Séisme électoral en Bavière

Séisme électoral en Bavière

La CSU bavaroise, pourtant beaucoup plus conservatrice qu’Angela Merkel, a payé au prix fort son alliance avec la chancelière responsable d’une catastrophique invasion migratoire.

Dimanche 14 octobre, elle a enregistré son plus mauvais score depuis 1950, avec 37 % des voix, en recul de plus de 10 points par rapport aux dernières élections de 2013.

Mais la CSU n’est pas seule à essuyer un échec cinglant.

Le parti social-démocrate (SPD), lui aussi présent dans la coalition de gouvernement à Berlin, a connu un revers important, passant au-dessous de 10 % et divisant ses voix par deux par rapport à 2013, au profit des Verts (qui emportent 18 % des suffrages).

L’AfD, parti « populiste » connu pour son opposition à la politique migratoire d’Angela Merkel, réalise un score plus faible qu’annoncé par les sondeurs, avec 10,3 % des suffrages.

Cela ne l’empêche pas d’entrer, pour la première fois, au parlement bavarois.

Mais, surtout, les commentateurs oublient en général de noter que l’AfD était concurrencée par les Freie Wähler (les électeurs libres), un parti aussi conservateur qu’elle et plus compatible avec la CSU dominante.

Les Freie Wähler réunissent, eux, 11 % des voix.

Ce dimanche électoral manifeste, une fois de plus, le ras-le-bol des peuples devant la politique (ou l’absence de politique) migratoire de l’oligarchie européenne.

Voilà qui préfigure bien la vague populiste qui devrait s’abattre sur le Parlement européen en mai prochain.

Mais, surtout, les conséquences de ce vote devraient éclairer sur ce qui sera possible dans les prochains mois.

Si, comme il est probable, une coalition entre la CSU et les Freie Wähler (peut-être soutenue par le parti libéral FDP) prend la tête de la Bavière, cela montrera que l’alliance populistes-conservateurs reste la meilleure recette de la droite pour prendre ou garder le pouvoir.

Une alliance avec l’AfD aurait certes été une bien meilleure nouvelle à moyen ou long terme, mais l’expérience prouve que cette alliance populistes-conservateurs a souvent besoin d’une sorte de « sas de décompression ».

Et les Freie Wähler pourraient parfaitement jouer ce rôle pour banaliser les idées de l’AfD et les faire porter par une nouvelle coalition.

En France, on attend avec impatience une structure capable, elle aussi, de porter les revendications populistes du RN, tout en sachant s’allier, tantôt avec le RN, tantôt avec LR, pour enfin en finir avec le socialisme !

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Comments (15)

  • Betty Répondre

    Déçue que le parti populiste n’ait récolté que peu de voix par rapport au déferlement migratoire qui a destabilisé la Bavière depuis l’envahissement. Je me pose des questions au niveau du pourcentage des voix, c’est bizarre tout ça. J’ai de la famille en Bavière et peux vous assurer, que les migrants “y’en a marre”.

    22 octobre 2018 à 14 h 20 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la C.S.U. persiste et signe ; après l’ échec prévisible d’ une alliance plus qu’ improbable avec les ” Verts ” elle entend maintenant gouverner avec les ” Electeurs Libres ” *** pour que rien ne change … à la tête du parti, bien sûr, et avec pour conséquence prochaine une nouvelle baisse du nombre de ses électeurs ( ce qui vient d’ arriver à ses anciens alliés du S.P.D. )

    *** les … électrons libres ?

    il sera intéressant de suivre les élections de la Hesse où à ma connaissance il n’ y a pas une liste d’ électeurs libres mais uniquement les listes classiques

    19 octobre 2018 à 19 h 03 min
    • HANSIMSCHNOGGELOCH Répondre

      // gouverner avec les ” Electeurs Libres ” *** pour que rien ne change //

      Si on regarde un peu de près les élections de Bavière on constate que ce sont les deux partis (CSU et SPD) faisant partie de la coalition du gouvernement fédéral qui ont perdu le plus de plumes, -21% à eux deux.
      On peut en déduire que ce n’est pas tant la gouvernance interne de la Bavière qui a été sanctionnée mais plutôt le gouvernement fédéral dirigé par A.Merkel.

      C’est du moins ce que j’ai pu en tirer d’un des derniers talk-show modéré par MayBritt Illner *) sur la chaine allemande ZDF.

      Si cette appréciation est vraie ,cela devrait se confirmer en Hesse, CDU et SPD seraient les perdants.

      *) mit dem Thema “Nach Bayern, vor Hessen – wie schnell verfällt Merkels Macht?”
      Date d’émission 18 octobre.

      20 octobre 2018 à 11 h 23 min
      • HANSIMSCHNOGGELOCH Répondre

        Pardon, MayBrit Illner

        20 octobre 2018 à 11 h 35 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        les élection d’ un petit Land comme l’ est la Hesse nous apportera une meilleure vision ” nationale ” des forces en présence dans la mesure où il n’ y a pas de F.W. mais seulement les partis traditionnels ; comme vous le dites S.P.D. et C.D.U. vont y laisser plus que les plumes de leur croupion … au point de rendre le Land ingouvernable ?

        20 octobre 2018 à 23 h 15 min
        • HansImSchnoggeLoch Répondre

          // un petit Land comme l’ est la Hesse //

          La Hesse est loin d’être un petit Land. Sa capitale Francfort / Main est le centre financier par excellence de l’Europe continentale, siège de la BCE entre autres. L’aéroport de Francfort (Rhein-Main) est un des plus importants d’Europe (64 millions de passagers en 2017).

          La Hesse avec la Bavière et le Baden Württemberq qui ont d’ailleurs tous trois des frontières communes forment l’ossature de l’industrie allemande. Sans ces trois Länder l’Allemagne serait au niveau de l’Italie ou même moins.

          Les élections de Hesse seront donc particulièrement importantes pour la survie de la grande coalition de Merkel.

          21 octobre 2018 à 11 h 08 min
          • quinctius cincinnatus

            précision : je parlais de la superficie du Land

            21 octobre 2018 à 19 h 20 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    premier effet bavarois sur la politique intérieure française :

    Laurent Wauquiez se rapproche d’ Emmanuel Macron

    18 octobre 2018 à 13 h 27 min
    • HANSIMSCHNOGGELOCH Répondre

      Rien de nouveau, les rats se rassemblent toujours avant le naufrage du raffiot.

      18 octobre 2018 à 14 h 40 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il faut noter également un important transfert de voix C.S.U. vers les … ” Grünen ”

    moralité : plus aucun parti ne peut , maintenant, faire l’ impasse sur le respect que l’ homme doit à la Nature à la Vie et à ses lois immuables : une sorte de retour au paganisme … chamanique

    18 octobre 2018 à 13 h 12 min
    • HANSIMSCHNOGGELOCH Répondre

      La CSU a perdu ~10% de voix, le plus grand paquet de ces voix s’est reporté sur les Freiwähler (ou Freie Wähler).
      C’est plutôt de la SPD (-10.5%) que des voix se sont reportées sur les verts.
      Un peu par vengeance car les verts ne font pas partie de la GroKo de Merkel, la SPD en fait partie.
      Lu dans Politbarometer.

      18 octobre 2018 à 14 h 50 min
  • HANSIMSCHNOGGELOCH Répondre

    Le plus grand perdant des élections de Bavière est la SPD qui tombe sous les 10%.

    La CSU avec ses 37% atteint un score bas mais peut se consoler avec les Freiwähler qui font partie de leur “chair”.
    Ce qui distingue les Freiwähler de la CSU c’est qu’ils sont surtout issus des milieux ruraux et qu’ils sont sur certains points comme l’éducation, l’énergie et les migrants beaucoup plus radicaux.
    Des déçus de Horst Seehofer en somme.

    La Bavière n’a jamais été une terrre de mission pour la FDP (lbéraux) mais la FDP pourrait s’allier avec la CSU et les Freiwähler pour former un gouvernemant local viable.

    Facit: Le “Freistaat Bayern” n’est plus ce qu’il était.
    Patrona Bavaria où es-tu?

    17 octobre 2018 à 19 h 45 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      les socialistes, après avoir déçu ceux qui espéraient en eux, sont partout à la ramasse ; ils sont remplacés par leur équivalent sociologique … LaRem : ” européistes, mondialistes , pro-immigration “

      22 octobre 2018 à 9 h 09 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    FreieWähler !

    17 octobre 2018 à 16 h 58 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    les FreieWäler sont … EUROSCEPTIQUES , ce qu’ oublie de dire l’ excellent Mr Rouxel

    partout en Europe, l’ avenir est à un parti national-conservateur et libéral qui prenne en compte les désirs nouveaux, simples et naturels des électeurs …surtout des … jeunes … ces désirs comprenant bien entendu … ” l’ écologie ”

    donc une philosophie politique totalement à réinventer par les partis

    on notera aussi dans ce Land si riche et ” à la pointe ” de l’ économie le faible score du parti libéral

    17 octobre 2018 à 16 h 56 min

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