UMP : Nicolas Sarkozy hésite à franchir le rubicond

UMP : Nicolas Sarkozy hésite à franchir le rubicond

Alain Juppé laissera passer le 14 juillet pour annoncer officiellement qu’il démissionne de la présidence de l’UMP, pour mieux préparer son procès en appel pour « prise illégale d’intérêts ». Mais il garde secrète la date précise de cette annonce.
À ce jour, personne ne s’est officiellement déclaré pour lui succéder. Encouragé par l’Élysée, Jean-Pierre Raffarin a simplement indiqué qu’il est dans la tradition de la ve république que le Premier ministre soit également le chef politique de la majorité qui le soutien, même si le cumul des charges du gouvernement et du parti dominant serait bel et bien une novation traduisant un nouveau glissement institutionnel.
Comme l’ont reconnu publiquement plusieurs responsables du parti présidentiel, rien ni personne n’est en mesure de s’opposer à la prise de l’UMP par Nicolas Sarkozy. On vient même d’enregistrer des ralliements spectaculaires à cette candidature, par exemple ceux d’Éric Raoul et de Roselyne Bachelot pourtant réputés fort chiraquiens.
Si Nicolas Sarkozy se présentait, en septembre ou octobre, à la présidence de l’UMP, on peut aujourd’hui faire le pari qu’il n’aurait personne contre lui et qu’il serait ainsi élu à la quasi-unanimité des militants.
Pourtant, l’intéressé hésite. Il sait qu’un soutien lui manquera jusqu’à la fin, celui du Président de la République lui-même. Ce dernier agite une menace : s’il devenait président de l’UMP, il pourrait perdre son portefeuille de ministres de l’Économie et des Finances. La question est alors la suivante : est-il concevable que Nicolas Sarkozy, n’étant plus au gouvernement, engage une campagne présidentielle de plus de trente mois, l’amenant à élaborer progressivement un programme et une alternative, s’écartant fatalement de la ligne Chirac-Raffarin, entraînant probablement une majorité de parlementaires, prenant le risque de fracturer si ce n’est l’UMP au moins l’ex-camp gaulliste ?
Nicolas Sarkozy pense que s’il opère la conquête de l’UMP, Jacques Chirac préférera le garder au gouvernement plutôt que de l’exclure. Mais il n’en est pas sûr. Non seulement, cette incertitude ne sera pas levée, mais Jean-Pierre Raffarin est incité par le Chef de
l’État à l’entretenir…
En France, une campagne présidentielle se mène et se joue en quelques mois. L’alternative et la raison, pour Nicolas Sarkozy, seraient d’attendre le « prochain tour », tout en postant le plus grand nombre de ses amis dans les instances de l’UMP.

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Comments (4)

  • Florent Morlan Répondre

    Je crois qu’il s’agit d’un jeu de mot, le rubicond désignant en l’occurrence Raffarin. Mais je peux me tromper.

    2 juillet 2004 à 12 h 19 min
  • WFW Répondre

    Exactement ! Le “d” à Rubicon c’est guignol ou quoi? “O tempora ! O mores !”

