Une diplomatie tiers-mondisée

Une diplomatie tiers-mondisée

Ce lundi 1er décembre 2003 est une date qu’il faudra retenir dans l’histoire de la décadence française : pour la première fois, un mot d’ordre de grève générale avait été lancé par l’ensemble des syndicats du ministère des Affaires étrangères ; elle a été massivement suivie, aussi bien à Paris que dans les postes à l’étranger, y compris par une majorité d’ambassadeurs.

Un tel mouvement s’explique par une exaspération générale de tous les personnels en butte à des problèmes matériels résultant de l’absence de crédits disponibles pour des dépenses même élémentaires : la valise diplomatique, les frais de représentation, le papier des photocopieuses, la réparation des ascenseurs… Sans parler des factures des fournisseurs…

Pourtant, le budget dont dispose notre diplomatie, avec 4,22 milliards d’euros de crédits, est loin d’être négligeable. Il est même en hausse chaque année (+ 2,52 % pour 2004). C’est donc moins un problème de moyens, que d’affectations et de gestion.

Notre ministre des Affaires étrangères, comme d’ailleurs tous ses prédécesseurs, n’est pas peu fier d’être à la tête du deuxième réseau diplomatique et consulaire du monde après celui des États-Unis, avec plus de 5 000 agents en poste permanent à l’étranger. Pour un pays dont la place dans le classement des puissances économiques ne cesse de reculer, il est possible que cet ensemble soit devenu disproportionné. D’autant que l’Union européenne s’apprête, elle aussi, à construire son propre réseau diplomatique…

Comme toujours, les données globales cachent des situations plus contrastées. La part affectée à l’Aide française au développement s’accroît tandis que les crédits de fonctionnement diminuent… Rien n’est trop beau pour les voyages présidentiels, dont la charge incombe au Quai d’Orsay. Et les problèmes de fin de mois n’ont pas empêché Dominique de Villepin

de contribuer à hauteur de 500 000 euros au financement, le mois dernier, du deuxième Forum social européen. Profitant de la situation, quelques syndicalistes font de la dénonciation. Selon le Président de l’Usmae-Unsa, principal syndicat-maison, « quand Mme Chirac se rend à Rome pour la béatification de Mère Teresa, elle se déplace avec une délégation de cinquante personnes et descend dans l’hôtel le plus cher, alors que la France, dans cette ville, entretient à grands frais quatre palais »…

Cet épisode contribuera certainement à relativiser davantage encore le poids des propos des irresponsables de notre politique étrangère…

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Comments (6)

  • lola Répondre

    Question lancinante: mais ou va notre fric? Bon, au ministère des affaires étrangères (rue La Pérouse)lundi matin, mille excuses à Jean Rouxel, le travail a du cesser vers 9 heures, avant 9 heures ça travaillait, à 10 heures ça travaillait à nouveau! Quant-au quai d’Orsay, mille excuses encore une fois, mais les moyens du bord, qui ne sont certes pas ceux de la CIA ou du FBI, donnent des résultats que que les Etats-Unis nous demandent souvent de partager avec eux! Désolée, sincèrement désolée, l’exception française, c’est aussi pour certains de faire le mieux avec le moins que ces généreux gouvernements successifs leur concèdent! Le problème n’en reste pas moins entier.

    8 décembre 2003 à 18 h 20 min
  • Chevalier de la Liberté Répondre

    Encore une erreur:j’ai écris “or” au lieu de “ocre”.

    8 décembre 2003 à 9 h 41 min
  • Chevalier de la Liberté Répondre

    Je me suis trompé,j’ai écris “gouggr” au lieu de “gouffre”.

