UMP… Et maintenant ? Point de vue d’un militant

Courrier · 16 mai 2012

UMP… Et maintenant ? Point de vue d’un militant

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Nous avons un nouveau président. Il n’est plus temps de regarder en arrière, sinon pour tirer des leçons de l’échec.
Comparer les programmes n’a plus de sens. On sait ce que le nouveau a promis. On verra ce qu’il fera. De toute façon, l’UMP seule n’y peut plus rien. Elle pourra s’opposer dans la mesure de ses forces résiduelles dans les assemblées, rien de plus.
Alors, regardons devant : les législatives et au-delà.

Mais, avant, il faut faire un constat : la droite est majoritaire dans ce pays, comme le prouve, une fois de plus, le vote du premier tour.
Elle a perdu parce qu’elle était divisée, principalement par la faute de la droite dite « classique », ou « républicaine ». Depuis 30 ans au moins, celle-ci rejoint la gauche dans son abomination du FN, alors que la gauche n’a jamais connu ces états d’âme vis-à-vis des communistes inféodés à Moscou.

Ce qui était critiquable, mais pas essentiel sur le plan politique, quand le FN représentait 5 ou 6 % des électeurs, est devenu suicidaire au fur et à mesure de sa progression.

Sur quoi reposait cette aversion ? Au début, certainement sur une répulsion datant de la seconde guerre mondiale qui faisait un parallèle entre extrême droite et fascisme, oubliant d’ailleurs opportunément que la plupart des chefs fascistes français étaient issus du monde politique socialiste et communiste. Les dérapages réguliers de son leader, aussitôt exploités par la presse, ont fait beaucoup pour alimenter cette hostilité. Et la « morale politique », imposée par la gauche, acceptée par la droite, promettait au bûcher tout individu osant regarder à droite de la droite. C’est une tendance lourde qui perdure, dans la presse évidemment, mais aussi à l’UMP.
Il faut se réveiller. Le FN est un parti aussi légitime que les autres et qui n’a pas triché avec les règles démocratiques, républicaines et constitutionnelles. Premier constat.

En outre, il rassemble aujourd’hui plus de 18 % des électeurs, qui ne le suivent pas par conviction fascisante. Pour une grande majorité, ils placent en tête de leurs préoccupations les soucis nés d’une immigration galopante. Ceux qui ont peur de cette immigration ont raison d’avoir peur. Et ils se réfugient dans le seul parti qui prend en compte leur crainte. On peut raconter ce qu’on voudra sur ce phénomène, mais c’est un fait.

M. Sarkozy, après avoir donné espoir à ces Français inquiets, a ensuite superbement ignoré le problème. Comment s’étonner que tant de Français se soient sentis floués ?

Que va faire l’UMP ? Ce que j’entends depuis l’élection de M. Hollande n’indique pas que l’on prenne conscience du problème. À part un député de Gironde qui dit qu’il faudrait peut-être devenir raisonnable (il est bien seul pour l’instant), nos « têtes pensantes » campent sur leurs positions. M. Copé a dit qu’il fallait privilégier l’unité du parti. Autrement dit, on coulera mais entre nous. Une sénatrice UMP attribue l’échec électoral à la mauvaise influence de conseillers « pro FN » du président. Aveugle à ce point, ça relève de la médecine !

Certains pensent que Mme Le Pen ne cherche qu’à faire imploser l’UMP. Qu’elle y pense, et même l’espère, c’est possible. Mais la meilleure façon de l’y aider, c’est justement de refuser toute discussion avec elle. Si on se cramponne à nos positions actuelles, le parti, affaibli par la défaite, fera apparaître le FN comme la seule force d’opposition crédible. Mme Le Pen en sortira renforcée à droite, mais la droite dans son ensemble restera bicéphale et faible, perpétuant ainsi la division voulue en son temps par M. Mitterrand.

Certes, les options du FN dans les domaines européen, économique et financier sont pour le moins contestables. Mais cet obstacle à des accords perd beaucoup de son acuité, car la droite est probablement hors jeu pour les cinq ans à venir. Alors qu’en cinq ans, c’est sans doute au moins un million d’immigrés naturalisés (et autant d’électeurs socialistes), et autant de nouveaux immigrants remplaçant les précédents.
La crise actuelle, on s’en remettra. C’est donc la priorité numéro deux. La survie nationale doit être la priorité un, et une droite forte et unie n’est pas une option, mais une nécessité. L’ardente obligation est d’en finir avec l’ostracisme général imbécile et suicidaire visant le FN.
À défaut, dans le système électoral actuel, on va droit à un deuxième tour criblé de triangulaires qui amèneront la victoire de la gauche, même dans les circonscriptions où elle est minoritaire.

UNE QUESTION ?

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