Soyons donc enfin fiers d’être de droite

Soyons donc enfin fiers d’être de droite

On entend parfois, dans la campagne pour la présidence de l’UMP, des voix s’élever contre la « droitisation » – dénonciation qui fut d’abord portée contre Nicolas Sarkozy et qui sert, aujourd’hui, contre Jean-François Copé.

J’avoue que ces dénonciations me laissent perplexe. Droitisation ? Alors que le programme du FN actuel est plus à gauche que celui du RPR voici 30 ans ? Mais de qui se moque-t-on ?

S’il y a quelque chose à dénoncer, c’est bien plutôt la gauchisation de la droite.

Sur tous les sujets, la droite est plus à gauche aujourd’hui qu’elle n’était dans les années 1980.

On aurait pu croire (et j’avoue l’avoir espéré) que ce n’était dû qu’à l’usure du pouvoir : quand on gouverne, le principe de réalité, trop souvent, sert de prétexte à l’abandon des principes et des valeurs. Mais, la droite est au­jourd’hui dans l’opposition et on ne voit pas qu’elle se prépare un corpus idéologique réellement de droite.

En économie, la droite est simplement un peu moins socialiste que le PS. Mais elle ne voit aucun inconvénient à ce que l’État absorbe plus de 56 % de la richesse nationale. Plus personne ne propose la fin de l’ISF, ni a fortiori celle de l’impôt sur le revenu. Alors que ces impôts sont profondément inefficaces. Et surtout profondément injustes (ils justifient l’inquisition fiscale qui donne à l’État le droit de tout savoir de nous ; ils violent de façon éhontée la neutralité de l’État, puisque celui-ci se trouve mandaté par la moitié de Français ne payant pas l’IR pour aggraver la pression fiscale sur l’autre moitié ; ils violent le droit de propriété, puisque l’État s’arroge le droit de dire ce qu’est un revenu ou un patrimoine légitime…).

Du point de vue de l’immigration, alors que le problème s’aggrave de jour en jour (d’après les dernières informations de l’INSEE, nous serions désormais proches de 13 millions d’immigrés ou de Français de 2e, 3e ou 4e génération, sur 65 millions d’habitants : 20 % de la population !), tout ce que l’UMP se permet parfois, c’est de dénoncer les voyous issus de l’immigration.

Mais les voyous ne sont qu’un aspect du problème. N’y a-t-il donc rien à dire sur l’unité nationale ? Rien sur l’intégration ? Rien sur la faillite de l’État-providence ?

Quant aux sujets moraux, je préfère ne même pas en parler. Tout le monde semble admettre le présupposé de base selon lequel seule la gauche est morale, tandis que la droite serait cynique.

Peu importe que la prétendue justice de la gauche soit inique. Peu importe que la gauche tire à boulets rouges (naturellement !) sur la famille traditionnelle. Peu importe qu’elle ne soit généreuse qu’avec l’argent des autres…

Non, nous n’avons pas à rougir d’être de droite.

L’honnêteté, le travail, la justice (je veux dire la vraie justice, qui rend à chacun son dû, sans voler aux uns pour donner aux autres !), la défense de la famille, la défense de la patrie… toutes ces valeurs traditionnelles, sans lesquelles un pays ne peut survivre bien longtemps, toutes ces valeurs traditionnelles, dis-je, sont de notre côté – et non à gauche.

Alors, de grâce, Mesdames et Mes­sieurs les dirigeants de droite, cessez d’avoir peur d’être de droite. Cessez de dénoncer une prétendue droitisation. Et cessez surtout de courir après la gauche !

Et, si vous ne le faites pas par conviction, faites-le au moins pour suivre votre électorat qui, lui, est de moins en moins soumis à la dictature idéologique de la gauche !

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Comments (7)

  • WatsonCorsica Répondre

    Jaurès ; la démo du jour :

    les pays où la part fiscale est la plus élevée sont le Danemark, la Suède, la Belgique, la France, l’Autriche et la Finlande. Ceux où elle est la moindre sont, la Bulgarie,l’Irlande,la Lettonie,la Slovaquie et la Roumanie (Eurostat).
    Où préfèreriez-vous vivre ?

    Réponse à Jaurès :
    Il a oublié le fond des océans, là, la part fiscale est nulle !
    Bravo jaurès, plus gonflé dans le raisonnement tu meurs !