    8 décembre 2003 à 9 h 37 min
  • Chevalier de la Liberté Répondre

    Par la folle lueur de l’électricité, Le monde occidental a créé l’abondance; Et aux puissantes Indes il délivre l’aisance, Apportant à la Terre une grande unité. Toujours le doux commerce et l’opportunité, Accroîssent les plaisirs excitent l’industrie, Là-bas,dans le lointain,engendrent la gaité, Diffusent la clarté en un gouggr infini. Ah!comme ils sont puissants ceux qui aujourd’hui nient, Ce formidable apport à la postérité! Que ne voyez-vous pas cette prospérité Qui,flamme étincelante au fin fond de la nuit, En un vent mystérieux porte la Liberté Là où depuis mille ans régnait la barbarie? Sur un globe de glace de désert de terre, Toutes les énergies,du muscle,de l’esprit, Qui par choc de monnaie convergent en un éclair Pour d’un luxe irradier toute la galaxie? L’étoile d’Occident brisant par son génie L’Océan de misère et de superstition? L’invincible progrès qui,depuis son doux nid, Laisse un futur très rose à toutes les nations? Comment!de tout cela vous souhaitez aujourd’hui Contre le monde entier la démolition? Souffrez qu’un seul neurone équivaut à cent boeufs, Et,ne vous en déplaise,il vaut la pourpre et l’or, Il nous a tous fait Rois peu ceci vous émeut. Vos trompettes sont miel à l’ouïe des médiocres. Ah!vous n’êtes pas hommes et point n’avez de coeur, Car d’un cerveau malade il ne sort nul amour, Mais un frisson d’effroi,une obscure rancoeur, Qui d’un fragile esprit veut épouser les peurs. La gauche aime prétendre encourager le jour Dans les siècles obscurs à poindre à l’horizon, Et nul,évidemment,sans perdre la raison, En ce siècle ne peut critiquer les Lumières Quand d’un instant inouï d’un nouveau millénaire Surgit un doux tonnerre une opportunité Brisant tous les fantasmes et tous les préjugés. Mais sont-elles vraiment sous la rouge bannière, S’en allant guerroyer les multinationales Qui soulèvent la Chine,et sur un blanc cheval, Prenant Hong-kong au chant de l’Internationale? Ah!de telles visions feraient frémir Voltaire… Et c’est sous les lambeaux d’un ancien mur détruit, Qu’une trouble fumée,tout à coup,s’éclaircit, Pour laisser discerner,par-delà vents et mers, Ceux qui,dis progressistes,étaient réactionnaires.

    7 décembre 2003 à 18 h 08 min
  • Sirius Répondre

    Le 7 décembre 2003, Ainsi, le Quay d’Orsay manquerait de moyens pour faire valoir à l’étranger l’excellence des positions françaises … Cela serait bien triste si le bilan de la diplomatie française depuis quelques années n’était aussi odieux et sinistre : soutien inconditionnel aux dictatures arabes les plus sanguinaires, anti-américanisme systématique (ça fait du bien et ça ne coûte rien, du moins jusqu’à présent), anti-sionisme frisant l’antisémitisme, complaisance pour tout un ensemble de braves gens qui ne nous veulent que du bien : Kadafi, Assad, Mugabe, Arafat, Gbagbo, Poutine, les nostalgiques du goulag (cf. la subvention au forum social européen), etc., C’est sûrement regrettable d’en arriver à cette conclusion apparemment fort peu patriotique : mais, moins ce type de “diplomatie” aura de moyens pour s’exprimer, mieux cela vaudra pour le monde.

    7 décembre 2003 à 14 h 22 min
  • JAKNO Répondre

    ET ALORS VOUS NE REPONDEZ PAS SUR MME CHIRAC ET SA SUITE PRINCIERE !!!DONC ELLE DESCEND REELLEMENT DANS L ENDROIT LE + CHER A ROME UNE SORTE DE VATICAN II..TOUTES CES GRENOUILLES DE BENITIER ON N EN A RIEN A FOUTRE SAUF DE DENONCER CE POGNON GASPILLE MAIS INUTILE DE PERDRE SON TEMPS A LE DENONCER SUR CE SITE EXTR RINGARD

    7 décembre 2003 à 11 h 08 min

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