Un siècle d’« Inhumanité »…

Un siècle d’« Inhumanité »…

Ils étaient, paraît-il, 5 000, dimanche dernier, à participer à Paris, sous la grande halle de la Villette, au banquet organisé par le journal « L’Humanité » pour fêter son centenaire. Jusque-là, rien d’anormal : le quotidien communiste français est en effet après « La Croix » et « Le Figaro », le journal le plus ancien. Et cent ans, ça se fête !

Ce qui fut longtemps l’organe du parti de la classe ouvrière aurait pu avoir à cœur d’organiser une réception mettant en valeur ses origines prolétariennes, ou simplement ceux qui l’ont courageusement distribué sur les marchés ou à la sortie des usines. Ce fut au contraire une fête très parisienne finalement assez proche de celle qu’avait organisé quelques semaines plus tôt, à Paris, sur les Champs-Élysées, le malletier, Louis Vuitton, qui fêtait, lui, son 150e anniversaire ! À la Villette, on pouvait croiser tout ce que Paris compte de personnalités habituées des plateaux de télévision, de Mgr Gaillot à Jack Lang, en passant par Yvan Levaï et la palestinienne Leïla Chahid. Le nouveau Ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, fit un petit discours, sur le thème de la liberté d’expression. Et même Jacques Chirac se fendit d’un message personnel.

Avec moins de 50 000 exemplaires vendus chaque jour et une équipe de 58 journalistes permanents, le journal perd beaucoup d’argent. Il est renfloué par ses amis capitalistes (dont Hachette et TF1) et aussi par l’État, qui lui accorde une subvention au titre de l’aide aux « journaux d’opinion à faibles ressources publicitaires ». À noter : le quotidien national « Présent », qui entre parfaitement dans cette catégorie, est évidemment, depuis de longues années, exclu de ce dispositif…

On mentirait si on disait qu’à cette occasion, on fut étonné de la veule complicité entre la fausse droite, la gauche caviar, et ce qu’il reste du parti communiste, pas plus qu’on ne le fût de vérifier à quel point tout ce petit monde médiatico-politique s’entend bien.

On fut quand même saisi par le caractère quasi-officiel de cette célébration, avec émissions spéciales à la radio et sur plusieurs chaînes de télévision. Toutes concourant pour le grand prix de la désinformation.

Rappelons pour notre part (comme Stéphane Denis dans sa chronique du « Figaro » du 13 avril), que « L’Humanité » a été, sans discontinuer, pendant un siècle, le journal de la haine de classe, traitant ses adversaires de « chiens » et exigeant leur « élimination ». Pire encore, il a été, dans les moments cruciaux, le journal de la collaboration avec l’ennemi, l’allemand puis le soviétique. Aujourd’hui, avec l’islamiste (voir page 3).

Partager cette publication

Comments (8)

  • Simon Répondre

    L’escroquerie du sida http://www.sidasante.com/

    30 avril 2004 à 15 h 13 min
  • Adolphos Répondre

    En fait le vrai concurent de l’humanité, c’est le Monde diplomatique, un tochons qui fait passer la Pravda pour un journal de droite…

    30 avril 2004 à 2 h 05 min
  • jef Répondre

    Tiens? je ne savais pas que j’étais abonné à “l’Humanité”? Dois je envoyer une lettre de résiliation au Trésor Publique???

    28 avril 2004 à 10 h 15 min
  • vinc Répondre

    _Chirac vendait le torchon L’Humanité quand il était jeune , l’erreur de jeunesse est pardonnable . Mais environ quarantaine d’annés d’après , il persiste toujours , ca craint! Surtout maintenant il est Président!

