Remaniement : beaucoup de bruit pour rien

Remaniement : beaucoup de bruit pour rien

Un Premier ministre s’en va, un autre le remplace.

L’indifférence populaire pour ce jeu de chaises musicales tranche avec le bruit assourdissant d’une classe médiatique subventionnée qui voit une révolution dans ce non-évènement.

C’est bien une révolution, mais au sens étymologique d’un mouvement tendant à revenir à son point de départ.

Ainsi tout change pour que rien ne change.

Homme de la droite molle, énarque formaté, impliqué en tant que « Monsieur déconfinement » dans la gestion incohérente de la crise sanitaire, rien ne distingue le premier du second, sauf que Jean Castex est encore un total inconnu du public.

Or, c’est ce trait particulier qui fonde son attrait pour un président en chute libre : il ne lui fera pas d’ombre !

Alors que ce président, toujours en recherche d’un cap, devait se « réinventer », il revient à son point de départ de la verticalité du pouvoir qu’un Premier ministre ectoplasmique lui permettra d’assumer, sans craindre de quelconques états d’âme de sa part.

La dernière interview du président dans la presse régionale indique clairement qu’il n’abandonne rien, sinon sa décision d’adopter un autre « chemin ». La réinvention promise s’inscrit dans le « en même temps » de la duplicité conduisant à faire le contraire de ce qui est solennellement annoncé.

À nouveau, tout change pour que rien ne change.

Monsieur Philippe sera, quant à lui, éloigné des affaires, notamment celle, judiciaire, de la gestion de la crise du COVID.

Il pourra se consacrer pleinement à la gestion de « son risque pénal ».

Sa démission, comme l’exfiltration d’Agnès Buzyn, sont supposées faire oublier l’incurie d’un exécutif coupable de plusieurs dizaines de milliers de morts.

À quoi bon couper quelques branches malades lorsque le tronc est lui-même gangrené ?

Au total, cette mise en scène apparaîtra pour ce qu’elle est : une nouvelle tentative de dissimulation d’un bilan piteux et dévastateur pour la France.

Son coût s’ajoutera aux dépenses somptuaires d’une République croulant sous les dettes.

C’est fort peu, diront certains.

Quelques dizaines de partants à rémunérer pendant plusieurs mois, quelques centaines de conseillers techniques à recaser dans des emplois de « confort », de nouveaux ministres à installer dans des résidences aux décorations à refaire et, la fidélité n’ayant pas de prix, une mission absconse mais sonnante et trébuchante, confiée, à titre de consolation, à Édouard Philippe que ses avantages acquis d’ancien Premier ministre ne suffisent pas à satisfaire.

Il serait politiquement incorrect de demander aux soignants et aux « héros » de la première ligne ce qu’ils en pensent.

La question ne leur sera donc pas posée

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Comments (1)

  • Gérard Pierre Répondre

    On change quelques clowns tristes d’une troupe qui ne parvient pas à « divertir » pour quelques autres qui ne font pas plus illusion ! … Ils avaient pourtant affirmé haut et fort qu’ils renonceraient à toute pitrerie, … mais c’est plus fort qu’eux !

    Ils ont besoin de se produire devant un public qui continuera à manger et à bavarder pendant qu’ils lui servent leurs numéros éculés !

    22 juillet 2020 à 18 h 16 min

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