    1 juillet 2004 à 22 h 37 min
  • Allez Allais Répondre

    Avec ce commentaire acidulé que je propose, veuillez d’emblée accepter mes excuses, cher Jean Rouxel (JR), d’avoir pris un peu par hasard comme support de mon coup de gueule, votre article consacré à l’avenir de ce brave Nicolas Sarkozy (NS), vous dont je lis habituellement, avec un grand intérêt, la prose. NS reste, il est vrai, une de nos dernières ressources humaines et un de nos seuls espoirs de sortie de crise. Bien d’autres articles en sus du votre, ici ou là, mériteraient les mêmes remarques. Voilà bien, avec votre papier, vous le voyez cher JR, quel est le champ optique, trop réduit à mon goût, de notre vision actuelle de la politique. Nous portons tous ensemble des lunettes de bigleux que les journalistes nous distribuent, même si nous passons encore une trop grande partie de notre temps à zapper d’un enchaînement à un autre, au spectacle des politiciens quelconques qui nous gouvernent. Avec ces lorgnettes identiques sur nos nez, la vision étroite que nous avons tous de ce petit monde responsable pourtant de notre sort, est celle d’un combat lamentable se déroulant dans un panier de crabes parisien. Alors, si vous aussi JR, vous vous y mettez, il y a de quoi réagir, pardonnez ma réaction ! Les médias ne nous parlent que de leurs petites personnes issues de clans minuscules se situant bien en dessous des énormes* problèmes du pays, que de leurs partis innombrables ou innommables, que de leurs courants cafouilleux sans cesse divisés par les personnes et non par les idées et se contredisant tous les six mois, que de leurs tactiques égoïstes et indignes de la gravité des problèmes. Ces hommes sont, en fait, tournés sur la seule vision du mode de réalisation de leurs ambitions propres. Nos représentants autoproclamés en politique dès la sortie des écoles d’administration ont fini de séduire leurs contemporains par des charmes devenus, au fil du temps, désuets. Leurs visions à court terme nous mènent à la catastrophe, les gens le savent. Les français, ceux du moins qui ont encore des idées saines de sortie de crise, n’ignorent plus, désormais, pour la plupart, que leur pays est entré, pour le moins, dans une série de difficultés très graves. Ils attendent, maintenant, je le crois en tous cas fermement, des hommes d’Etat véritables, des experts incontestés, des programmes fondés sur de vraies doctrines, le tout devant prendre, en lui seul, la force d’affronter les manifestions syndicales. Ces dernières sont tout juste capables de battre le pavé, pauvre pavé battu sans cesse sans raison véritable. Les forces syndicales sont dénuées de toute solution constructive, tout le monde le sait y compris les encartés de leurs officines. Quelle autorité consulter afin de sortir de la crise me direz vous à juste titre et à qui donner une considération méritée de façon quasi unanime au moins par des experts mondiaux ? Pourquoi ne pas s’adresser à des hommes qui ont largement pris le temps de la réflexion ? Bien peu, il est vrai, s’y sont consacrés. Quand De Gaulle s’est emparé du pouvoir en 1958, il n’avait aucune doctrine économique et aucune ressource humaine au sein de son mouvement, il a eu la grande sagesse de prendre comme Ministre des Finances, de juin 1958 à janvier 1960, un non gaulliste issu du Centre National des Indépendants, Antoine Pinay (AP). Ce dernier n’avait fait ses preuves, sur le terrain économique que comme simple industriel du chapeau mais ayant gardé dans sa tête bien couverte, le bon sens issu de l’expérience, sans cependant avoir écrit le moindre livre de doctrine. Sarkozy est-il une sorte de Pinay moderne ? Permettez moi d’en douter. NS n’a pas encore fait suffisamment ses preuves. Il n’a pas encore fait ses preuves ni en économie ni même en politique et pratiqué 22 ans, comme Député puis comme Président du Conseil et Ministre des Finances comme le fût AP. Sa carrière d’homme d’Etat ne fait que commencer. NS n’a pas encore les qualités d’expérience du “sage de Saint-Chamond”. Si nous parvenons au pouvoir par la suite et au terme d’une grande empoignade avec les syndicats aujourd’hui encore maîtres de la rue, il sera temps de se souvenir alors que nous n’avons eu, en France qu’un seul prix Nobel d’économie. Citons son nom : Maurice Allais. Qui a lu, dîtes moi, le livre** qui a lui, pourtant, valu cette incontestable distinction mondiale qu’est, je le crois, le Nobel, livre consacré justement non pas à des théories absconses mais justement à ce que nous cherchons, aux réformes fiscales et monétaires de la France ? Personne pratiquement, incroyable mais vrai. Pas même les universitaires ne l’ont lu, eux qui se sont pourtant emparés des chaires d’économie et qui ont la lourde charge de l’enseignement de nos enfants, de nos étudiants, de nos