Touchez pas aux retraites !

Touchez pas aux retraites !

L’Europe va mal et, en Europe, la France va encore plus mal. Les produits chinois ou indiens envahissent l’Europe. Car, dans ces pays, les salaires sont bien inférieurs aux salaires européens. Ils sont jusqu’à 10 fois plus bas. Et, en Europe, la situation de la France est encore pire. Car les gouvernements français croient qu’on peut continuer à écraser les entreprises nationales sous les impôts. Le gouvernement actuel dit qu’il va diminuer les charges pesant sur nos entreprises. Mais il ne se passe pratiquement pas une semaine sans qu’il les augmente, d’une façon ou d’une autre. Le chômage bat tous les records et le pouvoir d’achat diminue rapidement.

Dans ce contexte, deux grèves bien françaises doivent retenir notre attention : la grève des cheminots de la SNCF et celle des contrôleurs aériens.

Du temps des trains à vapeur, les cheminots avaient un métier très dur. La SNCF leur avait donc accordé deux grands avantages sociaux. Ils travaillaient seulement 40 heures par semaine et prenaient leur retraite à 50 ans. Avec des revenus identiques à ceux des autres salariés.

Puis, l’électricité a remplacé la vapeur. Aujourd’hui, les cheminots sont confortablement assis à l’avant du train. Ils ont certes toujours de grosses responsabilités. Mais ils travaillent beaucoup moins que les autres salariés de la SNCF et leur métier n’est pas fatigant. Or, tout un système complexe de primes leur fait gagner beaucoup plus d’argent. Dernier avantage non négligeable : leur retraite est calculée sur les revenus des six derniers mois de travail, alors que, pour beaucoup de Français, la retraite est calculée sur les 25 dernières années.

Les salariés de la SNCF ont entendu parler du rapport de Yannick Moreau. Ce rapport envisage d’uniformiser les régimes de retraite en France. François Hollande dit qu’il y est favorable. Mais il annonce en même temps qu’il ne touchera pas aux systèmes de retraite de la SNCF. Malgré cette annonce, les syndicats de la SNCF ont appelé à faire la grève. Ils agissent exactement comme les privilégiés au temps des rois. On abandonne difficilement ses privilèges.

La grève des contrôleurs aériens, déclenchée en même temps, est tout aussi intéressante.

Dans un aéroport, les contrôleurs aériens ont aussi de lourdes responsabilités. Mais ils sont, eux aussi, installés dans de bons fauteuils et assistés de systèmes informatiques performants.

Depuis leur grève, le trafic aérien mondial a été obligé de quitter la France. Le niveau de vie des Français ne peut donc que diminuer.

Dans ces deux cas, les grèves voulues par les syndicats pour défendre leurs privilèges ont rendu des entreprises françaises moins compétitives. Il est donc normal que le chômage progresse en France. Et que le niveau de vie y régresse.

L’action des syndicats nous appauvrit tous.

Le rapport de Yannick Moreau a pour but l’uniformisation de nos systèmes de retraite. Il propose, entre autres, d’adopter pour le calcul des retraites les revenus des 10 dernières années de travail. Ce qui ferait baisser le pouvoir d’achat des fonctionnaires à la retraite de 10 % environ.

Signalons une troisième grève intéressante : celle des salariés de la télévision publique grec­que, qui a décidé de ne plus émettre.

En effet, de hauts fonctionnaires européens se sont installés en Grèce, comme dans tous les pays européens, pour vérifier le bon comportement de ces pays. Ils forment la fameuse troïka européenne avec la Commission européenne de Bruxelles (CE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Ces fonctionnaires ont contraint le gouvernement grec à mettre un peu d’ordre dans la télévision d’État grecque. Car le comportement de nombreux salariés de cette entreprise n’était pas correct, voire malhonnête. Les salariés se sont donc mis en grève et l’écran des télévisions grecques est devenu tout noir.

Par toutes ces grèves, les syndicats retardent le développement de l’Europe en général et de la France en particulier. Ils nous appauvrissent tous.

Cependant, malgré les nombreuses grèves qui ont retardé sa sortie, l’Airbus A350 a récemment effectué son premier vol. Grâce à lui, nous voyagerons à moindre coût et d’une façon plus agréable. Merci aux pa­trons d’Airbus !

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Comments (3)

  • TRINCA Répondre

    Bonjour,

    Sauf erreur de ma part, le calcul des retraites se fait sur les 25 “meilleures années” et non les 25 “dernières années”.
    Merci de me le confirmer…
    Bonne continuation.

    29 juin 2013 à 9 h 18 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Jaures du 19 JUIN 2013 à 15 H 12 MIN
    À une heure où la plupart des intervenants non pensionnés travaillent, Jaures prend la défense des cheminots, digne caste d’individus qui comme lui savent profiter du nectar que dispense la république `à ses plus fidèles serviteurs.
    Oui Jaures jusqu’à nouvel ordre le travail est fatigant. Les socialistes auront bien un jour l’idée innovante de l”interdire pour cette raison.
    D’ailleurs certains comme vous profitent déjà de cette situation d’avant-garde.

    19 juin 2013 à 22 h 33 min
  • Jaures Répondre

    Tout d’abord, il faut rappeler à Tremeau la genèse des choses.
    Certes, le travail des cheminots est aujourd’hui moins rude qu’autrefois, et c’est heureux. Mais c’est le cas de toutes les professions dont la grande majorité n’existait pas il y a cinquante ans. Si les cheminots ont eu de meilleurs conditions de travail que les autres durant des décennies, ce n’est pas parce que, par considération pour leur métier, on leur a “accordé” des horaires réduits ou une retraité précoce. C’est parce que la corporation fut toujours en pointe des luttes. Le syndicat des cheminots fut l’un des premiers à s’organiser. C’est dés 1910 que les cheminots ont revendiqué le droit à la retraite. Leurs luttes ont coûté cher aux ouvriers contre qui on envoyait l’armée et qui étaient révoqués par centaines à chaque mouvement. C’est ensuite dans la Résistance que les cheminots se sont illustrés.
    Rien ne leur a été concédé, tout a été arraché par la lutte.
    Par ailleurs, dans les années 70, jusqu’au milieu des années 80, personne ne remettait en cause le statut des cheminots. Tout simplement parce que ceux qui postulaient n’étaient pas pléthore.
    Tremeau parle ensuite avec désinvolture de métiers qu’il ne connait pas. Comment peut-on dire que tel travail n’est “pas fatigant” ? Parce qu’on est “dans un fauteuil confortable” ? Mais alors une caissière ne se fatigue pas plus qu’un PDG, ce dernier usant même probablement d’un plus confortable cuir. Faut-il aligner leurs rémunérations et retraites ?
    En fait, les libéraux souhaitent l’abrogation du droit à la retraite en lui redonnant son organisation première, quand l’âge de départ excédait de 5 à 10 ans l’espérance de vie.
    Comme dit le poète: le salarié devra “gagner son pain à la sueur de sa mort”

    19 juin 2013 à 15 h 12 min

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