Supprimons les charges sur les entreprises

Supprimons les charges sur les entreprises

Pour supprimer le chômage, je proposais dans le n° 836 huit mesures particulières, dont voici la quatrième : « Il faut supprimer tous les impôts touchant les entreprises (imiter la Suède). »

La situation économique actuelle de la France est la suivante :
Il existe, depuis le 1er janvier 1958, une libre circulation des marchandises entre les pays qui adhèrent à l’Union européenne. C’est un marché commun sans droits de douane. Aujourd’hui, 27 pays font partie de ce marché commun, dont 17 avec la même monnaie.

Un gouvernement peut alimenter ses caisses de différentes manières. Il peut imposer les consommateurs ou imposer les entreprises.
Si, dans ce marché commun, un gouvernement impose plus ses entreprises que les autres, il rend automatiquement ses entreprises non-compétitives. Le pays qui obligerait ses joueurs de football à porter un sac contenant 20 kg de plomb perdrait tous ses matchs.

La France a accepté en 1958 le marché commun. Mais elle continue à imposer ses entreprises.
Et elle les impose de plus en plus, alors que tous les autres pays, en particulier l’Allemagne, font exactement l’inverse.

Un tel comportement aboutit nécessairement à la non-compétitivité des entreprises françaises.
Il est probable qu’une telle situation provienne du fait qu’à l’école, que ce soit la maternelle ou l’ENA, les Français apprennent que les salariés sont « exploités » par leurs patrons. Ces derniers les payent moins qu’ils ne devraient le faire, pour se mettre de gros bénéfices dans les poches.
Ensuite, les responsables politiques élus démocratiquement croient que les entreprises peuvent payer. Ils prennent donc de l’argent aux entreprises pour le rendre aux salariés.

Tant que le marché était national et protégé par des barrières douanières, toutes les entreprises installées en France étaient logées à la même enseigne. Leur imposition ne modifiait pas leur compétitivité. Elles augmentaient toutes leurs prix en fonction des impositions qu’elles subissaient.
Mais, avec la mondialisation de l’économie et le marché commun, le pays qui impose ses entreprises plus que les autres les rend non-compétitives.

Soit ces entreprises n’arrivent plus à faire des bénéfices et elles sont éliminées. C’est le cas le plus fréquent pour les petites entreprises.
Soit elles ont les ressources humaines et financières leur permettant de « délocaliser ».
Elles s’installent à l’étranger, où les charges salariales et fiscales sont bien inférieures. Elles peuvent alors, à nouveau, faire des bénéfices.

La délocalisation peut être totale. L’entreprise change alors, le plus souvent, de nom. Elle peut aussi être partielle. L’entreprise conserve, par exemple, son siège social en France, mais installe en Allemagne ou en Pologne une partie de son activité. Le constructeur d’automobile Renault peut ainsi continuer à monter ses voitures à Billancourt. Mais il fabrique les sièges de ses voitures en République tchèque ou en Roumanie. Et les vitres ailleurs…

Les 40 plus grosses entreprises « françaises », les entreprises du CAC 40, font pratiquement toutes leurs bénéfices à l’étranger et elles continuent à délocaliser ceux de leurs sites qui ne sont plus rentables en France.

Le chômage français, qui grimpe tous les mois, est la conséquence parfaitement normale de la non-compétitivité des entreprises installées en France. Et les responsables politiques français sont parfaitement conscients de cette réalité économique.

D’un côté, ils continuent donc à augmenter les impôts des entreprises,
pour aboutir à plus de « justice sociale » et satisfaire ainsi leur opinion publique. Et, de l’autre côté, ils font des lois, des dizaines de lois, permettant aux entreprises d’échapper à ces impôts nouveaux.
Un tel comportement aboutit à une complexité fiscale telle que même les experts ne savent plus les impôts que doit réellement payer une entreprise…

Si un gouvernement français veut vraiment supprimer le chômage, tout en restant dans le marché commun, il doit impérativement supprimer toutes les charges qu’il impose aux entreprises installées en France.
En 1995, le chômage atteignait, en Suède, 20,2 % de la population active. Il n’en touche, aujourd’hui, que 7,5 %…

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Comments (8)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    cet article : du grand n’importe quoi ! mais une réalité : l’Occident est en déclin !

    6 mai 2012 à 15 h 31 min
  • Anonyme Répondre

    Pour faire plaisir aux "trolls" gauchistes qui s’en donnent à coeur joie sur ce site, alors que leurs opposants y sont virés, je dirais même mieux "SUPPRIMONS LES ENTREPRISES" – enfin les priivées. Et n’ayons plus que des fonctionnaires, naturellement syndiqués : ces boureaux travail. Sur qu’avec ça on repart (à la boucherie) comme en 14.

