Syndicats à Châteauroux : toujours dans l’illégalité !

Syndicats à Châteauroux : toujours dans l’illégalité !

 Suite à une décision de justice en faveur de la municipalité de Châteauroux dont le maire est Jean-François Mayet (UMP ), les syndicats devaient s’acquitter des charges pour les locaux municipaux dont ils ont la jouissance à titre gracieux, au plus tard le 24 décembre 2012, date à laquelle ils pouvaient être expulsés.

Comme on pouvait s’y attendre, ils n’allaient pas obtempérer illico presto ; pour ce qui est de faire perdurer un conflit, les syndicats en connaissent un rayon. Sans oublier que leur mauvaise foi et leur opiniâtreté ne sont plus à démontrer !

Partout (car ils mobilisent beaucoup : médias, partis, élus de gauche…), ils entonnent le même lamento avec toujours les mêmes paroles :

« atteinte à la liberté syndicale ! »

«  Atteinte à la démocratie et aux droits de l’homme ! »

« Remise en cause des droits syndicaux ! »

« Paralysie et asphyxie des syndicats ! »

Il n’y a en la matière aucune atteinte aux droits des syndicats, car le maire ne les empêche pas de se réunir, de travailler. Il ne les prive pas de locaux municipaux comme ils le répètent également en disant qu’il veut leur faire payer un loyer. Il ne leur est demandé que le paiement des charges !

Le 18 janvier, un huissier de justice les a enjoints de quitter les lieux qu’ils occupaient « indûment », puisqu’ils refusaient de payer ce qu’ils devaient à la ville de Châteauroux. Pas de suite aux sommations ; les « jusqu’auboutistes » ont décidé de camper sur place, empêchant ainsi qu’on leur coupe l’électricité.

C’est donc maintenant au Préfet de l’Indre de faire appliquer la loi et de faire procéder à l’expulsion. À ce jour ,on ne voit toujours rien venir de ce côté-là…

 Le Front de gauche demande la non-application de la loi

 Côté syndicats, si certains gardent les lieux, d’autres bougent : manifestation dans les rues de Châteauroux, interpellation du ministre du Travail et de l’emploi Michel Sapin, rencontre avec André Laignel, maire PS d’ Issoudun et vice-président des maires de France, lancement d’une pétition sur Internet où il est écrit que « Châteauroux assassine la démocratie ».

Le Front de gauche demande même à Michel Sapin d’obtenir du ministre de l’Intérieur Manuel Valls une faveur : la non mise en oeuvre de la procédure d’expulsion, ce qui revient à demander au ministre la non application de la loi ! On croît rêver.

Ne pas oublier Philippe Poutou, l’ex -candidat NPA à la présidentielle 2012, qui est venu soutenir à Châteauroux les camarades syndicalistes victimisés dans « leur défense de cette liberté fondamentale qu’est le syndicalisme » (Nouvelle République du 16 février 2013).

Autre endroit où ils ont porté leur problème : le Conseil Régional du Centre. Bien tombé, cette assemblée est à gauche ! Alors, jeudi 14 février, le C.R. a condamné l’expulsion des syndicats des locaux et a fait voter le texte d’un vœu qui obligerait les chefs-lieux de département et d’arrondissement à fournir le gîte entièrement gratuitement aux syndicats.

Il est permis de se demander si le soutien apporté aux syndicats dans un conflit les opposant à une municipalité s’inscrit légitimement dans le domaine des compétences d’un Conseil Régional, qui plus est quand une décision de justice a été rendue.

Quoi qu’il en soit, le vœu a été adopté et sera transmis au gouvernement pour qu’il prépare une loi en faveur des syndicats.

Il est à noter que :

–         l’ensemble de la majorité a voté pour.

–         l’ UMP n’a pas pris part au vote.

–         le FN a voté contre.

L’attitude des élus UMP au cours du vote est plutôt paradoxale (on pourrait ajouter : comme souvent…).

On se serait attendu à les voir apporter un peu plus de soutien au maire UMP de Châteauroux en votant contre le projet .

Ne se rappellent-ils pas qu’à la dernière élection présidentielle, certains syndicats (CGT ,FSU et Solidaires ) ont appelé à battre Nicolas Sarkozy ,ce qui impliquait  qu’ils donnaient la consigne de voter à gauche ? Nicolas Sarkozy avait alors réagi en posant la question : « Est-ce qu’un syndicat a le rôle d’un parti politique ? » La réalité prouve hélas que oui et c’est loin d’être normal.

 Les syndicats en partie responsables de fermetures d’usines

 Et pourtant, peu de temps auparavant, pour ménager les syndicats, Nicolas Sarkozy avait laissé enterrer le rapport de Nicolas Perruchot sur le financement des organisations professionnelles et syndicales. Ce rapport serait passé à l’Assemblée Nationale, si la consigne n’avait pas été donnée pour que certains députés UMP s’abstiennent lors du vote. Précaution inutile !

A ce propos, on peut même déplorer de la part de l’ UMP son manque de courage alors que des membres de ce même parti avaient participé aux travaux de la commission d’enquête qui a abouti à la rédaction dudit rapport. Rapport qui montre bien que les syndicats sont loin d’être dans l’indigence et que leur demander de financer les charges de locaux qu’ils occupent déjà gratuitement à Châteauroux ne parait pas être une sollicitation exagérée et indécente .Et comment cette demande pourrait-elle tuer, comme ils ont le ridicule de l’avancer, le syndicalisme ?

