UMP-FN : nous sommes toujours favorables à une alliance !

UMP-FN : nous sommes toujours favorables à une alliance !

Le week-end dernier, à Nice, l’UMP et le FN ont renoué avec la funeste habitude des anathèmes réciproques. Marine Le Pen y présidait les universités d’été du Front national, tandis que le maire UMP, Christian Estrosi, y organisait un meeting politique – et se réconciliait avec son vieil ennemi Jean-François Copé…

À huit mois des présidentielles, tout se passe comme si le courant d’air frais que Nicolas Sarkozy a fait souffler sur la droite en 2007, « décomplexant » les électeurs et, plus encore, les élus de droite, s’était tari.
Désormais, comme sous les années Chirac, il faut choisir son camp : être pour la droite parlementaire ou pour le Front national. Le rideau de fer est retombé !

Or, du point de vue des électeurs « lambda » que nous sommes, rien n’a changé : nous voulons toujours une alliance de gouvernement entre le FN et l’UMP et nous n’avons aucune intention de faire gagner la gauche pour la pitoyable raison que les cadres ne peuvent pas se parler.
Je sais fort bien qu’il existe des divergences idéologiques fortes entre l’UMP et le FN. Sur la question de l’euro, par exemple. Il est clair que l’on ne peut pas être en même temps favorable à la sortie de l’euro et favorable aux plans de sauvetage successifs de la monnaie unique.
Toute la question est de savoir si l’on juge que ces divergences – parfaitement légitimes – sont si importantes qu’aucune valeur commune ne permet de les dépasser. Personnelle­ment, je réponds non.

Je crois toujours que, sur le long terme, le clivage droite-gauche reste prioritaire sur tous les autres clivages politiques.
Toutes les tentatives pour dépasser ces clivages ont séduit, mais elles ont toutes échoué.

Elles ont séduit, car le clivage droite-gauche est très largement artificiel. Depuis qu’il existe une droite et une gauche, c’est la gauche qui décrète, arbitrairement, qui est de droite. Si vous relisez les écrits du monarchien Mounier, grand orateur de la droite à l’Assemblée constituante de 1789, vous constaterez sans peine que ses principes politiques sont fort peu contre-révolutionnaires. Il est partisan de la souveraineté nationale. Au plan idéologique, il était donc proche de la gauche de l’Assemblée. Eh bien, rien n’y a fait : la gauche en a fait un homme « de droite », sans tenir compte de la réalité idéologique…

Depuis 200 ans, nous ne cessons de nous empêtrer dans ce clivage artificiel. Et, tous, nous pensons volontiers qu’un homme de gauche sincèrement attaché à la France pourrait parfaitement trouver sa place dans un gouvernement de droite. Et que, dans la crise terrible dans laquelle nous nous enfonçons, il est dérisoire de garder ces réflexes pavloviens qui imposent à la majorité d’applaudir à des textes qu’elle trouve ineptes et à l’opposition de huer des réformes qu’elle trouve intelligentes.

Le « ni droite, ni gauche », qui resurgit régulièrement dans le débat public, est donc séduisant.
Mais il est voué à l’échec
. Notre système électoral, où le duel majoritaire est la règle pour toutes les grandes élections (notamment la présidentielle), impose de choisir entre la droite et la gauche.

Regardez un instant le cas de François Bayrou. Son discours a beaucoup séduit en 2007. Mais, dès son élimination au premier tour, ce discours n’était plus tenable : il fallait choisir entre la tradition centriste qui imposait d’appeler à voter pour le candidat de droite le mieux placé (ce qu’ont fait la plupart des électeurs traditionnels… et les députés UDF), ou le goût de Bayrou qui, manifestement, préférait Royal. Ne pas choisir a condamné le Modem.

Pour l’heure, on peut estimer que le FN est un parti de droite : plus « dur » que l’UMP sur les questions de sécurité, plus « laxiste » sur les questions économiques, et plus « souverainiste » sur les questions européennes.

Mais il faut prendre garde à la tentation du « ni droite, ni gauche ». Beaucoup de cadres de l’extrême-gauche, notamment syndicale, ont d’ores et déjà fait connaître leur ralliement au parti de Marine Le Pen. Tout le danger pour elle serait de devenir un clone de Mélenchon.

Mais le danger pour l’UMP n’est pas moins grand. Si le parti majoritaire revient aux slogans absurdes sur le FN contre « les valeurs républicaines » (que personne ne sait définir !), s’il revient surtout au calamiteux « front républicain » (conduisant à préférer partout et toujours le PS au FN), il prendra le risque de donner corps à la critique, classique au FN, de l’« UMPS ». Dans les deux cas, l’une des deux forces principales de la droite prend la responsabilité de rejeter l’autre dans le camp de la gauche… ce qui ne peut conduire qu’à la défaite électorale !