    Et n’oubliez pas, chers amis gozis de bien ricaner en prenant le sourire se voulant narquois qui vous va si bien, même s’il vous fait plutot ressembler a des cons (voir Belkacem et le rigolo des finances qui ne savait même pas ce que son patron avait mijoté).

    Ils croient pouvoir fêter un triomphe, alors qu’ils suivent un enterrement. Celui de la France tout entière.

    vae victus!

    5 mai 2012 à 19 h 02 min
  • François Répondre

      " Comment compenser le manque à gagner, ou plutôt le manque à dépenser".
     En dépensant moins, c’est élémentaire et c’est ce que font tous les ménages…

      Augmenter la TVA en supprimant les charges des entreprises n’augmente pas le prix des produits français. Puisque de toutes façons, c’est le consommateur qui paye in fine les charges des entreprises comme la TVA. Remplacer l’un par l’autre ne change qu’une chose: ne pas mettre un boulet supplémentaire à nos entreprises qui n’en ont pas besoin et faire payer les produits étrangers de la même façon que les nôtres.
       Cela ne fait que clarifier les choses: Toute taxe, toute charge, quelle que soit son nom est au final payée par le consommateur.
     

    3 mai 2012 à 19 h 03 min
  • Geoffrey Répondre

    Vous dites n’importe quoi… C’est facile de sortir des chiffres de leur contexte pour justifier d’une politique marxiste ! Je pourrais très bien en faire autant pour justifier d’une politique libérale de gauche, puisque c’est mon positionnement personnel. Petite mise au point sur des idées reçues marxistes : – La TVA taxe le vendeur et non pas l’acheteur, car le produit qu’il vend devient plus coûteux, c’est donc une taxe qui pèse sur les entreprises également, mais qui est avantageuse car elle fait contribuer les produits importés. – La cotisation patronale (aussi bien que sociale) taxe l’employé et pas l’employeur. Car le travail qu’il vend à l’entreprise est plus coûteux à cause de ces taxes, mécaniquement, en les réhaussant, on rend plus difficile son employabilité ou sa hausse de salaire. Tirant ces conclusions, lorsque l’on additionne les taxes et déduit les aides : – Un couple smicard français avec 2 enfants paie au total entre 46.2% et 52.4% de taxe sur l’ensemble de la valeur de son travail (selon les villes… taxes locales) – Un couple à salaire très élevé avec 2 enfants paie au total entre 61.1% et 67.3% (selon les villes…) – Un couple smicard français travaille 3170h par an – Impôts moins aides déduites, un couple smicard Français gagne 2596€. Rendement : 9.83€/h. – Chômage structurel en France. Inégalités moyennes. A titre de comparaison : – Un couple smicard Australien travaille 3534h par an – Impôts moins aides déduites, un couple smicard Australien gagne 3100€ en équivalent de PIB par habitant français (auquel il faut enlever 500€ de frais de scolarité qui sont à la charge des familles). Ce qui revient à +/- 2600€ si l’on déduit nos privilèges. Rendement : 8.83€/h – Pas de chômage en Australie. Inégalités moyennes. Moralité >>> 1) Il vaut mieux à pouvoir d’achat égal procéder par moins de taxes sur les pauvres et moins de coût salarial, qu’un haut coût salarial fortement taxé. 2) Il faut geler le SMIC horaire quelques années et changer les 35h (personnellement je préfère supprimer tout bonnement la notion de temps de travail) 3) On ne peut pas vraiment crédiblement taxer plus les riches, on a atteint le seuil limite il y a des années. Le peuple de gauche ferait mieux de penser à parler de “réduire les taxes sur les smicards” au lieu de ça.

    3 mai 2012 à 8 h 07 min
  • Anonyme Répondre

    C’est celà même, supprimons toutes les charges des entreprises.

    Hep M.Tremeau ! Mais qui donc va payer le manque à gagner ( plutôt le manque à dépenser) de l’ Etat, si ce n’est encore et encore le quidam ?

    Vous semblez oublier que la taxe professionnelle a été supprimée et que celà n’a pas inversé la hausse du chômage et que celà est bien normal, puisqu ‘ a l’instar de la baisse de la tva pour la restauration, a permis aux patrons de s’engraisser et non de réinjecter dans l’entreprise cet argent économisé.

    Et pour cause, il n’y avait aucune obligation en ce sens et tant qu’il n’y aura aucune obligation ( voir la taxe pro), je ne connais personne ( a part les tout petits patrons qui veulent devenir grand, riche et dans l’impossibilité de prospérer sans acheter du matériel de travail) qui ne rêve pas de profiter pour son propre compte personnel et/ou des actionnaires.

    Quant a faire un comparatif avec la Suède, le travail à temps partiel dans ce pays est 25% en 2006 (23% en 2000), soit un quart de la population active qui ne sait pas si demain ils pourront faire chauffer la soupe, et ce, malgré la quasi absence de charges des entreprises ( source http://www.eurofound.europa.eu/ewco/studies/tn0803046s/se0803049q.htm).

