Un syndicalisme aussi bruyant que peu représentatif

Un syndicalisme aussi bruyant que peu représentatif

Lorsqu’on penche son regard sur la tentative de l’État de réformer le secteur public, on voit qu’il se penche en réalité sur le secteur privé et prêche l’universalité des régimes.

Les syndicats qui font la bronca dans la rue font croire aux travailleurs, dont ils se réclament, qu’ils marchent pour eux. Cependant, une fois le conflit syndical terminé, il reste évident que la réforme des retraites des agents de l’État et des services publics n’est concernée que dans l’esprit du texte.

Ce dernier contient toujours une clause échappatoire repoussant aux calendes grecques l’application de la loi.

Comme l’expliquait un jeune désabusé, né en 1972, qui n’a connu que le socialisme depuis son plus jeune âge, « encore une fois les régimes spéciaux échapperont à la réforme, grâce à la clause du grand-père ».

Son grand-père à lui est parti en retraite à 60 ans ; il était à EDF et a travaillé bien moins de 40 ans. Par contre, son grand-oncle, qui avait fait la guerre de 1914, employé dans une compagnie d’assurances, eut l’autorisation de terminer sa carrière à mi-temps, alors qu’il était âgé de plus de 70 ans.

Son père, qui avait un cursus identique à celui du grand-père et a travaillé autant d’années que ce dernier, ne put atteindre l’âge canonique lui permettant de recevoir une pension de retraite à taux plein. La nostalgie du programme commun et l’idéologie de la bourse commune, sur lesquelles se fonde l’État socialiste, l’ont non seulement privé du droit de travailler après 60 ans, mais aussi d’une part de sa pension, prélevée par eux pour financer celle des fonctionnaires.

Sur le plan démographique, plus de 1,3 million de soldats français sont décédés au cours de la Grande Guerre de 1914 ; seulement 541 000 au cours de la guerre de 1940 ; et le boom des naissances vint après 1945. En 1975, le taux de natalité égalait encore celui de 1935 ou 1945. Aujourd’hui, nous sommes à la veille d’atteindre le taux historiquement bas de 1916.

Il est bien évident que l’avenir des retraites dépend plus du renouvellement des générations que des manifestations bruyantes de la rue, Philippe Martinez en tête. Le journal « Capital » de mars 2019 indiquait d’ailleurs que ce dernier avait un salaire annuel de 55 000 € en 2018 en augmentation de plus de 11 % par rapport à l’année précédente. Les travailleurs ont-ils reçu une telle faveur de la part de leurs patrons ?

Décidément, comme le dit bien la publicité, ils ne font pas partie du même monde. On ne relèvera pas le pays à coups de grosses caisses et de banderoles frappées de la faucille et du marteau.

On n’en a pas fini de se faire blouser par le syndicalisme en quête permanente d’une représentation honorable. Est-ce l’interlocuteur valable pour traiter du régime des retraites ?

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Comments (3)

  • Laure Tograf Répondre

    Il faut lui reconnaitre ceci à Martinez : il porte très bien ce que l’on appelait jadis dans le peuple (quel horrible nom) une MOUSTACHE DE FOC . Notez bien que je n’écris pas “fuck”…même si l’on ne sait jamais, c’est tellement à la mode.

    6 février 2023 à 16 h 56 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Quant aux milliers d’ amendements déposés par la N.U.P.E.S. à l’ A.N. sûr qu’ ils vont apporter un lueur sur le problème … en tout cas ils arrangent le Pouvoir …
    Lorsqu’ une opposition ( sic ) fait le jeu du pouvoir on assiste à ce réflexe incroyable qu’ elle n’ en est que plus estimée par les beaufs électeurs !

    1 février 2023 à 16 h 57 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Si La Droite ” traditionnelle ” avait été plus attentive aux intérêts du plus grand nombre et en particulier à ceux du ” peuple ” qui … travaille et … surtout qui produit celui ci ne serait pas entré en … jacquerie … ce qui ne changera rien car la réforme passera par le 49 / 3
    Nous sommes , en France, à l’ ère de l’ homo ecoenomicus sous espèce ” loisirus “

    31 janvier 2023 à 20 h 28 min

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