    26 avril 2004 à 18 h 29 min
  • isocrate Répondre

    Le monde politico-médiatique est arrivé, notamment grâce aux moyens de communication actuels, au comble de la sophistique – ou plus précisément du “dissoi logoi” grec (double langage), un système fameux dans lequel tout discours est à double sens. Ainsi le communisme a réussi ce tour de force sur lequel les historiens de 2300, s’il en existe encore, se pencheront avec étonnement, de passer pour un parti populaire, humaniste et intellecuel, alors que dans la réalité permanente et quotidienne, son action n’aura cessé d’être exactement l’inverse, c’est à dire, d’asservir le peuple par la contrainte, le fer et l’abêtissement, voire la lobotomisation physique. Ce paradoxe n’a pourtant rien d’étrange. Tous les fondateurs de la mouvance de ce parti connaissaient fort bien la Grèce présocratique et notamment les sophistes (Protagoras, Gorgias, Hippias, et quelques autres, auxquels on pourrait ajouter Platon – cf. certains passages de la République et la filiation Platon-Hegel-Marx, bien décrite dans “La société ouverte et ses ennemis” de Popper). Ces “lumières” de l’Antiquité, qui ont posé les fondements de notre civilisation, d’une vive intelligence et aux connaissances universelles, pouvaient se permettre le luxe de proférer n’importe quel discours, tout et le contraire de tout, sur n’importe quel sujet, pourvu qu’il rapporte (de l’argent, des honneurs…) et qu’il soit délivré au bon moment (kairos). L’Ecole Normale Supérieure qui a fourni tant de ténors à la gauche, à commencer par le fondateur de “l’Huma” lui-même, était imprégnée de cette culture grecque et tout normalien devait être en mesure d’improviser un discours convaincant, instantanément, à propos de n’importe quoi, dans un sens ou son contraire, tout en ne connaissant absolument rien du sujet. L’exercice intellectuel, émulant dans les turnes de la rue d’Ulm, s’est révélé ravageur dans la réalité de la société. Voilà, à mon avis, l’une des origines de la force du communisme et de ses avatars, en France notamment. La droite recroquevillée sur son traditionalisme et ses principes de “droiture” n’a jamais su ou voulu exploiter ce filon pervers. Elle a su aussi asservir, mais tromper délibérément par le discours n’a jamais été son fort – c’est sa grande faiblesse. Inutile de dire que le pince-fesses médiatique de l’Huma, participe , à son niveau, de ce double langage.

    26 avril 2004 à 10 h 52 min
  • champoiseau Répondre

    Ce n’est que lorsque les fruits sont pourris ou bien rongés de l’intérieur qu’ils tombent ou bien se font écraser s’ils sont déjà a terre et d’après l’état avancé de pourriture de tous ces messieurs ce temps n’est pas loin. Soyons prets;il nous faut semer à tout vent “les quatre vérités” et davantage naturellement! M.C.

    25 avril 2004 à 17 h 00 min
  • CELIMENE Répondre

    Il est en effet extravagant que la fine fleur de “l’Establisment”, sans parler du Président de la République lui-même, se soit cru obligée de tresser des louanges, à l’occasion de son centième anniversaire, à un journal qui n’a été que l’antenne française du plus formidable système d’oppression que le monde ait connu et qui s’est soldé, au bas mot, par 100 millions de morts (cf. le livre de G. Courtois, lui-même ancien “camarade”). Et si, en 2024, les Allemands allaient fêter avec émotion et recueillement le centième anniversaire de Mein Kampf ?

    25 avril 2004 à 7 h 09 min
  • Observateur Répondre

    Edifiant! Cet événement illustre une fois de plus la mainmise des socialo-communistes dans presque tous les partis “de droite” comme de gauche (de LCR à l’UMP) et dans les médias… Comment s’étonner quand on voit la presque totalité des médias en France diffuser la même pensée unique totalitaire socialiste ? Il est temps que les hommes politiques de la vraie droite s’unissent enfin pour donner aux électeurs de droite qui sont nombreux, un parti de droite pour qui voter et capable de remporter les élections.

    25 avril 2004 à 1 h 58 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *