Rivalité Villepin-Sarkozy: du virtuel à la réalité politique

Rivalité Villepin-Sarkozy: du virtuel à la réalité politique

La course poursuite entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy a pu sembler, pendant les premiers mois, un simple passe-temps pour journalistes, sans fondement dans la réalité politique. Mais il faut bien constater, à présent, que cette invention même est devenue un des éléments importants de la réalité politique. Que cette rivalité Villepin-Sarkozy soit, ou non, une invention journalistique importe désormais assez peu, puisque les deux hommes réagissent en fonction de ce schéma…
Pendant un temps, nous pouvions également nous dire: tout cela ne durera qu’un temps, à la première bourrasque, Villepin va s’écrouler. Car, tandis que Sarkozy a résisté victorieusement pendant des années à la haine de ses «amis» politiques, Villepin est un parfait inconnu pour les responsables de la droite française qui ne se souviennent que de la dissolution calamiteuse de 1997 et du «Néron» dont Mme Chirac a affublé l’ex-secrétaire général de l’Élysée.
Là encore, cet élément a perdu de la consistance, puisque Dominique de Villepin s’est sorti avec les honneurs, de la grève de la SNCM, se payant le luxe d’apparaître à la fois comme un parangon de fermeté et comme un partisan du «dialogue social»…
Ceci semble un château de cartes fondé sur la bienveillance des journalistes de gauche. Et ne devrait pas tenir la comparaison avec la solidité de la forteresse UMP dans laquelle Nicolas Sarkozy règne en maître.

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Mais le ministre de l’Intérieur, ayant fondé lui-même toute sa politique sur ce même sol instable de la communication, croit à la réalité de l’ascendant pris par son rival. Et, de fait, il ne cesse d’accumuler les erreurs, ne parvenant plus à choisir son positionnement politique. Comme la presse ne lui pardonne plus ses errements, chacun peut les constater au jour le jour…
Il est facile d’en déduire le comportement des parlementaires UMP: on n’en voit presque plus au siège de la rue de La Boétie, bien que les commissions d’investiture aient repris pour préparer les prochaines échéances. Mais les députés ne sont pas plus idiots que n’importe qui: ils savent que l’élection décisive en 2007 sera la présidentielle et que tout candidat que le Président refusera de reconnaître aura bien du mal à ramer contre le courant.
C’est faire peu de cas de l’importance du parti pour gagner les élections. Et c’est probablement s’orienter vers la création d’un virtuel «parti du Président». Rendant ainsi plus difficile la victoire de la droite en 2007…

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Comments (5)

  • Guillermo Répondre

    Remarquons que Chirac, à l’instar de Mittérand, est habile pour mettre ses dauphins en position de se neutraliser (et pour les mettre tout court par la même occasion !). Ceci dit, la situation du pays est très bien résumée par Jean-Claude Lahitte : la France est un bateau qui coule et prend feu. Dans ces conditions, c’est assez répugnant de voir les journaleux continuer de spéculer sur les chances des uns ou des autres à en devenir le “Grand Timonier”, d’autant qu’aucun partant n’est respectable, en particulier pas Sarko le démago qui parle de ségrégation positive et de vote des immigrés. D’ailleurs, ce pays est tellement mal barré qu’on pourrait peut-être même voir les épouvantails Jospin ou Ségolène tirer encore leur épingle du jeu et mettre tous les autres “présidentiables” d’accord. Dès leur retour au pouvoir, les Lâches-Socialos distribueraient les ultimes gouttes d’allocations sociales en nous disant que les immigrés les méritent bien plus que nous, comme ils braillent beaucoup plus fort et que nous n’avons rien fait pour les accueillir.

    8 novembre 2005 à 0 h 05 min
  • sas Répondre

    A jc lahitte…salut ami… Tu as encore raison , mais reconnais que lorsque tu entend des maires socialiste demander l’etat d’urgence et l’intervention de l’armée….que tu vois chirac moins véloce que de ce rendre en martinique pour soutenir des fonctionaire francs maçon morts en vacances…ou des Guigou expliquer qu’ils font des choses très bien dans le 93, comme aller en grouppe de sortie pour élèves en difficultés à AUSWICH…..moi je me marre…j’en peux plus…c’est dramatique pour la france , mais c’est tellement bon de les voir se pisser dessus…le grand parti du politiquement tabou…que c’est bon La vrai question avec les merdes qui nous dirige (heu: qui jouissent sur nos têtes) c’est combien cela va encore côuter ???? parce quoi qu’il est été dit: ils n’ont toujours pas compris les cons… sas assi au bord de la rivière et attendant de voir le cadavre de son ennemi flotter à la dérive…

