Sénatoriales : une autre victoire de la gauche

Sénatoriales : une autre victoire de la gauche

Dimanche 21 septembre aura lieu une élection dont la grande presse ne se fait guère l’écho, mais qui va encore tirer le curseur vers la gauche : les sénatoriales.

À la veille du scrutin, et compte tenu des derniers succès locaux de la gauche, la majorité sénatoriale devrait perdre encore 10 sièges (même en tenant compte des créations de sièges que l’UMP s’est taillées sur mesure). Elle n’a cessé d’en perdre depuis le début des années 90. À ce rythme, un changement de majorité est envisageable en 2014. Bien sûr, cela peut paraître lointain aux « court-termistes » de la politique française, mais c’est demain.

Au passage, c’est la preuve que, même pour la politique nationale, la politique actuelle de l’UMP est absurde : abandonner à la gauche les manettes des collectivités locales (où se trouve pourtant le véritable pouvoir politique et financier français, le reste étant à Bruxelles…).

Mais, après tout, le Sénat n’a-t-il pas la punition qu’il mérite ? À force d’avoir eu honte de ce qu’il était (élu au suffrage indirect, pour neuf ans : deux éléments qui permettaient de tempérer la démagogie qui règne en maître à l’Assemblée), il en est venu à ressembler de plus en plus à l’Assemblée. Or, cette dernière sera toujours plus « légitime » que lui, puisqu’élue au suffrage universel direct. En sciant la branche de la sagesse et de l’enracinement sur laquelle elle était assise, la Haute assemblée s’est elle-même condamnée.

Dans ce contexte, la bataille pour le plateau, la présidence du sénat, devient singulièrement importante. Il y faudra un homme qui permette au groupe UMP de résister aux tentations centrifuges (c’est-à-dire un homme à la fois loyal à Sarkozy et indépendant de lui) ; un homme capable de séduire les autres groupes de la majorité sénatoriale (radicaux de droite et centristes) ; enfin, et surtout, un homme capable de parler de politique avec autorité (et, en particulier, capable de contester la désastreuse stratégie de Sarkozy abandonnant les collectivités locales à la gauche).

Il est difficile de dire qui l’emportera finalement. En tout cas, avec ce « portrait-robot », malgré les trompettes de la grande presse, je doute fort des chances de Raffarin (les autres candidats plus ou moins déclarés étant Gérard Larcher, Jean-Claude Gaudin, Philippe Marini, Alain Lambert). Le moins que l’on puisse dire est que le nombre de succès électoraux à son actif (et donc son autorité politique) est limité et il est d’une fiabilité douteuse pour Sarkozy…

Les jeux sont ouverts, mais la majorité sénatoriale n’a pas droit à l’erreur !

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Comments (3)

  • Jean-Claude THIALET Répondre

    "Les-4-Vérités"  –  15 09 08

    "Un fauteuil, cinq candidats !" titrait "Le FIGARO" en évoquant dans un article les rivalités (1) entre Jean-Claude GAUDIN (on l’avait oublié, celui-là !), Jean-Pierre RAFFARIN (il s’est multiplié ces temps derniers, particulièrement au "Campus" de l’UMP à Royan), Gérard LARCHER (un autre "revenant"), Alain LAMBERT (qui le connaît en dehors des intitiés de l’UMP) et Thierry MARINI, les cinq frères ennemis de l’UMP qui se disputent aussi bien dans les coulisses que sur la place publique, le fauteuil du "frère" Christian PONCELET à la Présidence du Sénat.

    L’affaire prêterait à rire – et aurait pu même inspirer un FEYDAU oiu un COURTELINE – si le "FRANCE TITANIC" n’était au bord du naufrage. Un "naufrage" dont, précisément, l’UMP eest, avec le PS, le principal responsable.

    Aussi, pour en finir avec une querelle qui discréditera davantage encore (si c’est possible) la classe politique, je suggère avec respect à Monsieur le Président de la République pour lequel, on le sait, il n’est pas d’affaire mineure (2), d’organiser dans les Salons de l’Elysée un jeu des "fauteuils musicaux" qui permettrait, sinon au plus compétent, du moins au plus malin ou au plus leste, d’accéder à la Présidence du Sénat. Et sans songer à demander un quelconque droit d’auteur sur cette suggestion de pur bon sens, je conseillerai à l’hôte de l’Elysée de convier à cette occasion tous les caciques de l’UMP qui brigueraient tel ou tel poste. Et même pourquoi pas le sien ? Quand on sait qu’un certain François et un certain Xavier ont été amenés tout récemment à "petit-déjeuner" ensemble" pour parler d’un siège à échéance … 2012 , et essayer de se réconciler autour d’un "café-croissants" sans se préoccuper des affaires de la France !

       Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) le mot est un euphémisme qui cache toutes sortes de vacheries et de croc-en-jambes dont sont  coutumiers, au sein d’un même parti, les politiciens de tous bords dès qu’ils briguent un poste !

    (2) au moins, on ne peut lui reprocher de pratiquer le "de minimis, non curat praetor" !

    15 septembre 2008 à 18 h 10 min
  • JeanRiz Répondre

    Hélas, la France est tombée dans une misère crasse…
    Raffarin ou un autre, cela ne changera pas grand chose.
    Ceux qui seraient nécessaire – voire utiles, sont inexorablement écartés du système…

    Sur le site de Drzz, un posteur demandait, à propos d’Israël :
    "Comment se fait-il qu’un pays aussi évolué techniquement qu’Israël, puisse avoir des "politiques" aussi nuls à sa tête " ?
    Le posteur suivant donne la réponse, réponse universelle, qui peut convenir aussi bien à la France qu’à d’autres pays, "techniquement avancés".
    Mais …. socioculturellement en regréssion….

    11 septembre 2008 à 8 h 31 min
  • Richa83 Répondre

    Si vous n’avez rien de mieux que Raffarin…..on est vraiment mal barrés!

    10 septembre 2008 à 16 h 45 min

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