Quand Nicolas Sarkozy avait accusé la CGT d’avoir « trahi la cause du syndicalisme », François Fillon, en bon récupérateur de service, avait pris le contre-pied en assurant que les « syndicats étaient nécessaires au bon fonctionnement de l’économie ».

On voudrait le croire. Mais est-ce toujours le cas ?

Dans un article lisible sur internet, Benoît Broignard, co-écrivain du livre Syndicats filous -Salariés floués ,insiste sur le fait que la radicalité de la CGT a mené à la fermeture du site d’Amiens en refusant toute proposition et toute négociation… Il y a malheureusement d’autres cas où le rôle des syndicats est loin d’avoir été exemplaire : Seafrance, Aulnay… On ne peut  que déplorer le fait qu’ils portent donc en partie la responsabilité de fermetures d’usines.

Et en un an, les fermetures ont connu une nette augmentation : plus 42 % !

Parler de dialogue social en parlant des syndicats est un non-sens car ces organisations pratiquent plutôt le monologue à haute voix, si fort que les éventuels investisseurs qui pourraient donner du souffle à notre économie défaillante prennent souvent la poudre d’escampette.

La raison de celui qui crie le plus fort n’est donc pas forcément toujours la meilleure !

Partager cette publication

Comments (10)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    à ce jour et exceptionnellement , toujours aucun commentaire(s) signé(s) @ Jaurès sans doute pour une fois au travail pour organiser soviètiquement les marches unitaires dans lesquelles le secteur privé devait être certainement sur-représenté

    5 mars 2013 à 19 h 09 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Dans le défilè, plutôt la cavalcade de cette après-midi on a assisté à une exhibition surréaliste.
    En effet des élus socialistes paradaient avec les matadors de la CGT et de FO.
    Ces gens là n’ont aucune gêne d’être en même temps dans le gouvernement et contre le gouvernement. Le relativisme leur pardonne tout.
    Et la presse bien-pensante ne s’en est nullement offusquée, tout va très bien Mme la Marquise…

    5 mars 2013 à 18 h 12 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      il faut se faire à cette idée innovante ( le changement c’est maintenant ) que la véritable opposition à ce gouvernement se trouve dans les propres rangs de sa majorité… certes cela fait un peu bordélique mais reste tout de même fort attrayant

      5 mars 2013 à 20 h 00 min
  • Le Nouveau Croisé Répondre

    Il ne faut pas se faire d’illusions, ce ne sera pas sous une dictature de gauche (car c’est notre régime actuel) que les choses changerons et je ne suis pas dupe du discours de l’ump tant que des Copé Fillion, Accoyer, le bossu de Charente et les autres seront aux affaires car rien ne changera avec la droite la plus lâche et la plus conne du monde.

    5 mars 2013 à 10 h 55 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    il existe , en Europe , une particularité typiquement française : la collusion entre LES partis politiques et les syndicats ; son origine le C.N.R. ( Conseil National de la Résistance )… ce particularisme anatomique comme celui des frères ( ou soeurs ) ” siamois(es) pour arriver à la séparation nécessite une intervention chirurgicale , longtemps préparée , délicate , complexe et surtout à risque et qui ne peut être menée avec succès que par une équipe pluri-disciplinaire , hyper spécialisée , particulièrement entrainée et réactive à la moindre complication durant l’intervention

    5 mars 2013 à 10 h 52 min
  • Oscar Répondre

    Les syndicats ?… On devrait dire des « gangs ». Pour mémoire un syndicat est une entité juridique qui ne représente strictement qu’un groupe d’intérêt sans s’occuper de politique.
    Hélas, avec nos magistrats politisés et un « établissement » de connivence, ces coteries ont encore de beaux jours devant elles.

    5 mars 2013 à 10 h 27 min
  • BAYLE Répondre

    Nos syndicats ne représentent aucunement les salariés du privé ! Ils sont subventionnés par l’état, et se moquent donc du ombre des affiliés payants leur cotisation.
    Supprimer les subventions, les syndicats redeviendraient ce qu’ils devraient être : construire en liaison avec le syndicat patronal pour améliorer l’emploi dans notre pays au lieu de le détruire pour des raisons politiques.
    C’est l’exemple allemand !

    5 mars 2013 à 10 h 08 min
  • Pmp Répondre

    “Les syndicats en partie responsables de fermetures d’usines” ?

    Il y a une vingtaine d’année, I. I., ancien de la C. G. T. Sud-Est de je ne sais plus quelle corporation me confiait que cette organisation syndicale ne se souciait pas plus que d’une guigne du sort des ouvriers, mais que son seul objectif et les seules consignes qu’elle recevait (d’en haut et d’ailleurs) était de détruire l’appareil industriel Français.

    Voilà, c’est fait.

    5 mars 2013 à 8 h 47 min
  • Oeildevraicon Répondre

    Une seule solution pour que cela cesse:
    Fermer les vannes qui inondent de nos impôts, ces prétendus syndicats.
    C’est le seul moyen de parvenir à leur faire entendre raison.
    S’ils n’ont plus que les cotisations des syndiqués, ils reviendront aux bases mêmes du syndicalisme.
    Défendre l’emploi et les salariés voilà le seul champs d’action des syndicats, mais pas la politique qui est déjà très mal appréhendée par les énarques qui nous gouvernent.

    4 mars 2013 à 21 h 53 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Il est tout à fait évident que le tribunal qui a condamné les syndicats à évacuer les locaux squattés sera condamné à verser 1€ symbolique à ces mêmes syndicats.
    Faut quand même pas pousser, place à la justice socialaude juste!

    4 mars 2013 à 12 h 15 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *