Une véritable crise de régime

Une véritable crise de régime

Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’aura pratiquement servi à rien sur le plan des réformes indispensables : les impôts, la dette publique, l’immigration n’ont jamais été aussi élevés, pas même sous François Hollande.

Certes, M.Macron hérite d’une situation catastrophique soigneusement entretenue par tous les gouvernements qui se sont succédé au moins depuis l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. Mais il n’a rien fait pour sortir de l’ornière.

Pourtant, ce quinquennat n’aura peut-être pas été inutile.

Il a en effet permis de montrer qu’au-delà de la crise socio-économique (qui saute aux yeux de tous, au moins depuis 1983), la France traversait surtout une crise de régime et même une crise civilisationnelle.

Une crise de régime tout d’abord. C’est, en effet, le fonctionnement de la démocratie représentative qui est mis en cause.

Le mouvement des gilets jaunes, en remettant au goût du jour la revendication de démocratie directe, l’a bien montré.

Il faudrait un livre entier pour envisager tous les aspects de cette crise de la démocratie représentative. Mais on peut ici en donner quelques éléments.

Tout d’abord, le parlement est de moins en moins représentatif de la population. La surreprésentation de ceux qui vivent de l’argent public – et sont donc tentés d’augmenter sans fin la sphère publique au mépris des droits les plus élémentaires – y est nette. Par le jeu des alliances politiciennes, on constate aussi une surreprésentation de l’extrême gauche ou des écologistes par rapport à leur poids réel dans l’opinion. Et, en sens inverse, une sous-représentation du Rassemblement national.

Au passage, profitons-en pour rappeler que les «solutions» généralement proposées à ce déficit de représentation ne résoudraient pas grand-chose. En particulier, il est fréquent d’entendre dire que tout irait mieux avec le suffrage proportionnel, mais il est clair que ce suffrage aggraverait encore le poids des apparatchiks de partis sur la vie politique.

Plus profondément, la démocratie représentative prétend ne gouverner qu’un conglomérat d’individus déracinés, sans tenir compte de leurs attachements (familiaux, provinciaux, professionnels, etc.).

Il ne serait pourtant pas difficile de donner un poids aux familles dans la vie politique ou de permettre l’organisation des professions et une véritable autonomie provinciale.

En tout cas, il faut repenser de fond en comble notre démocratie représentative. Et l’associer à la démocratie directe. On ne voit pas, en effet, pourquoi ce qui fonctionne aussi bien en Suisse qu’aux États-Unis serait nécessairement une autoroute pour la démagogie en France.

Le quinquennat de M. Macron a aussi mis crûment en lumière une crise civilisationnelle – que nous évoquions bien sûr avant 2017, mais qui, aujourd’hui, est évidente pour tous.

Toute la question est de savoir si les hommes sont tous interchangeables ou s’ils sont formés par des cultures spéci­fiques. M. Macron et les siens voient dans l’homme, fondamentalement, un consommateur.

Par conséquent, au pouvoir d’achat près, tous les hommes sont identiques (ce qui est paradoxalement proche du matérialisme marxiste-léniniste).

On ne pourra pas restaurer la France avec des gens qui pensent qu’il n’y a pas de culture française. Au contraire, ce n’est qu’en revenant aux sources du génie français que nous avons une chance de redresser la barre.

Mais nous attendons toujours une opposition digne de ce nom et capable de proposer un véritable projet alternatif, offrant au peuple français la possibilité de participer à ses propres affaires et de vivre sereinement de sa propre culture.

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Comments (9)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    les ‘ Politiques ” français c’ est un peu comme nos rugbymen tricolores : ils ne savent pas prendre le jeu à leur compte et se trouvent toujours une excuse : les ” autres “

    9 mars 2020 à 8 h 30 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    une crise de régime dans un République bananière quoi de plus … normal ?

    le problème c’ est qu’ avec n’ importe laquelle des oppositions qui prendrait la relève il n’ en serait pas différemment ,ce ne serait qu’ une suite

    c’ est d’ un sursaut moral dont les Français ont le plus besoin … Pétain et … de Gaulle l’ avaient déjà dit

    6 mars 2020 à 8 h 32 min
  • vozuti Répondre

    au procès fillon,il est assez frappant de voir des juges qui ne cessent de marteler que les activités supposées de penelope ne méritaient pas une grosse rémunération.tout le monde est d’accord sur ce point,mais ce n’est pas le problème.le travail des juges est de constater la violation de règles précises,pas de donner un avis subjectif.
    la rémunération des assistants parlementaires n’était soumise à aucune règle,il n’y a donc aucune infraction à constater.d’un point de vue juridique le dossier est vide,alors pourquoi les juges s’acharnent-t-ils sur penelope? l’un d’entre eux allant même jusqu’à laisser entendre qu’elle méritait la pendaison!
    en réalité le véritable enjeux du procès n’est pas le sort de fillon et de sa femme,l’enjeu véritable est le juge tournaire.
    ce dernier a pris un gros risque en perturbant l’élection présidentielle sous des prétextes judiciaires,mais il savait qu’il n’était pas tout seul.3 ans après, ses amis dans la justice et dans les médias le soutiennent sans le nommer,en lapidant penelope.
    il faut sauver le soldat tournaire. en 2017 il a obéit aux ordres ,il n’est pas question de le laisser tomber.

    5 mars 2020 à 16 h 51 min
  • Gérard Pierre Répondre

    C’est curieux que nous ayons eu la même impression.

    À la différence du roman de Dino Buzzati, « nos » Tartares sont entrés dans la Cité, mais sans passer par là où ils étaient attendus ! … Ils sont arrivés par le côté opposé, et ce sont les Princes de la Cité qui leur ont ouvert les portes toutes grandes ! … À présent, de plus en plus nombreux, ils commencent à imposer petit à petit « leurs » lois !

    …… Jusqu’à quand, … et jusqu’où ?

    4 mars 2020 à 12 h 19 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      s’ il vous plait, pensez systématiquement à cliquer sur ” répondre ” lorsque vous adressez un commentaire personnel à un intervenant , cela aère le fil

      cordialement

      11 mars 2020 à 19 h 08 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” le désert des Tartares ”

    Drogo , qui a choisi un fort perdu à la frontière montagneuse et désertique avec l’ Empire du Nord, est dans une attente de 15 longues années ( je crois me souvenir ) d’ ennuis et de services sans que rien de ce pour quoi il s’ est préparé avec ferveur et abnégation n’ advienne , l’ ennemi ne vient pas ; sa vie n’ a eu aucun sens et quand , malade, l’ ennemi apparait enfin à l’ horizon, il reçoit l’ ordre de regagner la ville , la Vie, pour y mourir ; il comprend alors que ce qu’ il a attendu dans un total isolement c’ est sa propre MORT

    4 mars 2020 à 9 h 16 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    “Une opposition digne de ce nom…” C’est curieux comme ce souhait me fait penser au roman “Le désert des Tartares” dans lequel une garnison attend indéfiniment le passage de “Tartares” improbables.
    La seule opposition possible maintenant – pour autant que certains la souhaite- serait celle décrite dans le roman “Soummission” qui, pour le coup, saurait s’imposer même à la racaille. Mais à quel prix !

    4 mars 2020 à 0 h 42 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    le citoyen ” normal ” se demande par qui remplacer ceux qu’ il a éjecté !

    3 mars 2020 à 19 h 24 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ce qui manque surtout à la France ce sont des citoyens ” responsables ” et des partis politiques ” fiables ”

    le reste n’ est que littérature chimérique

    3 mars 2020 à 19 h 22 min

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