Un premier tour préoccupant

Un premier tour préoccupant

Le premier tour des municipales, qui avait lieu dimanche 15 mars, n’a pas suscité l’avalanche usuelle de commentaires.

De toute évidence, l’épidémie de coronavirus occupe davantage, non seulement nos concitoyens, mais les journalistes – et c’est bien naturel.

D’autant qu’à l’heure où j’écris, on ignore si le deuxième tour va avoir lieu.

Il n’empêche, plusieurs résultats sont intéressants dans ce premier tour.

Le premier tient à l’abstention : seuls 44,6 % des électeurs inscrits ont voté, soit à peu près 20 points de moins qu’en 2014.

Certes, l’épidémie y est sans doute pour beaucoup, mais il est probable aussi que se révèle ainsi la perte progressive de légitimité des élus.

Après les élus nationaux, il serait en effet assez logique que les élus locaux perdent à leur tour la confiance de leurs concitoyens. D’autant qu’avec la loi sur le non-cumul, les maires sont désormais largement moins connus des électeurs.

Nous verrons si le deuxième tour et les prochaines municipales confirment cette désaffection, mais, si c’était le cas, ce serait préoccupant puisque même les élus les plus proches du peuple seraient désormais emportés par la vague de défiance (pas tout à fait illégitime !) qui touche tous les élus.

Le deuxième enseignement, en sens contraire, concerne la fameuse « prime au sortant », quel que soit le parti politique du sortant.

C’est cette prime qui donne un avantage aux LR, qui avaient emporté les élections de 2014. Mais elle permet aussi au PS ou au RN de confirmer les bons résultats de 2014. Et, en sens inverse, elle pénalise fortement LREM (sauf dans les endroits où LREM s’est contenté de soutenir un maire LR ou PS sortant).

Le troisième enseignement me semble le plus inquiétant.

L’extrême gauche progresse fortement. On le voit à Marseille où la liste LR, soutenue par Jean-Claude Gaudin, est battue par une liste d’union de la gauche. Mais on le voit partout en France avec les scores écologistes.

Rappelons qu’EELV est un parti largement dominé par l’extrême gauche, notamment trotskiste. Les flagorneries du centre droit comme du centre gauche à l’égard de ce parti dangereux ont porté leurs fruits : désormais il est en tête dans plusieurs grandes villes.

Pour le moment, nous ne savons pas grand-chose de la suite, mais il est certain qu’il est urgent qu’une véritable opposition de droite naisse face au macronisme, sans quoi l’extrême gauche, emmenée par EELV, pourrait bien parvenir au pouvoir en 2022.

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Comments (10)

  • HOMERE Répondre

    Au train ou vont les choses,le premier parti de France sera l’abstention….ceci signifie que celle ci dépassant les 50%,elle sera légitime puisque majoritaire…à contrario les “autres” seront devenus illégitimes et donc hors d’être en responsabilités comme ils disent…..on peut raisonnablement estimer que ce qui aura sous tendu l’abstention sera l’indifférence ou bien les comportements précédents des politiques dispenseurs de promesses toujours non tenues et de renoncements en tous genres.Dans ces conditions il faudra bien trouver un moyen nouveau et des pratiques qui tiendrons compte des motifs de cette abstention ….une nouvelle démocratie est à inventer si l’on ne veut pas le chaos…mais peut être veut on le chaos ? ….alors votons pour le chaos…notre pays n’est plus digne que de celà,sauf si quelqu’un voyait autre chose ? hum !!!!!!!!!!!!
    Nous voyons tous bien,aux palinodies politiques grotesques actuelles près,que rien ne sera plus comme avant….

    18 mars 2020 à 15 h 27 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      croyez vous, sincèrement, que l’ Homme ( français ) changera … en bien ?

      18 mars 2020 à 21 h 15 min
      • HOMERE Répondre

        La renaissance naît du chaos….sincèrement personne ne crois plus en personne…il s’agit d’un pourrissement moral et d’une misère intellectuelle.Dans ce sens on peut considérer que la situation est pire qu’une guerre qui n’est que destruction des biens et des personnes au sens physique et bien plus destructrice qu’une révolution fût elle la plus sanglante.
        Non bien sûr,aucun espoir que l’homme change….il n’en à plus les moyens ni le courage.

        20 mars 2020 à 18 h 18 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          Hélas il y a aussi des chaos qui durent et dont on ne se remet pas !

          voyez vous ce qui me frappe le plus c’ est que les Français, dans leur grande majorité, pensent ne plus avoir d’ Avenir

          la Reconquête ne peut alors se faire , non pas sur des ” valeurs ” collectives, mais sur les seules valeurs … familiales

          c’ est ce que je m’ emplois à faire avec mes huit petits enfants : leur donner le goût de l’ effort pour des valeurs utiles