successeurs. Les professeurs d’économie font, pour la plupart, l’impasse sur cet homme, ingénieur des Mines, au caractère entier et sur sa doctrine pourtant revigorante, croyez moi j’en suis à la cinquième lecture de son ouvrage de base**. Les hommes de décision qui siègent dans les officines des partis et qui construisent notre avenir, ne l’ont, pour la plupart, pas lu non plus, c’est incroyable mais authentique. Il est ignoré jusque dans les clubs de réflexion politique où les discordes de personnes sont les seules qui ont droit à la tribune de discussion quand leur mission serait de promouvoir une controverse sereine sur la sortie de crise. Et pour ceux des français qui n’ayant plus la force de lire, et qui n’ont plus que la ressource de voter sur des questions simplifiées à l’extrême, les derniers qui en ont encore la patience, je parle des électeurs qui votent bon gré mal gré, la plupart attendent, je crois, les effets bénéfiques du vote électronique qui va s’installer je l’espère. Ce dernier, par exemple, organisé à domicile, permettra enfin que tous les français puissent toujours s’exprimer en toutes circonstances directement eux mêmes en tout, à toute heure, en tout lieu informatisé, et ainsi donner leurs avis personnel sur chaque chose, chaque dimanche qu’il faudra, sur les tous les sujets du quotidien et sur toutes les réformes indispensable à la modernisation de notre pays. Le vote électronique deviendra forcément populaire et fera baisser sans l’anéantir l’abstention ne serait-ce que par son côté pratique. Le vote démocratique s’il redevient massif et secret par l’informatisation des scrutins, ne pourra plus, par la suite, être contredit par le premier défilé syndical organisé par les forces de destruction de notre pays. Voilà comment redonner la parole sur les sujets qui tracassent nos contemporains, pour eux et pour l’avenir de leurs enfants. Finies alors les petites tactiques d’arrivée au pouvoir des uns ou des autres et même finis les partis qui les hébergent. Les français qui voudraient voter en ont assez de se faire voler leurs opinions en élisant des hommes qui les trahissent depuis plus de quarante ans que ce système dure quoique usé jusqu’à la corde. Ils en ont assez de confier leurs votes à des partis politiques sans doctrine et de donner procuration de leurs voix à des politiciens qui leur font des promesses impossibles à tenir, serments de changements jetés à la poubelle dès le lendemain du scrutin. A les voir surfer à la surface des difficultés et de se corrompre à leurs contacts au lieu de proposer de vraies réformes, la fatigue, le dégoût, l’abstention s’emparent d’un trop grand nombre de nos compatriotes. Malheureusement, les politiciens ont encore de beaux jours devant eux s’ils continuent d’être aidés, dans cette agitation risible et inutile, par les journalistes pisseurs de copie. Ces derniers ne pensent qu’à polémiquer sur des personnes et des ambitions afin de vendre leurs papiers, du papier qui vole au vent. Ainsi peu nous chaut que : ” Alain Juppé laisse passer le 14 juillet pour annoncer officiellement qu’il démissionne de la présidence de l’UMP ” et on est fatigué de ce feuilleton sur ” son procès “. Et peu nous importe qu'” il garde secrète la date précise de cette annonce “. Et alors à quoi bon ! ” À ce jour, personne ne s’est officiellement déclaré pour lui succéder “. Que c’est triste, Mon Dieu ! Mais on s’en fout que : ” encouragé par l’Élysée, Jean-Pierre Raffarin nous donne son idée sur le cumul des charges du gouvernement et du parti dominant “. Plus aucune de ses déclarations ne peut encore nous émouvoir, pas même les ambitions de Nicolas Sarkozy. Et de disserter sur la candidature de ce dernier : ” à la présidence de l’UMP ” est un combat d’arrière garde qui nous fait oublier l’incendie. Il y a, en neffet, le feu à la maison. Or, dans la caserne des pompiers, personne, pas même et encore moins le chef, n’arrive à choisir qui va y aller ! C’est Byzance ! Pauvres types ! Si vous croyez que cela nous passionne de savoir si : ” Nicolas Sarkozy pense que s’il opère la conquête de l’UMP, Jacques Chirac préférera le garder au gouvernement plutôt que de l’exclure.” Mais non, c’est fini tout cela ! Il y va maintenant de la survie de notre pays en péril et non du déroulement de la : ” campagne présidentielle … dans les instances de l’UMP.” Ridicule ce sujet ! Voilà mes quatre vérités. * Baleine, mammouth et ogre ne sont pas des animaux de petite taille choisis par Seguin, Alegre et Madelin. ** L’impôt sur le capital et la réforme monétaire. Herrmann Editeurs (préface de Raymond Aron).

    27 juin 2004 à 12 h 04 min
  • 317eme section Répondre

    Le RUBICOND ? Cà serait pas plutôt le RUBICON !!!!

    26 juin 2004 à 21 h 13 min

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