    Donc, la baisse des charges c’est d’accord, si l’économie réalisée est réinjectée dans l’outil de travail et que dans le même temps l’ Etat cesse de dépenser….. et que l’ensemble des contribuables ne paient pas le manque à gagner & à dépenser de l’ Etat.

    IOSA

     

     

    3 mai 2012 à 7 h 35 min
  • Florin Répondre

    Tiens, tiens … M Trémeau qui nous donne en exemple la Suède, le pays le plus taxé au monde (dix points de plus que la France, qui n’est pas, loin de là, un paradis fiscal) – j’en reviens pas.

    DONC, M Trémeau, on peut parfaitement TAXER et rester compétitif !!!!! Avoir donc un niveau de chômage raisonnable.

    Le niveau des taxes ET du coût du travail ne sont que FARIBOLES.

    La Suisse est le pays avec le coût du travail LE PLUS ELEVE au monde : devinez son taux de chômage ?

    Réponse : 3,2 % !!!!!! Avec des salaires REELS trois fois (TROIS FOIS !!!) supérieurs aux nôtres !!!!!! Là où les Français n’osent plus sortir leurs bagnoles du garage, (pour preuve, la conso nationale en forte baisse) les Suisses (avec une essence moins chère que la nôtre !) roulent sans souci.

    En même temps, faut le dire, au chômedu on roule beaucoup moins, forcément …

    Le manque de compétitivité français ne vient pas des salaires trop élevés (en réalité, carrément misérables), mais de l’incurie totale, l’absence de projet, le manque de créativité, le suivisme moutonnier du MEDEF (y’a qu’à voir la patronne de ce dernier pour comprendre – et encore, ne tirons pas sur les ambulances).

    Le désespoir des salariés français vient aussi du comportement de requin de ces mêmes patrons, prêts à s’approprier chaque gain de productivité, et même en absence de gain, de se remplir davantage la panse en piquant les dernières miettes du salarié, en lui faisant les poches si besoin.

    Allez faire vos courses en Suisse : c’est cher (pour nous !…) mais les supermarchés sont propres, avec des allées larges, climatisés correctement, avec une armée de caissières (ce sont ELLES qui attendent le client, et pas l’inverse!) payées au minimum l’équivalent de 3000 euros pour un temps plein. Comment est-ce possible ? OUI, TOUT RESTE POSSIBLE, si l’on se fixe des limites (de bon sens et de décence) en matière de gain.

    L’hôtellerie suisse, par convention collective de branche, fixe le salaire minimum à 3400 francs brut mensuel ( à 1,20 francs pour un euro, faites le compte et vous verrez combien touche la femme de ménage …). Oui, leurs hôtels sont un peu plus chers, mais leurs salariés n’ont pas de soucis de fin de mois.

    On vivra bien le jour où, comme chez nos voisins, on aura une entreprise PRODUCTIVE de taille importante dans chaque village. D’ici là, on ne peut que sourire jaune aux blagounettes insipides de naboléon ou de l’autre fromage mou. Ils ne feront rien, ils ne le peuvent pas dans ce système-là.

    3 mai 2012 à 1 h 01 min
  • ozone Répondre

    Comme en Angleterre ?,peu de charges,législation du travail souple…Et pays en récession

    Ou l’Irlande?,peu de fisc pour les sociétés,des subventions de l’urope et ou en sont t-ils ?

    Et puis si en fin de compte c’est le consommateur qui paye ça change quoi,est ce que le prix va baisser en conséquence ou c’est les actionnaires qui encaisseront la différence,quand on entend que des sociétés "brulent" leur capital pour faire monter leurs titres cela laisse songeur sur la solution de Mr Trémeau.

    Et puis a 8% d’imposition ces grosses boites s’en plaignent encore et délocalisent a tour de bras.

    En Grèce non plus elles ne payaient ni charges ni impôts…………

    Et qui paye maintenant,…..

    NOUS

    2 mai 2012 à 20 h 30 min
  • François Répondre

      " Soit on impose le consommateur, soit on impose l’entreprise".
     Sauf qu’imposer l’entreprise c’est imposer le consommateur sur lequel sera forcément répercuté le supplément de coûts que sont l’impôt ou les charges sur l’entreprise…
      Je m’étonne qu’un économiste ne se rende pas compte de cette évidence.
      Par contre, imposer le consommateur sans imposer l’entreprise permet à celle ci de se battre à armes égales avec les entreprises étrangères… Et par voie de conséquence lui permet de préserver l’emploi… Et en conséquence de réduire le chômage… Et enfin d’augmenter la richesse du pays… Pour terminer, si en prime on diminue l’impôt sur le consommateur APRES AVOIR DIMINUE, VOIR SUPPRIME L’IMPOT SUR LA PRODUCTION, on gagne sur les deux tableaux.

    2 mai 2012 à 13 h 07 min

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