Ruralité : la France des laissés-pour-compte

Ruralité : la France des laissés-pour-compte

Je le dénonçais récemment : 40 % des communes du Grand Est ont perdu leurs derniers services de proximité depuis 1980, selon l’INSEE.

La raréfaction des distributeurs de billets est, à cet égard, emblématique. Entre 2015 et 2020, environ 8 000 d’entre eux sont passés à la trappe (voir « La France rurale face à la disparition des banques », « L’Express », 28 janvier 2023).

Parmi les communes rurales, certaines ont choisi d’installer un distributeur à leurs frais – mais le coût de fonctionnement, compris entre 15 000 et 20 000 euros par an, peut rester prohibitif. D’autres prennent leur mal en patience, mais à quel prix …

La station thermale vosgienne de Bains-les-Bains (rattachée à la nouvelle commune de La Vôge-les-Bains) risque, par exemple, de voir sa saison de cure compromise par la disparition de son agence bancaire et de son distributeur de billets.

Le principe a, du reste, de quoi faire grincer pas mal de dents. Car jusqu’à quand le contribuable devra-t-il porter à bout de bras des activités essentielles, délaissées faute de rentabilité ? D’autant que les affaires de cet acabit se multiplient : certaines stations-service rurales ont ainsi dû être reprises à la charge de petites communes.

Certes, cette désertification s’invite fréquemment dans le débat public. Mais, parmi les solutions censées l’enrayer, certaines font figure de pansement sur une jambe de bois. Exemple avec le coup de communication qu’a constitué l’opération 1 000 cafés : en 2021, seuls 28 des 50 établissements envisagés avaient effectivement vu le jour.

Cette débandade générale affecte aussi le secteur public. En Meurthe-et-Moselle, je me suis, par exemple, insurgée contre les fermetures de trésoreries.

Les petites communes ne seraient-elles plus qu’un cimetière des éléphants et vouées à vivoter de quelques programmes publics ou de ponctions occasionnelles d’un contribuable rural déjà à la peine ?

Au-delà de l’injustice sociale révoltante, c’est une image d’Épinal, celle d’une France des villages, qui volerait ainsi en éclats et, avec elle, la renommée de notre pays au-delà de ses frontières.

Dominique Bilde

Député européen

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Ces ” laissés pour compte ” ne seraient ils pas finalement les plus HEUREUX des Français ( tant qu’ on ne les contraint pas à ” accueillir ” toutes les ” autres ” Misères du Monde ) :
    ILS SONT ” LIBRES ” ( de cette société consumériste américaine … )
    à ce propos lire :
    Sylvain Tesson
    ” Sur les chemins noirs ”
    Gallimard
    sur ce que l’ énarchie appelait : ” l’ hyper ruralité ” dans un rapport demandé par Jean-Marc Ayrault et publié sous Manuel Valls ( pages 28 et suivantes )

    2 avril 2023 à 8 h 18 min
  • Laure Tograf Répondre

    Attendez l’arrivée des contingents des chances immigrées organisées par les assos subventionnées pour nos impots : le climat économique va radicalement changer en bien grace aux cornes d’abondance qui déverseront leurs richesse – la nôtre – en pure perte.

    1 avril 2023 à 2 h 41 min
  • Hansimschnoggeloch Répondre

    Il leur manque les black blocs pour se faire connaitre.

    29 mars 2023 à 20 h 23 min

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