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Comments (12)

  • HOMERE Répondre

    Jusqu’alors,l’alliance de droite s’est faite avec le centre.Elle a toujours gagnée les élections importantes.On sait aussi que grignoter des voix au FN n’est pas domageable pour l’UMP pour peu que ce parti agisse en fonction des aspirations de ses sympathisants.

    Le problème est la nature même de la direction du FN qui ne veut pas d’une victoire de l’UMP préférant celle d’une gauche qui lui assurera un accroissement de son électorat.Ce raisonnement est erroné car sa finalité ne sera jamais satisfaite par l’absence totale d’une perspective quelconque d’accéder au pouvoir,conférant à ce parti un rôle de spectateur impuissant.

    Pour rompre la muraille du "front républicain",il eut fallu que Madame Marine rompit avec les frasques de son papa dont elle supporte,encore,les excès.Pire,elle pense refaire une virginité en mettant en place un socle électoral tiré d’un catalogue de bric à brac mélant  l’extrème à l’extrème de la gauche à la droite.Je ne sais si les électeurs du FN s’y retrouvent,mais certains doivent avoir le tournis.

    Vous dites que Sarkozy ne fait rien,et c’est parfois vrai;mais s’il avait un parti solide qui accompagnerait les nécessaires réformes à sa droite,il aurait probablement plus de chance d’y réussir.

    Le FN a trop de casseroles….qu’il change de direction, de titre,de programme, et devienne le parti national dont nous avons besoin avec les droites libérales et sociales et qui se prévale des valeurs de droite exclusivement.

    Mon Dieu !!!

    19 septembre 2011 à 19 h 15 min
  • François Répondre

       Un slogan n’a pas pour but de traduire une vérité ou une pensée profonde. Il a pour finalité d’être hurlé par une foule de gueux pour exciter des sots. ( qui sont souvent les mêmes d’ailleurs).
       Et dans ce domaine, plus il est c…, mieux il marche.

    19 septembre 2011 à 9 h 59 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Pierre, vous avez totalement raison: le slogan syndical a toujours été "Français, immigrés, mêmes patrons, même combat".>>

    Pourquoi pas, "lions, chacals et vautours, même gazelle, même combat".

    18 septembre 2011 à 9 h 32 min
  • bruno Répondre

    vous pouver raconter ce que vous voulez marine le pen seras ellue presidente de la republique française elle seulle peut nous sortir de ce merdier.VIVE MARINE LE PEN QUI SERAS AU SERVICE DE LA FRANCE ET DES FRANCAIS. et non au service de l’islam.

    17 septembre 2011 à 20 h 42 min
  • nachtebarön Répondre

    je suis à tout le moins entièrement d’accord avec cet article, mais comment faire comprendre l’aspect crucial d’une alliance ump-fn d’ici 2012, dans un parti gangréné par la branche Copé ? Quelles sont les motivations, ou plutôt les démotivations profondes de Sarkozy? Est-il lui-même résigné à voir gagner le ps en 2012 ou croit-il en son improbable réélection? Quid du swap Sarkozy-Fillon ? Je suis encarté à l’ump depuis peu car pour moi, l’enjeu de 2012 est le seul et le plus important enjeu de l’époque : la mort de la social-démocratie telle qu’elle existe actuellement en France et plus généralement en Europe, ou bien la mort des Etats d’Europe et de l’idéal même d’union européenne, qui n’est pour l’heure qu’une union financière, si tant est que le fait de détenir une monnaie commune puisse permettre le qualificatif d’union économique. Le rêve d’une réelle union politique,d’etnie et de religion doit-il être enterré à jamais ? très cordialement,

    17 septembre 2011 à 18 h 36 min
  • ozone Répondre

    Jaurés

    "le slogan syndical a toujours été "Français, immigrés, mêmes patrons, même combat".

    Ils fument quoi,ça a l’air éfficace…..

    A l’heure ou l’ambiance au sein de plus en plus d’entreprises se tend pour des raisons éxogénes va falloir revoir le dicton.

    17 septembre 2011 à 14 h 37 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Pierre, vous avez totalement raison: le slogan syndical a toujours été "Français, immigrés, mêmes patrons, même combat".>>

    Slogan tout à fait dans la ligne marxiste, comme le "il faut faire payer les riches, chiche".
     En France l’entreprise  n’est pas destinée à créer et produire mais est un lieu où l’on affronte ce salaud de patron qui n’a d’autres soucis que de sucer le sang de ses collaborateurs.
    Je suggère à l’intervenant d’organiser des combats réguliers, comme pour la boxe, où les protagonistes pourraient s’affronter sur le ring et on oublie les entreprises pour toujours. À quoi bon, dans un pays comme la France, cela est superflu et ringard.

    17 septembre 2011 à 11 h 00 min
  • vozuti Répondre

    jaurès, ce qui distingue un parti socialiste d’un parti libéral c’est en premier lieu le niveau de taxation.     donc si l’on s’en tient aux faits, l’UMP est plus socialiste que le PS. pas pour des raisons idéologiques mais pour des raisons crapuleuses(le débat idéologique socialisme_libéralisme n’est qu’un piège à électeurs pour les rabattre vers le PS ou vers l’UMP, c’est à dire pour faire gagner l’UMPS à tous les coups).                   par conséquent je vais voter FN en 2012 dans l’espoir de virer les réseaux  de corruption tentaculaires du PS et de l’UMP qui sont responsables en grande partie du niveau extreme de taxation que l’on subit en france.           en ce qui concerne la raison que évoquez,  vous avez raison, stopper l’immigration est un point important car je préfère vivre en france que dans un pays arabe.        il s’agit juste d’une préférence personnelle que vous ne partagez pas mais qui n’a rien de répréhensible.                     par contre je serais irrationnel (ou complice) si je votais pour un parti(UMP ouPS) qui n’a pas d’autre objectif que de me voler. 

    16 septembre 2011 à 17 h 15 min
  • Jaures Répondre

    Cher Vozuti, le programme du FN, contrairement à celui de 2007, n’est pas plus libéral que celui du PS: retour de la retraite à 60 ans, "francisation" des entreprises,…

    Peu importe. La quasi unique raison qui fait voter pour le FN est l’immigration, accessoirement pour "la sécurité" et éventuellement par dépit.
    A côté de ses propositions anti-immigrés, elle pourrait proposer tout et son contraire que cela n’influerait pas sur son électorat.
    N’ayons pas peur de le dire, Le Pen (père), à la fin des années 70, a compris qu’une charge contre l’immigration serait plus porteur que son traditionnel discours d’extrême droite. Cela a payé et montré ses limites.
    Ce qui empêche la droite républicaine de s’allier avec Le Pen n’est pas éthique mais simplement réaliste: une alliance leur ferait perdre toute chance élective.

    Pierre, vous avez totalement raison: le slogan syndical a toujours été "Français, immigrés, mêmes patrons, même combat".

    16 septembre 2011 à 13 h 55 min
  • IOSA Répondre

    " Beaucoup de cadres de l’extrême-gauche, notamment syndicale, ont d’ores et déjà fait connaître leur ralliement au parti de Marine Le Pen "

    AH AH AH AH AH AH !!

    Merci pour cette bonne tranche de rigolade.

    Je suis responsable syndical et je connais beaucoup de cadres, TOUS détestent le FN.

    Un exemple flagrant de ce qui arrive à ceux qui votent à gôche, mais lorsque l’on donne un avis sur le FN, il est tout aussi cruxiale de motiver ses convictions.

    Manque de bol, Pierre@…. ne motive aucunement ses convictions, parce qu’il ne sait même pas pourquoi il déteste le FN, c’est tout dire que ses comparses de la gôche ramollo et lui même voteront par habitude, quitte à laisser la France dans la mouïse prévue et planifiée par l’ UMPS.

    Que Marine foute son vieux en maison de retraite et là elle gagnera de nombreux points parmis les andouilles de gôche…pour la droite c’est déjà fait.

    IOSA

    15 septembre 2011 à 13 h 38 min
  • vozuti Répondre

    si les mots ont un sens, le libéralisme consiste à diminuer les taxes pour laisser aux individus la liberté de dépenser leur argent comme ils le veulent alors que le socialisme consiste à augmenter les taxes pour décider en commun comment on le dépense.                         il se trouve que l’UMP qui gouverne seul depuis 2002 viens de battre le record mondial de taxation pour les français:  en d’autres termes l’UMP est le parti le plus socialiste du monde, meme le PS n’avait pas réussi un tel exploit.                     alors pourquoi voulez-vous que le FN fasse une alliance avec le champion du monde du socialisme? cet honneur revient au PS  et au PC.          demandez plutot une union de la gauche entre le PC, l’UMP et le PS comme en 2002.       et espèrons que cette fois-ci la droite passera!

    15 septembre 2011 à 3 h 27 min
  • pierre Répondre

    " Beaucoup de cadres de l’extrême-gauche, notamment syndicale, ont d’ores et déjà fait connaître leur ralliement au parti de Marine Le Pen "
    AH AH AH AH AH AH !!
    Merci pour cette bonne tranche de rigolade.
    Je suis responsable syndical et je connais beaucoup de cadres, TOUS détestent le FN.

    14 septembre 2011 à 23 h 03 min

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