Retour du nucléaire ?

Retour du nucléaire ?

Emmanuel Macron a beau ne pas être candidat déclaré, il est assurément en campagne pour sa réélection.

Le 10 février, en visite à Belfort, ville d’Alstom, le chef de l’État a annoncé de grands projets de développement pour la filière énergie.

La principale annonce réside dans le lancement de 6 réacteurs nucléaire de nouvelle génération (EPR2), permettant, paraît-il, de produire 25 gigawatts de nouvelle énergie nucléaire d’ici 2050.

Enfin, serait-on tenté de dire ! Cela fait des années que la gauche socialiste, y compris la gauche macronienne, détruit notre filière nucléaire pour ne pas déplaire aux écolos pastèque dont elle a besoin pour gagner les élections.

Mais, tout à coup, à la veille des élections, M. Macron se rend compte que le nucléaire peut tout de même avoir des intérêts. C’est se moquer du monde.

Et c’est d’autant plus se moquer du monde que, « en même temps », M. Macron est aussi celui qui a planté le dernier clou du cercueil dans la centrale de Fessenheim en juin 2020.

Quelle est la cohérence entre toutes ces décisions contradictoires ?

Accessoirement, il ne faut pas manquer d’air (il est vrai que M. Macron est aussi un fervent partisan de l’éolien !) pour tenir ce genre de discours à Belfort.

Belfort est en effet la ville d’Alstom. Et l’on sait le rôle qu’a joué Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, dans le démantèlement de cette grande société française au profit de General Electric.

Si l’on comprend bien, M. Macron veut relancer la filière nucléaire après l’avoir cassée.

Mais pense-t-il que de tels savoir-faire poussent sous les sabots d’un cheval ?

Il est très facile de casser, mais beaucoup plus difficile de relancer.

Accessoirement, vu le niveau de la caste politique, 2050 paraît bien loin et bien des décisions plus ou  moins démagogiques peuvent une nouvelle fois faire changer la trajectoire.

Par ailleurs, le président souhaite augmenter l’éolien.

Notamment avec 40 gigawatts d’énergie éolienne off-shore (nettement plus que pour le nucléaire donc).

Rappelons, à temps et à contretemps, qu’à l’heure actuelle, l’énergie éolienne présente un énorme inconvénient : elle est intermittente et nécessite d’être doublée par des centrales à charbon ou à gaz.

Or, ces dernières sont émettrices de CO2, devenu l’ennemi public n° 1. Et le gaz nous met dans la dépendance de la Russie que nous insultons par ailleurs ou de l’Algérie qui nous déteste. Brillante idée d’accroître cette dépendance !

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    retour vers le Futur … mais seulement dans DIX ans !

    15 février 2022 à 12 h 47 min

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