Un souffle d’Algérie française

Un souffle d’Algérie française

En passant par l’Algérie… voilà un peu plus de cinquante ans, deux copains, Paul le roumi et Kader l’Arabe, font les 400 coups dans le bled. Norbert Multeau nous raconte leur aventures lestes mais drôlatiques. On y retrouve l’Algérie française, si loin des caricatures qui en ont été données, avec ses joies simples, ses siestes, ses parties de rigolade ; avec aussi la cohabitation originale entre deux communautés, l’une musulmane, l’autre chrétienne, qui ne se passait pas si mal que ça à l’ombre tutélaire du drapeau français. Certains récit, comme la séance au tribunal (Histoire d’eau) devant lequel comparaissent une Européenne et un Arabe, deviennent des plaisanteries homériques, quoique le détail et le vocabulaire quelque peu scabreux évoque plutôt Rabelais qu’Homère.

La guerre d’Algérie, déjà commencée, paraît lointaine, et le départ des Français impossible. Cependant, d’une histoire l’autre, on sent monter les périls : c’est Pôv’diab, « un grand diable de nègre », dont on retrouve le cadavre, les lèvres coupées par les fellaghas pour le punir d’avoir fumé ; c’est l’attaque du village par une bande venue d’ailleurs et des maisons des Européens, qui les défendent à coups de fusil ; c’est la bombe qui tue le petit Moha-Taïeb au milieu des moutons… Mais comment croire à la tragédie, quand elle intervient dans un décor qui s’y prête si peu ? En fin de compte, pourtant, comme les cigognes, les Français venus de France y retourneront…

A lire, si possible, avec un zeste d’accent pied-noir, pour en apprécier toute la saveur.

Pierre Vautrin

Norbert Multeau, En passant par l’Algérie, Atelier Fol’fer, 150 pages, 18 €

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Comments (4)

  • Dar Djida Répondre

    Vous pouvez pas comprendre! Y a l’erreur dans le texte.
    Paul, j’lai connu, il avait le RUMI 125cm3, bleu ciel. Tout le temps fourré avec Kader ce stokafich. Pour descendre de la Bouzaréa ils faisaient les raïs, pour remonter…Kader y sautait en bas de Tagarins, poussait  Paul sur 10m, lui faisait un petit mal-élevé et, si tu sais comme ça court un arabe tu peux pas comprendre, y s’attrapait le bus des TA, E barré, qui te raclait par terre dans la montée. Et y retrouvait le Paulo qui l’attendait avec la Camélia Sport aux lèvres.
    Cet empapaouté de Paulo y lui disait "ça va fils?" et Kader y répondait "avance va…"

    C’est comme ça l’histoire du RUMI

    4 juin 2012 à 16 h 38 min
  • R. Ed Répondre

    Ceux qui mettent la majuscule et la minuscule """ dans l’autre sens, """ n’écrivent pas en français.

     

    Mais dans vingt ans ou moins encore peut-être, ce sont ceux là qui auront raison.

     

    En Frankarabia !

     

    Amen !    

    Ah pei !

    Les Bruxellois ( majuscule bien sûr) auront  compris le jeu de mot.

    30 mai 2012 à 22 h 06 min
  • R. Ed Répondre

     Le petit Robert n’est pas d’accord avec  Maupassant, du moins dans ce cas.

    Nom par lequel les  musulmans ( minuscule) désignent un chrétien ( minuscule) par extension logique , roumi = chrétien (minuscule)

    S’applique aussi à Européen , alors, majuscule. Le texte de Maupassant lui, fait bien référence à la religion,  le Ramadan, donc minuscule.

    On peut être roumi et asiatique ou africain.On peut même être mahométan et Français, la preuve, il y en a des millions et de plus en plus.

    Le cas se présente avec le mot  J/juif.

    La minuscule si il s’agit de la religion, la majuscule si il s’agit du peuple juif.

    Un Français, un Belge, un mahométan, un catholique…

    30 mai 2012 à 11 h 04 min
  • Magne Répondre

    Pourquoi une majuscule à Arabe et une minuscule à roumi . Il faut un R à Roumi . ” Si une fille arabe se laissait toucher par un Roumi pendant le Ramadan, elle serait maudite pour toujours “(Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Allouma, 1889, p. 1320).

    29 mai 2012 à 16 h 59 min

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