Sortir du piège mitterrandien

Sortir du piège mitterrandien

Cette campagne présidentielle est décidément surprenante.

Elle remet sur la table des questions qui avaient été soigneusement occultées par la caste jacassante depuis le tournant de la rigueur de 1983.

À cette époque, M. Mitterrand – qui mit, hélas, sa redoutable intelligence tactique au service de l’anti-France – ferma la parenthèse des réformes socialistes, ayant bien compris qu’elles étaient ineptes – spécialement en un temps où le commerce s’internationalisait.

Au passage, redisons-le : le socialisme ne peut fonctionner que si les frontières du pays sont parfaitement étanches.

Cela n’empêche pas le socialisme d’être nuisible – et de devoir être imposé par la force brutale.

Mais cela lui permet de tenir des années, voire des décennies, comme le prouva la Russie soviétique ou comme le prouve encore la Chine maoïste.

Le socialisme dans un pays aux frontières ouvertes est, lui, une absurdité.

François Mitterrand s’en rendit compte d’autant plus aisément qu’il n’était pas convaincu par le « programme commun de la gauche » – sa formation de jeunesse l’avait vacciné contre ces utopies et il ne devint « socialiste » que par carriérisme : la démocratie pousse à la démagogie et la démagogie aux promesses intenables.

Il choisit donc de sacrifier les anciens électeurs de la gauche  (les « classes populaires ») qui, de toute façon, se détournaient massivement de la majorité de 1981. Car les plus pauvres sont aussi ceux qui souffrent le plus des réformes de gauche.

Cela ne pouvait se faire politiquement qu’à la condition de diviser la droite.

Une droite populaire a toujours existé en France depuis la Révolution. Et cette droite aurait naturellement attiré les anciens électeurs de la gauche.

Il fallut donc remplacer l’anti-communisme permettant l’entente à droite par une autre injonction morale : une partie de la droite fut supposée devenue infréquentable. Les provocations de Jean-Marie Le Pen facilitèrent certes l’opération. Mais l’opération commença avant les provocations : le pouvoir politico-médiatique avait donc déjà décidé de faire du tribun breton le diable qui lui était nécessaire à la combine machiavélique.

Jacques Chirac, ancien militant communiste, tomba bien volontiers dans le panneau.

Une partie de l’enjeu de 2022 réside ici : allons-nous enfin sortir du piège mitterrandien ? Aurons-nous en­fin une droite qui assume ses convictions et refuse les oukases pseudo-moraux de la gauche ? Hélas, l’indifférence des dirigeants de droite pour les questions idéologiques – et spécialement pour la dénonciation des crimes communistes – facilite considérablement la tâche de M. Macron, actuel profiteur du piège mitterrandien.

En tout cas, il faut remercier Éric Zemmour pour avoir, le premier, enfin remis en cause ce piège et prôné l’union des droites !

Partager cette publication

Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    Pour moi de cette élection présidentielle je n’ attend qu’ une chose : que Valérie Pécresse la candidate L.R. se retrouve derrière les deux candidats ” patriotes ” et même derrière Mélenchon ! il faut donner une bonne leçon à cette droite de trahison(s)

    28 février 2022 à 8 h 37 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Jean-Pierre Chevènement rejoint Emmanuel Macron : le clientélisme … ” territorial ” n’ est pas mort … Le ” Ché ” pardonne au banquier d’ affaires d’ avoir cédé les turbines belfortaines à G.E. puisque maintenant il les rachète au prix fort avec l’ argent des contribuables !

    27 février 2022 à 8 h 41 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Pourquoi toujours parler du ” piège mitterrandien ” alors qu’ il s’ agit plus simplement de ceci : ” La Gauche médiatique et culturelle avait gagné le BATAILLE des IDEES ” et avait su les imposer aux cerveaux des Français dès l’ Ecole … maternelle !
    Si vous voulez [ vous ] en sortir COMMENCEZ déjà par GAGNER LA BATAILLE des IDEES et si possible avec INTELLIGENCE !

    22 février 2022 à 12 h 33 min
    • Laure Tograf Répondre

      Conséquence : il nous faut un Gramsci de droate et – naturellement – TRES INTELLIGENT. Je ne voie que vous qui considérez tous les autres comme des cons ou des ignares. Profitez en vite pour créer votre mouvement à qui j’ai déjà trouvé un nom ” LES CERVEAUX MUSCLES” . Cela devrait vous plaire. N’est ce pas ?
      Allez, un effort et jettez vous à l'”eau. Je suis certain que la pêche sera miraculeuse. Ach So !

      23 février 2022 à 9 h 45 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        Antonio Gramsci , sans doute le plus lucide de tous les philosophes politiques modernes ( la Machiavel du XX ième siècle ) était très lu par les gens de Droite et par … Mussolini !

        24 février 2022 à 9 h 58 min
        • Laure Tograf Répondre

          Et l’annonce de votre candidature, c’est pour quand ? Que l’on se marre un peu.

          27 février 2022 à 15 h 11 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *