Royal et Duflot ne sont pas dans le même bateau…
Ségolène Royal s’est découvert une nouvelle rivale en la personne de Cécile
Duflot. Chacune a endossé pleinement son rôle : celui de l’élu local, les pieds dans l’eau, vent debout contre l’état jacobin et le gouvernement pour Ségolène Royal
; celui de l’écolo accrochée au principe de précaution, prête à faire le bonheur des autres contre leur volonté pour Cécile Duflot. Au passage, cette dernière lance une
petite fleur à Jean-Louis Borloo, sans doute pour ne pas insulter l’avenir :
« La tempête Xynthia provoque des remous au sein de la gauche. Samedi, Ségolène Royal a sèchement répondu
à Cécile Duflot, qui avait jugé «irresponsable» sa position sur les
zones noires définies par le gouvernement. Dans
un entretien accordé au Journal du dimanche, la secrétaire nationale des Verts expliquait ne pas comprendre la position de la présidente socialiste de Poitou-Charentes, qui consiste
selon elle «à risquer de maintenir des populations dans une situation de danger».
Prenant la tête de l’opposition au plan gouvernemental dans sa région, Ségolène Royal avait demandé vendredi
matin la suspension du zonage et réclamé «l’ouverture de
discussions et d’expertises contradictoires». Une position à laquelle n’adhère pas Cécile Duflot, pour qui il faut au contraire «mettre en application des décisions qui auraient dû l’être, pour
certaines, avant la construction des maisons». «Si ces habitations font toujours courir un risque mortel, il faut avoir le courage de les détruire, de manière convaincante et transparente, en
expliquant les critères retenus pour définir les zones noires», a dit l’élue d’Europe Ecologie, reconnaissant un sens du «courage politique» au ministre Jean-Louis Borloo.
Ces attaques ne sont pas restées longtemps sans réponse. Dans un communiqué publié samedi en début
d’après-midi, Ségolène Royal s’est étonnée de «propos malveillants, politiciens ou immatures tenus par Cécile Duflot», à qui elle conseille «vivement de venir voir sur le terrain la réalité de la
situation». «Au lieu d’être méprisante, elle comprendrait alors pourquoi les 33 maires des communes concernées et les 8 associations de défense des sinistrés ont demandé à l’unanimité la révision
du zonage et non pas, comme elle le laisse croire, la suppression du zonage», écrit l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle.
Car Ségolène Royal l’assure à nouveau : «faute de concertation, des endroits sinistrés ne sont pas intégrés
dans les zones alors que d’autres y apparaissent sans raison». «Par ailleurs, nous demandons que l’Etat tienne sa parole, engage des travaux sur les digues et apporte les aides qu’il avait
promises. La responsabilité est du côté de ceux qui sont au contact de la population avec transparence et qui viennent en aide aux sinistrés», Le Figaro