Tournant social-libéral ou austérité pour les contribuables ?

Tournant social-libéral ou austérité pour les contribuables ?

Selon la majorité des journalistes, François Hollande a décidé d’entamer un tournant social-libéral. 

Cela me semble hautement douteux. Pour au moins trois raisons : le caractère de Hollande, sa majorité et la conjoncture politique.

Le caractère de François Hol­lande n’est certainement pas celui de son modèle, François Mitterrand. Le premier n’est pas un chef, mais un spécialiste des motions de synthèse radical-socialistes, tellement ciselées pour plaire à tout le monde (dans sa majorité, naturellement, il n’a cure du reste du monde !) qu’elles ne veulent plus rien dire.

Or, un « tournant de la rigueur », analogue à celui de 1983, suppose une autorité de fer. François Hollande ne nous y a pas habitués. Jusqu’à preuve du contraire, je reste donc fort sceptique.

Par ailleurs, on voit mal comment Hollande pourrait faire passer ce « tournant » à sa ma­jorité, encore largement dominée par l’extrême gauche. Sa seule solution politique consisterait à s’allier avec Borloo ou Bayrou, mais le poids électoral de ces hommes est trop faible pour que cela soit actuellement envisageable. Au contraire, le PS pourrait bien passer au-dessous du Front de gauche.

Par ailleurs, 2014 et 2015 seront des années électorales, très peu propices à des annonces d’austérité. Et 2016 sera l’année des primaires pour la présidentielle. Le quinquennat est d’ores et déjà terminé. Il est très improbable que des réformes d’envergure – autres que les désastres annoncés dans le programme du candidat Hollande – soient lancées d’ici 2017. 

Bref, je n’y crois absolument pas.

Mais il reste encore une « solution » : le « tournant social-libéral » peut fort bien être une aggravation du capitalisme de connivence. Et, là, je ne doute pas que François Hollande et ses camarades ne soient très forts à ce petit jeu. Je les vois très bien alourdir encore nos impôts pour mieux arroser leurs clientèles, que ce soit par l’assistanat ou le soutien aux grands patrons déracinés et boboïsés, dont Messier reste le plus beau prototype – qui ne risquent pas leur propre capital et sont aussi irresponsables que les technocrates. Car le président socialiste excelle à utiliser l’impôt pour soutenir son clientélisme.

À défaut de « tournant social-libéral », il y a tout lieu de craindre un « tournant de l’austérité », au cours duquel les contribuables seront toujours plus tondus… et les copains toujours mieux traités ! 

Jean Rouxel

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Comments (3)

  • HansImSchnoggeLOch Répondre

    Le captain de pédalo a opté pour un scooter dans ses dernières péripéties. Gageons que ce véhicule lui permettra de mieux négocier les tournants à l’avenir.

    11 janvier 2014 à 17 h 30 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      malgré d’incontestables progrès techniques, les scooters restent des engins à … risques ; on vient juste de s’en apercevoir et ceci, malgré le port d’un casque intégral !

      14 janvier 2014 à 9 h 25 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    – 1 – il est déjà trop tard ( si nous restons dans l’euro )

    – 2 – ce Gouvernement n’en ni les moyens financiers ni l’adhésion ” citoyenne ” et la ” reprise ” ( si elle arrive un jour ) se fera ( partiellement ) sans nous

    – 3 – François Hollande lache comme la seiche un nuage d’encre pour couvrir sa fuite et pour pouvoir plus tard accuser les ” riches ” ( les entreprises ) de n’avoir pas joué le jeu

    en conséquence qu’on se tourne à gauche ou à droite ( classique ) l’avenir est … d’encre ( de seiche )

    moralité : c’est bien la faute aux Français qui n’ont JAMAIS pris l’exacte mesure du Changement … quand on est c.. on est c.. et les coups de gueules des uns et des autres ( syndicalistes comme ” patriotes ” des ” 4V²” ) révèlent bien ce que sont les Français: un peuple d’assistés jouisseurs et fainéants

    8 janvier 2014 à 20 h 00 min

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