    1 novembre 2012 à 10 h 49 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le président “normal 1ier” vient de se confier au baveux mondien. “C’est trop dur, on n’est pas assez indulgent pour moi”, se plaint-il entre autre.
    Alors que le fiel et la bave dispensés lors de sa propagande électorale n’ont pas encore eu le temps de sécher, voilà qu’il nous avoue son incompétence., On croit rêver ou faut-il plutôt en rigoler?
    Il a sans doute enfin remarqué la lune en arrêtant de fixer le doigt qui pourtant lui montrait depuis le début la direction à suivre.
    De plus il va appliquer en catimini la politique de son prédécesseur soit-disant en utilisant de la vaseline pour que cela fasse moins mal.
    Il s’y est déjà mal pris car ses premières mesures ont été passées à l’aide de toile émeri. Pour les contribuables, je parle des 50% de celles et ceux qui paient l’impôt, cela a fait et va faire très mal.

    1 novembre 2012 à 10 h 37 min
  • Jaures Répondre

    En fait, qui se pose aujourd’hui la question de la droite ou de la gauche ? Le problème n’est-il pas celui du dogmatisme ?
    Ainsi, De Thieulloy énonce comme des évidences que l’ISF, l’impôt sur le revenu ou les prélèvements obligatoires seraient a priori néfastes. Or, qu’en est-il vraiment ? Les prélèvements obligatoires sont deux fois moindre en Grande-Bretagne. Pour une meilleure performance économique ? L’Espagne a supprimé l’ISF en 2007. S’en porte-t-elle mieux pour autant ? En Europe, les pays où la part fiscale est la plus élevée sont le Danemark, la Suède, la Belgique, la France, l’Autriche et la Finlande. Ceux où elle est la moindre sont, la Bulgarie,l’Irlande,la Lettonie,la Slovaquie et la Roumanie (Eurostat).
    Où préfèreriez-vous vivre ?
    On pourrait multiplier les exemples. En matière économique, rien n’est systématiquement bon ou mauvais. Tout dépend du contexte. Ceux qui prétendent que leurs méthodes sont universellement infaillibles ne sont ni de gauche ni de droite. Ils sont dogmatiques.

    31 octobre 2012 à 14 h 25 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    mon diagnostic :

    que vous soyez de ” droite ” ” ou bien de ” gauche ” qu’est ce que cela change ? … puisque ceux qui dirigent VERITABLEMENT la France sont les … hauts fonctionnaires ( même Martine Aubry le …. déplore , c’est dire ! )
    cette dispute est donc définitivement stérile … et au lieu de vous lamenter , vous indigner , vous ” révolter ” en charentaises , si vous voulez dynamiser le pays , faîtes comme moi combattez la haute fonction publique ( et l’omnipotence de syndicats eux aussi non représentatifs ) en entrant par exemple dans un parti politique ” étatiste ” … les trotskistes l’ont merveilleusement réussi , pourquoi pas vous … enfin si vous en avez les … couiilles !

    31 octobre 2012 à 12 h 41 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    La gôche c’est l’envie et la malfaisance faites chair. Les cinq années qui s’annoncent vont être fatales aux 50% qui alimentent encore les autres 50% de la population. Aux termes du quinquennat nous aurons 100% qui devront vivre aux dépens de 0%.
    Quod Erat Demonstrantum!

    31 octobre 2012 à 12 h 21 min
  • Shadok Répondre

    La mentalité de la gauche contemporaine me semble marquée par une inclinaison pour laquelle je propose le terme d’auto-amnistie. La gauche contemporaine est la partie de la société ayant la privilège de se pardonner ses propres erreurs…

    Orwel avait raison de dire: la gauche est antit-fasciste, elle n’est pas antitotaliraire…

    Il ne faut pas oublier que le radicalisme de gauche est une mythologie du perdant. Plus on perd, plus on a raison…

    Ma conviction intime me dit: à force de perdre, je suis moralement supérieur à celui qui gagne…

    Cela nous renvoie bien sûr , à l’analyse nietzschéenne du ressentiment, non seulement en terme psychologique, mais aussi en terme politique.

    – Alain Finkielkraut dans – Les battement du monde – Pauvert.

    31 octobre 2012 à 11 h 57 min
  • Scipion Répondre

    Vous écrivez “de grâce, Mesdames et Mes­sieurs les dirigeants de droite, cessez d’avoir peur d’être de droite.”, mais qui vous dit que ceux que vous adjurez correspondent à votre description, qui est plutôt celle d’une “certaine droite” ?

    Très sincèrement, je ne les “sens” pas, les Copé, les Fillon, les NKM, les Wauquiez, les Pécresse, les Sarkozy, les Lemaire, les Jacob, à l’aune de l’ensemble de vos critères :

    “L’honnêteté, le travail, la justice (je veux dire la vraie justice, qui rend à chacun son dû, sans voler aux uns pour donner aux autres !), la défense de la famille, la défense de la patrie… toutes ces valeurs traditionnelles, sans lesquelles un pays ne peut survivre bien longtemps, toutes ces valeurs traditionnelles, dis-je, sont de notre côté – et non à gauche.”

    31 octobre 2012 à 11 h 56 min

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