          21 mars 2020 à 15 h 42 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    oui , Monsieur Rouxel, regrettons qu’ à Marseille la liste P.R. SOUTENUE PAR GAUDIN ait fait un si mauvais score et que les jeunes et vieux électeurs aient voté ” rouge – vert “, Monsieur Gaudin une caricature du méridional dans sa version phocéenne avait si bien géré la ville pendant presque deux générations ! … ! … ! Intéressez vous plutôt au parcours dans la vie de la tête de liste arrivée en pool position … rien de moralement commun avec ce mafieux à la Pagnol

    18 mars 2020 à 7 h 47 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      complément :

      peut être même que le score décevant obtenu par Rachida Dati , assez éloigné de celui que lui attribuaient les ” sondages “, est il lui aussi en relation avec le soutien ” officiel ” que lui a apporté le ” capo dei capi ” … Tant que ” LaDroâte ” maintiendra en figure de proue ses naufrageurs elle sombrera …

      ” elle flotte encore mais elle sombre “

      18 mars 2020 à 8 h 02 min
  • Gérard Pierre Répondre

    Extrait d’un article de Thierry FEDRIGO paru ce matin en bas de page 2 du journal quotidien Le Républicain Lorrain, sous le titre « Une annulation sans précédent » :

    [Annulation … Report … Les élections municipales sont très codifiées. Qu’autorise le droit ?

    Étienne CRIQUI, professeur de sciences politiques à l’université de Lorraine : À ma connaissance, le code électoral prévoit que, s’il y a annulation du second tour, c’est l’ensemble des opérations électorales qui sont annulées. En décidant qu’il n’y aura pas de deuxième tour dimanche prochain, le gouvernement reporte en fait les élections municipales.

    L’un annule l’autre. Les deux tours sont indissociables ?

    Oui, on ne peut pas les fractionner. Donc, on repart à zéro. On ne peut pas dire qu’on va reporter le second tour de huit jours ou plusieurs mois puisque le code électoral dit bien qu’il faut un deuxième tour une semaine après le premier tour. C’est assez logique, puisque ça voudrait dire qu’il y a des maires élus quand, dans d’autres communes, il y a des maires, mais ce sont des maires qui gèrent les affaires courantes. Y compris dans les intercommunalités. C’est inenvisageable.

    À moins de modifier le code électoral dans l’urgence … Ou de faire jouer le fameux article XVI de la Constitution, comme il a été évoqué ces derniers jours. Pouvez-vous expliquer ce qu’il contient ?

    Cet article existe dans la Constitution de 1958. Il a été appliqué une fois au moment du putsch des généraux pendant la guerre d’Algérie. Il accorde des pouvoirs étendus au président de la République qui peut prendre des mesures qui requerraient normalement l’aval du parlement. Le recours à cet article XVI est censé intervenir dans une situation où les pouvoirs publics sont interrompus. Son existence s’explique par les difficultés institutionnelles en 1939. Il répond à des situations de guerre. Cet article suppose toutefois que le Parlement soit réuni de plein droit.

    On n’en est pas à confier les « pleins pouvoirs » à Emmanuel Macron ?

    Pour moi, non. À mon sens, les pouvoirs publics peuvent fonctionner. Il y a évidemment des précautions à prendre, mais nous ne sommes pas en état de guerre.

    L’annulation de ces élections est une première. Il n’y a pas eu de précédents ?

    De ce type, non. Que des élections aient déjà été reportées bien en avance, oui. Les cas précédents de report d’élections étaient dus à un télescopage de calendriers électoraux. Par exemple, les élections municipales de 2008 auraient normalement dû se tenir en 2007. Sauf qu’en 2007, il y avait également les élections présidentielles et législatives. Le législateur avait alors, à la demande du gouvernement, reporté d’un an les élections municipales. Les maires ont fait sept ans au lieu de six. Mais, il n’y a jamais eu d’annulation à l’échelle d’un pays pour raisons sanitaires.]

    …… Pour ma part, pour la première fois depuis 1965, je ne me suis pas rendu aux urnes dimanche dernier ! ……

    Je ne vois pas pourquoi, LE MÊME JOUR, un gouvernement trouve légitime de me supprimer ma Messe dominicale pour raisons sanitaires et de me demander de braver ces mêmes raisons sanitaires pour aller voter ! …… sinon pour se payer un test en grandeur réelle afin d’évaluer où en est sa popularité, avant de nous dire ensuite « On efface tout et on recommence ! », … non sans nous avoir concocté autre chose dans l’intervalle !

    17 mars 2020 à 18 h 36 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      un gouvernement qui vous supprime votre Messe dominicale et qui vous prive, brave Lorrain, de votre addiction sociale

      je vous conseille une réflexion personnelle ” en votre habitation “, comme nous l’ avons fait nous autres huguenots pendant quelques siècles

      et vous déconseille les rassemblements baptistes et évangéliques qui sont de vrais bouillons de … culture

      p.s. j’ ai lu que Lourdes fermait lui aussi ; il n’ y a hélas plus de miracle à attendre !

      18 mars 2020 à 9 h 15 min
      • Gérard Pierre Répondre

        Ironiste !

        18 mars 2020 à 17 h 05 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          ni iréniste, ni gnostique comme vous

          19 mars 2020 à 8 h 22 min

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