    7 novembre 2005 à 21 h 24 min
  • Jean-Claude Lahitte Répondre

    L’article de Jean Rouxel fort bien argumenté au demeurant, attire de ma part les quelques commentaires suivants : – où a-t-il vu que VILLEPIN s’en soit sorti avec les honneurs (de la guerre ?)dans l’afaire de la SNCM, alors qu’après avoir négocié “en loucedé” avec le grand patron de la CGT (Bernard Thibault), il a, en réalité lâché non pas seulement un peu de lest, mais le maximum puisque la SNCM superendettée restera à 85% aux mains de l’Etat, c’est-à-dire du syndicat CGT. Villepin n’a même pas su profiter du scandale auquel sont mêlés les syndicalistes de la SNCM qui “piquaient” sans vergogne dans la caisse du bord. Sans doute une chasse gardée dont ils ne tiennent pas à être privés… en cas de privatisation. Et je me demande ce que les investisseurs privés qui ont accepté de se contenter de 15% feront pour éviter que la compagnie coule … – en tout cas, avec les émeutes qui ont fait tâche d’huile un peu partout en France, je ne pense pas que VILLEPIN s’en soit tiré avec les “honneurs”. Pas plus que son “rival” SARKOZY. Celui-ci cause, mais n’agit pas. Je lui rappellerai qu’à Los Angeles (en 1992, Bush-père regnante) la Garde Nationale et l’Armée (avec des chars) étaient intervenues contre des émeutiers (bilan 54 morts !), et, plus récemment, Madame la Gouverneur de Lousiane n’avait pas hésité à faire tirer la Garde nationale contre des pillards qui écumaient (se contentaient d’écumer, pourrait-on oser, à la lumière de ce qui se passe dans nos banlieues )les magasins dévastés à La Nouvelle Orleans par … Katrina. Et, en remontant à plus loin, qu’un certain général Katz (De Gaulle regnante !) avait tiré sur la foule, en 1962 à Oran, faisant des dizaines de morts et de blessés. Il est vrai que c’était sur de malheureux pieds-noirs désarmés qui ne savaient pas que, en France, pour être respecté, et pour être en droit de d’exiger des excuses d’un Gouvernement, il fallait au préalable piller, brûler, saccager, etc. des biens français. – il est déplaisant de constater que, pendant que le bateau “France” brûle en même temps qu’il coule, les porteurs de stylos, de micros et de caméras continuent à demander aux “présidenciables” : ALORS VOUS EN SEREZ, ou VOUS N’EN SEREZ PAS ? En attendant d’oser un jour leur demander “Alors, vous EN êtes, ou vous n’EN êtes pas ?” (ne me demandez surtout pas de quoi !) Alors, puisqu’il est question de RESPECT, je n’accorde le mien ni à la racaille, ni à ceux qui ne font rien pour la mater, pas plus qu’à ceux qui, depuis plus de 30 ans nous ont amenés par leur mauvaise gouvernance au gâchis dans lequel nous nous trouvons. Pas mêmes aux “autruches” (celles qui se sont toujours refusés à voir ou à entendre !) qui les ont sans cesse reconduits (par leur abstention, comme par leur “vote utile”, “républicain”, comme ils disent) même s’ils ont été frappés dans leurs biens. Ceux-là méritent simplement ma compassion, celle que l’on doit à ceux qui souffrent, même quand c’est par leur propre aveuglement ! En toute cordialité comme en toute fermeté , Jean-Claude Lahitte

    7 novembre 2005 à 16 h 42 min
  • LESTORET Répondre

    Quand donc cessera-t-on en France de faire des plans sur la Comète et d’entre-mêler des raisonnements plus fallacieux les uns que les autres ? Quand, ceux qui sont censés représenter le peuple de France, quel que soit leur niveau ou leur couleur politique, se rendront-ils compte que le pays a besoin de bien plus que des discours et supputations pour vivre, avancer, se développer, régler tous les problèmes qui l’assaillent de toutes parts. Y aura-t-il quelqu’un dans la foule de ces politiciens sans vision d’avenir, dans la foule de ces journalistes amoureux de l’incident et de l’accident, pour s’écrier enfin: “Allez, les amis, cessons de bavarder et d’échanger des propos belliqueux autour des urnes, occupons nous de ce qui se passe dans nos banlieues, cherchons ensemble une solution juste et durable contre le chômage qui asphyxie notre pays, voyons ensemble comment régler ces énormes problèmes de l’immigration, étudions ensemble quelle devrait être notre position commune sur et à l’intérieur de l’Europe, faisons fi de nos différences pour faire de la France le grand pays qu’elle était autrefois”. J’ai bien peur que s’il se trouvait une personne pour tenir ce langage, on s’empresserait de l’enfermer chez les fous ou on le ferait disparaître de la scène politique. Hélas.

    6 novembre 2005 à 19 h 32 min
  • John Doe Répondre

    Il semble que la stratégie de Sarkozy ne soit point comprise. Sarkozy a employé les mots “racaille”, “voyous”, “nettoyer au karcher” pour choquer un temps. Maintenant, il est plus posé même si le mot “voyou” reste, heureusement. Sarkozy a décidé d’affronter ce problème frontalement et il es ten première ligne. Il est normal que les critiques tombent avant tout sur lui. Mais les Français ne sont pas idiots : Fabius, Begag… ne vont pas dans les cités violentes et donc dangereuses et critiquent les propos de Sarkozy sans rien savoir des banlieues violentes. sarkozy y va et voit ce qui s’y passe. Il y a des petites bandes bien organisées et bien équipées qui terrorisent tout le monde et Sarkozy le voit, comme les Français d’ailleurs. Villepin a compris aussi qu’il n’était pas en mesure de critiquer Sarkozy sur ce sujet et il a aussi compris que le rôle d’un ministre de l’intérieur n’est pas de faire du social car ce rôle est celui de Borloo notamment. Sarkozy détient fermement le Minsitère de l’Intérieur et l’UMP et il détient ainsi un avantage plus que certain sur Villepîn. L’UMP marhe désormais pour Sarkozy et ce n’est pas Villepin qui va en changer quoi que ce soit. Sarkozy lie aussi, à travers son ministre délégué aux Collectivités un réseau de maire… L’UMP est déjà le parti de Sarkozy et il fonctionne très bien alors l’UMP sera le parti du candidat Sarkozy et celui du Président Sarkozy. Voilà la stratégie Sarkozy et il faut le comprendre pour avoir une bonne vision politique.

    6 novembre 2005 à 15 h 59 min

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