nos enfants et retrouver le chemin de la liberte et de la prosperite Amities

    9 mars 2004 à 23 h 29 min
  • Adolphos Répondre

    Oui, la propotionnel c’est de la m**** ! Personne ne sais pour qui il vote vraiment et qui sera finalement le président. D’ailleurs souvenez vous des dernieres régionals ! Sans même évoquer la IVeme où Mitterand fut 11 fois ministre, rien que ca ! Bref, le bipartisme à du bon. Par contre effectivement cela limite l’émergance de nouveau parti. Mais avec un peu de chance ca va saigner, et on verra bien si le gouvernement maintient sa ligne politique de coexistence pacifique avec les accapareurs.

    9 mars 2004 à 1 h 18 min
  • combet Répondre

    Ne pensez-vous pas qu’avec un scrutin totalement proportionnel, la région serait ingouvernable? C’est ce que j’ai tendance à penser

    8 mars 2004 à 9 h 25 min

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